Le résumé m’avait fait très envie, je sors de cette lecture très émue, avec une tendresse particulière pour ses héroïnes dont j’ai eu l’impression de partager un bout de ma vie à leurs côtés.
Le livre est écrit sous deux temporalités différentes.
L’une, à l’ère victorienne. En 1838, au large des îles de Farne, l’autre début en 1939 en Irlande.
Tu vas alterner les voix de surtout deux héroïnes : Grace Darling et Mathilda Emerson.
Grace Darling est une ancêtre de Mathilda. Un médaillon et un manuel « instruction pour gardiens de phare » les relient pour ce qui est concret, mais leur vie est bien plus emmêlée que cela.
Ce roman détient des trésors entre ses pages.
Des intrigues inattendues et beaucoup d’émotion.
Ce roman est surtout lumineux tel le phare de Longstone où vit Grace avec sa famille.
Il te donne une sacrée leçon sur la fragilité de la vie, de l’instant.
Les autres femmes dont tu liras les mots sont Sarah Dawson et Harriet Flaherty.
Sarah en 1838, au départ à bord du S.S. Forfarshire, Harriet en 1939 sur la côte de Rhode Island.
Toutes 4 m’ont passionné, j’ai vraiment ressenti un élan d’amour et de respect pour chacune d’elles même si au départ Harriet est sans doute celle avec qui j’ai eu le plus de mal à fendre sa solide carapace.
Elles ont en commun la force et le courage, le refus des conventions surtout Grace, Harriet et Mathilda, elles ne veulent pas dépendre d’un mari pour vivre leurs aspirations, elles ont aussi et surtout en commun cet amour immodéré pour leurs phrases et la mer.
Hazel Gaynor rend ainsi hommage à des femmes qui ont existé, ce roman est basé sur des faits réels.
Des femmes qui ont sauvé de la noyade des naufragés, qui ont perpétué l’entretien et la bonne garde des phares quand les deux guerres mondiales ont éclaté.
Ainsi tu entendras parler de Ida Lewis, ainsi que d’autres femmes méconnues qui sont pourtant des héroïnes.
Grace Darling ne veut pas de ce titre d’héroïne qu’on lui donne après le sauvetage des 9 rescapés du SS Forfarshire.
Elle a sauvé ces gens avec son père parce que c’est le devoir d’un gardien de phare, elle ne voit pas en quoi elle serait plus méritante. C’est son refus et même parfois sa crainte de toutes ces attentions dont elle fait l’objet qui en font une véritable héroïne.
Elle est humble.
Même si sa vie a changé ce jour-là pour toujours, jamais elle ne pourra oublier la détresse vue dans les yeux des gens qu’elle a ramenés sur le rivage, elle reste Grace.
Amoureuse de son phare.
Elle fait partie des murs de Longstone.
Ce phare est devenu pour moi un personnage à part entière.
Les vies qui se jouent entre ses murs, les espoirs et les secrets, les joies et les peines que tous les habitants lui confient soit en chuchotant ou en effleurant l’une de ses parois font que tu as l’impression qu’un cœur bat au milieu des ces solides murs.
L’écriture de Hazel Gaynor est splendide.
Elle a un don incroyable de conteuse.
Elle est poétique, descriptive et tellement romantique.
Non pas dans le sens d’une romance, mais par là beautés de l’agencement de ses mots.
Je te mets quelques exemples.
« Comme une enfant curieuse qui ouvre la porte d’une pièce dans laquelle on lui a interdit de pénétrer, je tire sur les fils lointains qui me relient à elle, résolue à défaire les noeuds du passé afin de trouver où s’achève leur histoire et où commence la mienne »
« Y a-t-il dans toute l’histoire, ou même la fiction, un seul exemple d’héroïsme féminin comparable un instant à celui-ci – Titre du Times le 19 septembre 1838 »
« Le passé est un drôle d’endroit, si lointain et pourtant toujours là, prêt à vois faire trébucher sous le poids des souvenirs et des regrets. »
J’aimerais te parler de Georges, de Brooks, de Joseph, de Thomasin, de Captain, de Mademoiselle Driscoll, de Boots, de Mam, de William, mais je vais taire qui ils sont et ce qu’ils apportent au récit.
Il y a un vrai pouvoir romanesque et enchanteur dans ce roman.
Tu es emporté dans les pages qui défilent comme le vent qui s’abat sur les plages de la côte anglaise, irlandaise ou américaine.
Tu ressens la houle, tu entends les mouettes et goélands, tu vois les énormes vagues se fracasser sur les rochers.
Tu comprends que la tempête arrive.
Que la tempête n’est pas uniquement un phénomène climatique, ta vie peut être secouée par une tempête, émotionnelle ou non.
Au propre comme au figuré elle peut ou t’amener un trésor ou te retirer ce que tu chérissais plus que tout.
Le travail de traduction mérite d’être souligné, car tous les mots coulent de source.
Quand les trames du passé s’entremêlent aux fils du présent.
Un superbe roman que je te conseille de lire.
Il est aussi dur que beau.
Il va te bercer comme une barque sur une mer d’huile ou te secouer comme un bateau pris au milieu de vagues immenses.
C’est la vie et la nature qui te sont racontées, c’est un roman qui rend hommage à des femmes qui ont traversé l’histoire, des héroïnes inconnues du public et des livres d’histoire.
Hazel Gaynor les décrit si subtilement, si admirablement que tu les sens revivre.
Tu évolues à leur côté que cela soit sur la mer, la terre ferme ou dans un phare.
Que cela soit en 1838 ou un siècle plus tard.
Il renferme bien plus que cela, les thèmes de la maternité, l’amour d’une mère pour ses enfants sont incroyablement bien décrits.
D’autres sujets sont tout aussi intéressants, mais je vais te laisser découvrir tout ceci par toi-même.
En bref :
Une histoire multigénérationnelle magnifiquement écrite.
Mon esprit et mon cœur ont été complètement captivés dès la première phrase.
Je suis encore dans l’histoire maintenant plusieurs jours après l’avoir terminée.
Grace, Harriet, Mathilda et Sarah me manquent énormément.
Les phares de cette histoire sont des personnages à part.
L’auteure, Hazel Gaynor, crée une atmosphère si vivante et captivante que je me suis vraiment sentie comme faisant partie de ce paysage et de cette série de personnages fascinants et inoubliables.
Les îles isolées, le temps humide et venteux, les plages éparses où des trésors emportés ont été trouvés et chéris, un cottage simple et pittoresque, une jolie demeure de ville, tu vois tout.
En lisant, je pouvais entendre les échos des pas dans l’escalier en colimaçon alors que Grace gravissait à toute vitesse les marches du phare pour s’acquitter fièrement de ses tâches quotidiennes.
Hazel Gaynor est une conteuse naturelle. Un roman émotionnel, charmant et réconfortant.
Inspiré par l’histoire vraie de Grace Darling, La légende de Grace Darling, Hazel Gaynor nous présente plusieurs personnages féminins formidables, mémorables et inspirants, qui incarnent la bravoure et le sacrifice sans bornes.
À lire absolument. Note son titre, conseil de souris.
✩ La légende de Grace Darling ⟷ Hazel Gaynor ⟷ 448 pages ⟷ Édition Milady, le 12 juin 2019 ✩
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Vampilou fait son Cinéma dit
J’ai tout de suite été happée par l’atmosphère qui se dégage de la couverture et au vu de ton avis ma belle, c’est aussi le cas du roman, alors je note absolument !
Nanette dit
Coucou ma souris chérie ! Je vais suivre ton magnifique conseil et ajouter de ce pas ce titre qui m’a l’air tout bonnement poignant et fabuleux à ma WishList !