Quel beau roman de femmes sur les femmes. Rosine, Eloïse, Emma et Béatrice. 4 femmes, 4 générations. 4 artistes dans des domaines différents. 4 passionnées, déterminées.
Françoise Bourdon ne se contente pas de livrer une fresque familiale, mais dresse un superbe portrait des mœurs de la fin du 19e à 1945. 45 ans de vie parisienne ou à Grasse. Là où démarre l’histoire de Rosine alors âgée de 16 ans.
L’auteure nous entraine dans Paris au coeur des quartiers des artistes, à l’opéra, au cinéma. Elle cite de grands noms de peintres, d’auteurs, de cinéastes, de grands noms de la mode que l’une ou plusieurs de nos héroïnes vont côtoyer. Elle ne contente pas du tout de rester dans le dramatique. Ce roman respire la couleur et la joie de vivre.
Ce roman sent la violette, la lavande.
Ce livre chante le jazz aussi.
On voit combien en 50 ans la vie a évolué. Les deux guerres, la première qui a changé radicalement le statut de la femme qui n’est plus pour la plupart cantonnée derrière ses fourneaux. Les hommes partis à la guerre elles ont accompli le travail, à l’usine, dans les champs ou les commerces.
Elle aborde la révolution des mœurs, mais aussi les révolutions industrielles ou encore les différents courants d’art qui ont traversé cette époque.
Un roman extrêmement bien documenté, autant dans ce que je viens d’écrire que dans les descriptions visuelles des bâtiments, les rues, les personnes, mais surtout la flore.
Je pouvais ressentir les odeurs de chèvrefeuille ou de violettes.
Un livre qui même s’il sort cet automne est pour moi très printanier pour le renouveau symbolisé par les 4 héroïnes. Toutes les 4, peut-être moins Béatrice vont souffrir, aimer, perdre, tomber, mais toujours se relever.
J’ai un attachement fort pour Rosine et Emma, mais j’ai adoré toutes les femmes croisées. Qu’elles aient un grand rôle ou pas, elles sont toujours passionnantes et passionnées. Le lien puissant qui unit ces 4 femmes, plus particulièrement le trio inébranlable, inséparable de Eloïse, Emma et Béatrice m’a ému.
De la capitale parisienne à la capitale du parfum, j’ai passé un excellent moment de lecture.
Emportée par le tourbillon de la vie de chacune des protagonistes. Quand je terminais une partie destinée à l’une des 4, il me fallait connaître le destin de la suivante. Je ne peux pas dire que c’est un coup de cœur, mais c’est vraiment un magnifique roman autant sur la douleur, que sur les valeurs, les couleurs, les odeurs, les idéaux sacrifiés ou non au nom de l’amour.
Je retiendrai surtout de garder la tête haute quoiqu’il se passe, à l’image de Rosine.
Nombreux sont les passages m’ont fait me poser et réfléchir. Un roman complet dans le sens où il aborde tout un tas d’aspects de la vie, ses hauts et ses bas, ce que l’on peut en tirer comme leçon, mais aussi l’Histoire dans l’histoire, on apprend quantité de choses différentes sans jamais se perdre.
Françoise Bourdon gère tout d’une main de maître, c’est documenté sans être lourd. C’est léger tout en ne l’étant pas du tout.
Une très belle réflexion sur ce que veut dire être une femme libre et indépendante durant ses années. On peut aisément y réfléchir pour les mœurs d’aujourd’hui, car rien n’est désuet.
Un roman très plaisant, enrichissant avec une très belle écriture visuelle et immersive.
✩ La fontaine aux violettes ⟷ Françoise Bourdon ⟷ 448 pages ⟷ Édition Presses de la cité, le 10 octobre 2019 ✩
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