La fille du marchand de Saphir de Dinah Jefferies. Un roman envoûtant aux multiples facettes

Souviens-toi j’avais lu, il y a presque 1 an, en mars 2018, « La mariée de Ceylan » un autre roman de l’auteure (disponible en poche mercredi en même temps que la sortie en librairie de celui-ci)

J’avais eu un petit coup de cœur pour l’intrigue et son héroïne : Gwen.
Les démons de Laurence m’avaient eux aussi touché.

Ici, Dinah Jefferies nous offre davantage un roman à suspens avec de nombreux rebondissements même s’il y a aussi un thème fort et douloureux. La romance est présente, mais beaucoup moins que dans le livre précédent.
Malgré tout, ce fut une lecture envoûtante.
Les colonies des Indes, les paysages et leurs histoires me passionnent.
Dans la marchande de saphir, l’intrigue se déroule à Ceylan ou Galle tandis que nous étions à Columbo dans le précédent.

En 1935, A Ceylan, les dissensions entres les différentes ethnies ne font pas encore autant de ravages qu’ailleurs dans le pays.
Une ville bigarrée, avec une belle architecture entourée de la mer, de ses paysages luxuriants de fleurs, avec ses plantations de cannelle m’a charmée.

On y rencontre Louisa. 2 ans après sa dernière fausse couche, elle ne peut oublier et on la comprend aisément.
Eliott, son mari depuis plus de 10 ans, est présent malgré ses nombreuses absences.
Quelque temps après la réception de Noël, un épisode tragique va bouleverser la vie de Louisa.

Toutes ses croyances, ses espoirs, son sentiment de sécurité, sa joie de vivre, ses projets vont être mis à rude épreuve.
Saura-t-elle y faire face ? Tout son monde s’écroule.
Elle va devoir prendre des décisions difficiles, réagir à des révélations toujours plus douloureuses.
Heureusement, elle peut compter sur ses proches.
Margo, sa délicieuse belle-sœur ; son papa Jonathan, Léo, un ami planteur de cannelle et son petit cousin Connor.
Ceux-ci sont les personnages principaux avec en plus Irene, sa belle-mère.
Cette femme est horrible même si je suis parvenue à la comprendre (vers la fin).
Critique envers Louisa, rien de ce que la jeune femme réalise ne trouve grâce à ses yeux.
Tout est source de tension ou de remarques désobligeantes.
Elle la rend même responsable de ne pas donner de descendant à son fils.

J’ai vraiment adoré chacun des protagonistes rencontrés, j’ai tellement été heureuse de retrouver Gwen quelques années plus tard.
Lire comment elle avait évolué.
Certes, elle apparaît peu, mais elle est d’une grande aide, surtout une écoute pour Louisa et ses tourments.
Khamal, le majordome ne fait que de petites apparitions, mais j’ai ressenti un profond respect pour lui ; autant j’ai détesté De Vos, il m’a paru louche d’emblée ; autant les personnes entourant notre héroïne sont attachantes.

Je ne vais malheureusement pas pouvoir te parler de ce qui arrive à Louisa.
Crois-moi, c’est très frustrant tellement j’ai envie que tu lises ce roman ou que tu découvres Dinah Jefferies.
Elle a une plume fluide, aérée et descriptive.
Tous tes sens vont être sollicités.
J’ai foulé les plages de Ceylan en entendant les oiseaux exotiques, le bruit des vagues, les odeurs de mangue ou de cannelle.
J’ai regardé la pluie tomber assise à côté de Louisa sur le banc du jardin lors des mois de mousson.

Dinah Jefferies offre un roman à multiples facettes.
Tu as une intrigue, qu’on pourrait qualifier presque d’espionnage, un peu à la « Agatha Christie » ; une romance, voire plusieurs, des thèmes; en particulier un, le deuil chez l’enfant notamment, la trahison, tu découvres les multiples richesses et savoir-faire de ce pays encore sous dominance anglaise à ce moment.
Il y a moins de politiques et d’épisodes historiques que dans son prédécesseur, mais il est néanmoins tout aussi intéressant.
Un page turner.
Sans être haletante, l’action ne faiblit pas.
Vraiment une lecture addictive.

Je te conseille vivement de découvrir cette auteure, c’est le troisième que je lis.
Aucun ne m’a déçu. Je les classerais suivant mes goûts à moi comme ceci :
En top un : la mariée de Ceylan, ensuite celui-ci et enfin la séparation (paru chez Charleston poche)

En bref :

Entre amour et trahison, romance et fiction historique, enquête et menaces tu as de tout dans ce livre, de quoi satisfaire le plus grand nombre de lecteurs.

Cinnamon Hills, la plantation de cannelle où Eliott le mari de Louisa détient des actions et qui a tellement émerveillé Louisa lors de sa visite éclaire va, sans le vouloir, être le théâtre de là où la vie de l’héroïne va basculer. Il y aura un avant et un après.
Elle va remettre toute sa vie en questions, connaît-on vraiment l’homme avec lequel on vit depuis 12 ans ?
Aurait-elle pu voir plus tôt ce qu’il lui cachait ?

En même temps, cet épisode dramatique dans la vie de notre héroïne va la faire évoluer.
Une femme au tempérament fort, dotée d’un grand pouvoir de pardon et de résilience.
Un personnage très touchant.

Magnifiquement écrit, la fille du marchand de saphirs est un roman de fiction historique remarquable sur bien des points.
Dinah Jefferies écrit des personnages complexes et te fait réfléchir sur la fragilité de l’existence.
Complexes et poignants, des mots judicieusement choisis, une écriture colorée qui va t’immerger dans les rues bigarrées de Ceylan.

✩ Le fille du marchand de saphirs ⟷ Dinah Jefferies ⟷ 480 pages ⟷ Édition Milady, en librairie le 16 janvier 2019 ✩