PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Dans le sud de l’Italie, deux fillettes grandissent à la merci des sursauts de l’histoire et des injustices liées à leur condition.
Italie, années 1940. Dans le sud du pays, âpre et rural, grandissent deux soeurs que tout oppose : Teresa, délicate et silencieuse et Angelina, sa soeur cadette, impertinente et curieuse.
Pour échapper à la pauvreté et subvenir aux besoins de sa famille, leur mère, dont la beauté fascine tant qu’elle en devient une malédiction, cède à un terrible compromis et tombe sous la coupe du baron Personè. Tout le village se met alors à bruisser de la nouvelle…
Les deux soeurs, marquées par les choix et les obligations de leur mère, emprunteront à leur tour leur propre chemin et tenteront, à leur façon, d’inventer leur liberté.
Teresa, fille aînée de la famille, raconte ses souvenirs depuis son enfance pour que l’on comprenne à cause de quoi sa sœur, Angelina, est décédée.
Que s’est-il passé ? Quand est-ce arrivé ?
C’est sur cette entrée en matière que débute le récit.
Teresa se fait narratrice et toi, lecteur, tu « écoutes » comme elles écoutaient toutes les 2 les contes et légendes du pays narré par leur grand-père.
Teresa est une enfant qui a besoin de donner un contour aux choses, d’en connaître l’enchaînement précis. Une enfant qui, depuis que la guerre est déclarée ne peut s’empêcher de tout compter, atteinte de bégaiement, elle préfère se taire.
Teresa qui dit aimer et détester à la fois sa sœur, si belle, elle. Qui ne bégaie pas et ressemble à leur mère. Moi, j’ai surtout ressenti affection, tendresse et respect dans ses mots.
Dans la vie de la famille Sozzu, il y a l’ombre du baron Personè. Une présence qui va influer, changer le cours de leurs vies à tous.
Teresa explique sa mère, lui parle, lui demande si elle se rappelle. Elle n’a rien oublié de cette nuit-là où les Strascinzcvert ; brigands des montagnes, légende qui est devenue véridique ce soir-là ; ont pénétré dans leur foyer.
Il y aura avant la guerre et l’après.
« Les fleurs du vent »
Cateri, Cateri, qu’as-tu fait ? Semblent dire les yeux de ton père.
Toi, tu observes ta mère, ses silences bruyants, ses gestes. Tu veux tout connaître de ses faiblesses, et secrets.
Tu veux faire partie de cet écheveau emmêlé.
Quand tu t’inquiètes que tu ne comprends pas ces adultes autour de toi, tu comptes.
Un, deux, trois.
Les nombres qui se suivent, rien ne peut déborder, tout est contenu.
Les chiffres ont ce pouvoir rassurant sur toi.
La brune et la blonde. La cadette et l’aînée. L’une exubérante et plantureuse, l’autre silencieuse et anguleuse.
« La beauté cache la laideur ». Cette phrase que t’a enseignée ta grand-mère. Ici, c’est moi qui dis que la beauté tu la détiens, elle est dans ton cœur, dans l’amour que tu voues à tes proches.
C’est l’Italie de Mussolini et des riches propriétaires terriens, barons et marquis.
C’est la région des Pouilles, ses mythes, croyances et légendes locales comme à Copertino, le village où vit la famille de Tesesa.
L’Italie des petits villages, souvent pauvre, les villages où chacun a droit à son surnom, où les commères ne répandent pas souvent les bonnes nouvelles ni la vérité. Tout se sait. Tout est jugé.
Silencieuse, pour toi parler est une épreuve, mais c’est aussi parce que tu réfléchis beaucoup, tout le temps, à tout moment.
Spectatrice muette de la vie des autres.
Lollina, tante Nennena, Giacomo, Don Peppe, pinuccio u merciale, mamie asunta, Giuseppe
Par le biais de ses personnages, Rosa Ventrella narre cette partie de l’Italie pauvre, la réforme agraire des années 50, la révolte des paysans, le droit de la terre et la liberté.
Les fourches des hommes soutenus par les rosaires des femmes.
Un monde archaïque, la terre dure, la vie difficile, le communisme et les syndicats.
Un portrait social, politique de cette région des Pouilles.
Les souvenirs de la Grande Guerre, les morts toujours pleurés jamais oubliés.
Le poids de la misère sur les épaules d’un père.
Un livre qu’elle a écrit en hommage à sa grand-mère et sa sœur.
Si on sent l’amour profond entre Tere et Angelina, on ressent tout autant le profond attachement à son aïeule, à ses racines et à leur histoire.
le deuil, la terre rouge et l’amour,
Angelina prompte et intelligente, elle a le mot vif et le cerveau fin en plus de sa beauté qu’elle tient de votre mère.
Toi, les mots tu les emmagasines, tu ne les partages avec personne, persuadée qu’il y a quelque chose de limitant dans les mots tandis que ton esprit lui, si vivace et perspicace n’a aucune frontière.
Dans « La liberté au pied des oliviers » il y a :
Des fèves et des pois chiches, des cyprès et des oliviers, des champs de blé et de la lavande, la Makara, des cognassiers et des hortensias, des vélos et des piazzas, des figues et de la cannelle, un arbousier, la tramontane, des bonbons à la menthe et des copeaux de savons de Marseille, la Madone et Saint Joseph, des bougies, mais surtout, la destinée des femmes de la famille et du village.
Pour aller plus loin :
Le livre se déroule dans la région des Pouilles :
Les Pouilles, région du sud de l’Italie formant le talon de la « botte », sont réputées pour leurs villes blanchies à la chaux dans les collines, leurs terres agricoles vieilles de plusieurs siècles et leurs centaines de kilomètres de littoral méditerranéen. Bari, la capitale, est une ville universitaire et portuaire dynamique, tandis que Lecce est connue comme la « Florence du sud » en raison de son architecture baroque. Alberobello et la vallée d’Itria abritent des « trulli », habitations en pierre aux toits coniques caractéristiques de la région. (Source Google)
✩ La liberté au pied des oliviers ⟷ Rosa Ventrella ⟷ 288 pages ⟷ éditions Les Escales, le 4 juin 2020 ✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊