PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
1944. L’Union Soviétique est le seul pays possédant une escadrille de femmes bombardiers. L’intrépide Nina Markova et ses compagnes, les « Sorcières de la Nuit », défendent le ciel contre les nazis. Mais quand Nina s’écrase en territoire ennemi et se trouve confrontée à une impitoyable meurtrière, sa vie ne tient qu’à un fil.
Hanté par les horreurs de la guerre, le journaliste anglais Ian Graham se lance dans la traque des criminels de guerre nazis. Une dangereuse cible persiste néanmoins à l’esquiver. Une tueuse connue sous le nom de « La Chasseresse » – et seule Nina, une des rares à avoir réussi à lui échapper, peut servir d’appât.
Dans le Boston d’après-guerre, Jordan McBride accueille sa nouvelle belle-mère. Or, en se plongeant dans le passé de cette femme mystérieuse, elle y découvre une multitude de sombres secrets. Et un danger manifeste.
Kate Quinn dans ce nouveau roman mêle réalité et fiction pour raconter l’histoire de trois femmes: une meurtrière en fuite, une photographe en herbe qui pourrait être en danger dans sa propre maison et l’une des filles de l’escadron « Les sorcières de la nuit » un régiment de bombardiers soviétiques entièrement féminin.
On suit 3 narrateurs : Jordan, Ian et Nina.
Le livre est écrit sur différentes temporalités, tu vas commencer par la fin de la guerre et remonter ensuite le temps.
On fait la connaissance de Ian.
Ian a décidé de quitter sa carrière de journaliste de guerre pour agir.
Il n’écrit plus, il agit.
Depuis le procès de Nuremberg auquel il a assisté, il n’a plus écrit.
Avec son collègue Tony, ancien soldat, ils ont monté une agence qui se charge de retrouver les criminels de guerre.
Non pas les grands noms, mais ceux qui ont participé aux atrocités, ceux qui en ont commis.
Il est animé d’une rage inassouvie, intarissable surtout envers 1 femme.
Une femme debout sur les berges du lac Rusalka en Sibérie.
Il est dans une impasse. Il se rappelle juste son surnom, la couleur des yeux et de ses cheveux.
La « jagerin » a fui à Altaussee en 1945. Depuis rien, pas une trace, jusqu’à cette lettre 5 ans plus tard.
Ensuite, on a Nina, le personnage qui m’a le plus fasciné.
Dans ce roman, Nina se bat pour sortir de la froideur et de la pauvreté de la Sibérie.
Dans les chapitres consacrés à Nina, son enfance avant son départ de son village natal il y a un air de tristesse dans ces chapitres. Un sentiment imminent que quelque chose va terriblement mal tourner.On suit Nina avant la guerre.
Elle vit en Sibérie au bord du lac Baïkal
Elle survit plutôt. Née des eaux du lac et de la folie. Son homme est un alcoolique violent.
La 1re chose que les enfants de cette famille apprennent c’est esquiver. Esquiver leur père.
Enfin la troisième voix de ce roman choral, c’est Jordan en 1946 à Boston
Son père, veuf, est sur le point de lui faire rencontrer une femme.
Jordan rêve de partir à l’université.
Passionnée de photographie, elle mitraille tout le monde autour d’elle, mais cette Madame Weber ne lui inspire pas confiance.
Elle a surpris un regard en la photographiant.
Un regard qui lui a fait peur. Qui lui a refroidi le sang.
C’est une histoire très riche axée sur les personnages, avec de nombreux secrets.
Chacun des personnages est merveilleusement dessiné et complexe, Nina étant particulièrement fabuleuse.
Kate Quinn dresse un portrait de femmes luttant contre les contraintes que leur imposent les sociétés dans lesquelles elles vivent, et d’une poursuite passionnante d’une femme terrifiante, la jagerin.
Il n’y a pas vraiment de mystère autour de cette femme.
Tu te doutes très vite de son identité.
La découverte de l’identité de la chasseresse n’est pas l’objectif principal de Kate Quinn, je pense du moins.
Elle va surtout explorer la vie et les aspirations de Nina et Jordan et cela c’est passionnant.
Surtout Nina qui m’a vraiment marqué.
La chasseresse est basée sur des faits réels.
Kate Quinn s’est inspirée partiellement d’une femme, Hermine Braunsteiner, qui avait été l’une des gardes les plus brutales aux camps de Ravensbruck et de Majdanek.
C’est elle qui a donné le personnage de la chasseresse, die jagerin.
Hermine Braunsteiner a épousé un Américain et est devenue citoyenne des États Unis. Elle a été retrouvée en 1964. Son mari, les voisins, et amis ont été stupéfaits de ce que cette femme si douce avait commis.
La seconde femme à avoir inspiré le personnage à l’auteure est Erna Pétri. Épouse d’un officier SS elle a trouvé près de chez elle en Ukraine six enfants juifs en fuite.
Après leur avoir offert un repas, elle les a froidement abattus. Ce fait horrible est raconté en début de récit.
Die jagerin est donc une criminelle de guerre fictive créée à partir de dossiers sur ces femmes.
Nina et Ian sont aussi des personnages fictifs, mais inspirés d’un couple célèbre dans la traque aux nazis : Serge et Béate Klarsfeld. Leur prise la plus célèbre te dira quelque chose : Klaus Barbie, le boucher de Lyon. Octogénaires à la sortie de ce livre ils continuent leur combat contre le fascisme.
Outre la traque des nazis dans le monde ce roman parle des femmes pilotes de chasse durant la guerre.
L’Union soviétique a été la seule nation à prendre cette décision de faire voler les femmes.
Quelles femmes !
Produits du dynamisme de l’aviation soviétique des années 30, ces jeunes aviatrices étaient parrainées par Marina Raskova, l’Amelia Earhart de l’URSS.
L’unité de bombardiers de nuit, « les sorcières de la nuit » a été composé uniquement de femmes.
3 ans durant, elles volèrent sans discontinuer.
Lire leur entraînement, les combats dans ce roman est passionnant.
Quel cran incroyable ! Quel sang froid elles avaient !
Leur courage est stupéfiant.
Kate Quinn t’explique en fin de roman les personnages réels des personnages fictifs ; elle remet les dates exactes, mais chaque fait que tu liras a été vécu.
J’aime la fiction historique qui m’introduit dans les domaines de l’histoire que les cours d’école et les livres d’histoire ne m’ont jamais appris, soit c’est oublié, soit ce n’est pas expliqué.
La fiction historique est une de mes passions, mais je l’aime encore plus lorsqu’elle découvre des vérités souvent enfouies comme c’est le cas avec ce roman.
J’ai encore appris quantité de faits.
Kate Quinn remet les femmes dans l’Histoire dont elles sont depuis longtemps oubliées ou à peine citées.
Elle nous rappelle que les femmes étaient des pilotes, des espionnes et des combattantes et… oui, même des assassins…
Je te conseille chez le même éditeur « Le réseau Alice » que j’avais adoré et préféré à celui-ci juste parce que je trouve qu’il n’y a pas assez de mystère sur l’identité de la jagerin/la chasseresse et une romance pas vraiment utile à l’intrigue.
Si tu es plus amateur de thrillers/polars, je te conseille alors plutôt celui-ci qui est construit, je trouve, comme un thriller.
Une lecture addictive, captivante, mordante et pleine de suspense.
✩ La chasseresse ⟷ Kate Quinn ⟷ 704 pages ⟷ Éditions Hauteville, le 7 avril 2021 ✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊