PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Après la bibliothèque des rêves secrets puis un jeudi saveur chocolat et un lundi parfum matcha ; Michiko Aoyama nous entraîne à la découverte de nouveaux personnages aussi facilement que ses autres romans.
On découvre leurs histoires, on est ému, touché.
J’aime les réflexions philosophiques que l’autrice suscite. Les introspections qui en découlent. Dans ce livre, c’est autour de 5 parcours de vie que son livre s’articule.
Chaque chapitre est centré sur une tranche de vie des personnages.
Chaque personnage vit un moment où ils ne sont pas épanouis ou heureux dans leur vie familiale ou au travail. D’âge, de sexe et de milieux différents ; ils ont en commun d’écouter le même podcast.
Comme pour les livres précédents même si on pourrait penser que ce sont des lectures légères, le propos est profond.
Par le biais de simple tranche de vie, elle te procure un sentiment singulier : tu te sens mieux, car tu comprends ou apprends des choses sur toi. Je pense que tu peux aisément te retrouver chez l’un ou l’autre des personnages.
J’aime aussi ses livres, car tu peux totalement lire un chapitre et lire le suivant un autre jour. Tout est lié, mais tu n’as pas besoin d’enchaîner. J’aime au contraire savourer les pages de l’autrice. Déguster chaque mot et comprendre le double sens de certaines des phrases. Ici, toutes ont un rapport avec les différentes phases de la lune, surtout la nouvelle. Une nouvelle lune qui serait signe de nouveau départ. Tous les personnages sont à l’aube de changements.
Tous aspirent à quelque chose de nouveau.
Les livres de Michiko Aoyama sont tous enrichissants, celui-ci ne déroge pas à la règle. Des phrases résonnent en toi. C’est souvent très simple, tu t’étonnes à n’avoir jamais pensé à ces réflexions.
« Le début d’une nouvelle phase temporelle. Ces mots m’ont donné de l’espoir. Nous aurions droit chaque mois à un nouveau départ, dans le temps qui s’est écoulé à l’infini. Quand j’ai entendu nouvel emploi, mon cœur s’est emballé. »
Cela commence comme ceci :
Reika vit à Tokyo dans la même maison depuis 41 ans
Sa voisine lui demande de garder Luna, son chat durant quelques jours
Reika qui a démissionné de son poste d’infirmière accepte
Depuis sa démission, elle écoute chaque jour, un épisode de podcast « infos lunaires », un homme partage ses connaissances et ses réflexions sur la Lune.
Ses épisodes commencent tous comme ceci : « ici Taketori Okina, depuis la forêt de bambous. J’espère que la princesse Kaguya va bien. »
Elle voudrait aider les autres, les soutenir,
tout recommencer à zéro.
« On peut aussi se satisfaire d’une réinitialisation, d’un nouveau départ.
La lune n’est pas un nouvel astre. C’est une régénération qui se répète chaque mois. »
Pon Shigetaro, le deuxième personnage a quitté son village natal au nord du Japon pour devenir humoriste. Il est livreur, mais n’arrive pas à abandonner son rêve.
Le 3e est un homme qui aurait voulu que la vie de sa fille se déroule comme il l’avait imaginé
Plutôt taciturne et renfermé, il rumine jusqu’à ce qu’il écoute par hasard le podcast
Le 4e est une lycéenne, Nachi qui ne sourit plus depuis un moment.
La 5e est Mutsuko, une créatrice de bijoux
Tous sont liés, quand tu découvres ces liens, ces rayons de lune tu souris et tu es ému aussi.
Que signifie s’occuper des autres ? Cette question est un des fils conducteurs du récit.
Le soleil et la lune, malgré leur taille, disparates sont identiques un peu comme Mr Takaba et son gendre ou comme Nachi et sa mère, malgré leur différence, ils ne peuvent exister l’un sans l’autre, ils ont besoin l’un de l’autre.
Les arts ont une belle place dans ce livre. Des loisirs comme des arts créatifs où l’on crée des fleurs en papier, du travail où l’on crée des bijoux, ou encore l’art lyrique comme le théâtre
Chaque nuit, la lune change de forme absolument toute les nuits, elle brille, puis disparaît dans un quotidien perpétuel. Peut-être nous montre-t-elle ce que nous sommes. Grâce à elle, nous apprenons que tout change avec le cours du temps, que ce cycle nous transporte continuellement vers l’avenir.
Jamais rien n’est figé dans le temps et rien n’arrive par hasard des concepts qui me parle ; la plume bienveillante de l’autrice que j’aime ont fait de cette lecture de mars une très belle lecture. Un moment hors du temps où j’ai été la tête tournée vers la lune.
Chaque soir, je regarde la lune, j’ai lu ce livre en lecture commune avec mon amie Lucie, je lui dis souvent que même si nous sommes séparées par des centaines de kilomètres nous regardons toutes les 2 la même lune.
J’aime aussi à penser que toi lecteur, un jour, tu liras ce livre ; et que nous serons connectés grâce à ces mots.
Le final du récit m’a ému aux larmes
Quelle belle émission de podcast ! Merci Taketori Okina
Les thèmes sont ceux du nouveau départ, les rêves inassouvis ou oubliés, un nouveau travail, un travail épanouissant, le mariage, la séparation, le lien père-fille, mère-fille, sœur-frère. Chacun des personnages devrait faire ce qu’ils aiment et peut-être comme toi ouvrir les yeux sur ce qu’ils possèdent déjà et qui est autour d’eux.
J’ai adoré par-dessus tout ce message :
Une simple envie d’aider l’autre, un geste spontané qui aidera peut-être plus d’une personne, c’est grâce à ce genre de gestes que le monde tourne
Quel est le lien entre un chat blanc, une Vespa bleu marine, un iPad, une bague, une compagnie de théâtre, un garage de moto, une légende, un moineau et des livraisons ?
Tout est lié et fait pourtant sens.
« En toute circonstance, il est impossible de savoir sur le moment si elles entraîneront du positif ou du négatif. Les choses se produisent toujours sans qu’on puisse interférer. Nous ne pouvons qu’espérer et afin que tout se passe au mieux pour nous-mêmes et pour les autres. »
Savais-tu que dans une forêt de bambou tous les bambous sont connectés sous terre et qu’on peut dire alors qu’il n’y a qu’un seul arbre
Leurs liens sont invisibles
Je te laisse imaginer si tu remplaces le bambou par un être humain ou par les personnages de ce 4e roman de l’autrice
J’ai appris au cours de cette lecture la Légende de la princesse Kaguya un conte du Xe siècle et qui a été adapté par les célèbres studios Ghibli.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Kaguya-hime
et l’art du kirie
https://actualitte.com/article/15387/insolite/le-papier-comme-de-la-dentelle-l-art-delicat-du-kirie
À la lumière de la poésie lunaire de Michiko Aoyama, ce récit tisse habilement les fils de cinq vies en quête de renouveau.
À travers des introspections profondes et des récits de vie captivants, l’autrice nous offre une méditation sur le pouvoir du changement et de l’empathie.
Dans ce tableau où les destins s’entrelacent, chaque personnage est une facette d’une lune changeante, symbolisant la constante évolution de nos vies.
Entre les lignes, nous découvrons les thèmes universels du désir de nouveaux départs, des rêves inassouvis et des liens interpersonnels.
Tout comme les phases de la lune, la vie est une succession de cycles, nous rappelant que rien n’est figé et que chaque action, aussi insignifiante qu’elle puisse paraître, peut avoir un impact profond sur notre monde.
Michiko Aoyama t’invite à t’interroger sur ton propre rôle dans cette grande toile de la vie, tout en étant inspiré par la simplicité et la beauté des gestes spontanés d’altruisme.
Dans cet univers où tout est connecté, où chaque être humain est lié à un autre de manière invisible, tu trouves dans ces pages une sagesse ancienne et intemporelle, rappelant la force de la compassion et de la compréhension mutuelle.
Ce roman transcende les frontières du temps et de l’espace, unissant les lecteurs à travers les âges et les distances, sous le doux éclat de la lune, symbole de continuité et de renouveau.
✩ La forêt au clair de lune ⟷ Michiko Aoyama ⟷ 352 pages ⟷ Éditions Nami, le 5 juin 2024✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊