PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Un seul d’entre eux peut gagner. Seul l’un d’entre eux peut partir. Qu’adviendra-t-il alors de celui qui reste ?
Tenleigh lutte au quotidien pour survivre dans la petite ville minière sinistrée où elle réside avec sa sœur et leur mère à la santé fragile. Ce qui la fait tenir, c’est le rêve auquel elle s’accroche : obtenir la bourse d’études décernée chaque année au meilleur élève du lycée. Un précieux sésame qui lui permettrait d’échapper enfin à la dureté de son existence et de faire sortir un jour sa famille de la misère.
C’est compter sans Kyland qui travaille lui aussi d’arrache-pied pour décrocher cette bourse, et quitter Dennville, cette bourgade qui a plongé sa famille dans le malheur. Défiant la faim, la solitude et le destin, il est bien décidé à ne laisser rien ni personne se mettre en travers de sa route, et sûrement pas cette fille, sa principale rivale dans la compétition.
Jusqu’au jour où tout bascule. Rapprochés par le hasard, Tenleigh et Kyland vont peu à peu s’apprivoiser et devenir amis. Or de l’amitié à l’amour, il n’y a qu’un pas que tous deux sont bien décidés à ne pas franchir au risque d’entraver leurs projets. Sauf que tout semble les pousser irrésistiblement l’un vers l’autre.
Un seul des deux obtiendra la bourse. Un seul des deux aura la possibilité de réaliser son rêve. Qu’adviendra-t-il de celui qui restera ?
Bonjour, mes liseurs, aujourd’hui je te donne mon avis sur le dernier roman paru en français de Mia Sheridan
C’est une romance, mais pas que.
Une lecture 4 étoiles.
On fait la connaissance des 2 héros du livre alors qu’ils ont tous les 2 17 ans.
Tenleigh a pour la première fois un élan de sympathie pour Kyland quand elle le voit voler de la nourriture au lycée.
Pourquoi cet élan ?
Car elle connaît bien la faim elle aussi.
« Il habitait sur les premières hauteurs de la montagne, comme moi, et de toute évidence, il n’avait pas de quoi se nourrir correctement, mais les gens qui ne mangeaient pas leur fin, ça ne manquait pas dans les parages. »
Ils vivent à Denville, dans le Kentucky, qui, malgré ces paysages de montagne à couper le souffle, n’a rien envie aux quartiers déshérités des zones urbaines.
Une petite localité où l’absence d’espoir est aussi commune que les chênes blancs et où le chômage est la règle.
C’est une zone sinistrée où il y a très peu de travail.
La mine engage, mais peu et pour un salaire de misère.
Les enfants de ce village de montagne font 10 km à pied pour se rendre en cours.
Il y a cinq ans, il y a eu la pire tragédie minière de ses 50 dernières années. 62 hommes, pères de famille, pour la plupart, ont été tués.
Dans l’explosion, ce jour-là, Kyland a perdu son frère et son père.
Il habite une toute petite maison, un peu en dessous chez Tenleigh, dans la montagne avec sa mère invalide.
Tenleigh vit avec sa mère et sa sœur dans une petite caravane. L’hiver, le vent secoue la caravane avec tant de violence qu’elle pourrait se renverser.
La mère de Tenleigh souffre elle aussi, mais je préfère que tu découvres par toi même ce qu’est la vie de Kyland et Tenleigh
« J’en viens à me demander si c’est normal d’être aussi fatigué à mon âge, fatiguée jusqu’à la moelle, lasse jusqu’au fond de son âme c’est tout. »
Pour partir de Denville, Kyland et Tenleigh ont un seul espoir : obtenir la bourse que les actionnaires de la mine offrent au meilleur élève de terminale. Une bourse qui paie toutes les études et le logement de l’heureux élu.
S’ils l’obtiennent, ils auront la possibilité de partir de Denville, de s’arracher de la pauvreté, au désespoir, à la fraude aux allocations et à tous ces camés des Appalaches qui dealent à la petite semaine pour se payer leurs cachets.
Tenleigh serait enfin en mesure de subvenir aux besoins de sa maman et de Marlo. Sa sœur.
Elle pourrait les sortir de Denville, faire soigner sa mère pour un vrai médecin.
« Il faut savoir apprécier les petites choses de la vie à leurs justes valeurs. Quand les grandes te donnent juste envie de te blottir dans un coin en position fœtale et de tout laisser tomber. »
Kyland quant à lui a promis que quand il partirait il laisserait tout derrière lui. Denville et tout ce qui est associé.
On est dans une romance, tu te doutes donc que Kyland et Tenleigh vont se rapprocher.
Même si tous deux vont lutter de toutes leurs forces.
Tenleigh vu les souffrances de sa mère et sa sœur avec les hommes a fait une croix sur l’Amou.
Kyland ne veut s’attacher à rien ni personne de Denville.
« Je ne voulais garder aucun lien avec Denville. Je voulais m’en aller et ne jamais plus regarder en arrière, dans tous les sens du terme. Voilà pourquoi je ne voulais pas m’engager avec des filles aux yeux rêveurs, qui s’attendaient à ce que je leur écrive des lettres d’amour depuis ma fac. Des filles je comptais en embrasser des tas, maintenant et après mon départ, mais aucune d’elle ne serait-elle Tenleigh Falyn. c’était mieux ainsi c’est tout. »
« Je ne veux pas te faire souffrir, et je ne veux pas me faire souffrir »
« Il venait de me livrer quelque chose de très intime. Peut-être parce que j’avais partagé ma propre souffrance avec lui. Peut-être parce que dans le noir, les secrets sont plus faciles à dire. En revanche, je savais une chose : ce que tu dois faire pour survivre, c’est ce que tu portes de plus en plus intime en toi : à bien des niveaux, la survie est une lutte humiliante que tu préfères cacher aux autres. Parce que quelques fois, il te faut faire des choses indicibles. Il arrive aussi que ce soit en même temps moche, honteux, beau, et courageux. Il y avait un peu de tout ça dans ce que Kyland venait de me livrer. Je me sentais triste, horrifiée et angoissée pour lui, mais aussi profondément honorée de sa confiance. »
Comme ils veulent résister l’un à l’autre, ils s’évitent autant que possible, ils ont un lien de communication que j’ai adoré : ils s’échangent des mots sur leur lecture.
Ils empruntent les mêmes livres, souvent Kyland laisse un mot à Tenleigh. C’était si mignon et drôle ces moments.
« Il y a 1 passage qui dit qu’il faut porter un petit feu en soi, aussi petit soit-il, aussi caché soit-il. Je repense à cette phrase parfois. Je me dis que ce petit feu c’est la flamme de l’espoir. En fait, je pense à ce qu’on doit faire pour continuer à la porter en soi dans les moments difficiles, en ce moment tout apparaît si douloureux que tu n’as plus envie de continuer. Qu’est-ce qui te permet de garder la flamme ? L’espoir que la vie ne sera pas toujours aussi dure avec moi, la certitude que je vais me barrer d’ici un jour c’est ça qui me permet de tenir ; c’est ça mon feu à moi. C’est ce qui m’aide à faire ce qu’il faut pour survivre, à moins me détester d’en être réduit à ça. »
Kyland comme Tenleigh répriment leurs sentiments qu’ils ressentent l’un pour l’autre.
Des adolescents de 17 ans qui ont déjà sur leurs épaules des soucis d’adultes dans ce coin des Appalaches où la misère règne en maître.
Ce qu’ils vivent tous deux m’a tellement peiné
Tous deux meurtris par l’abandon ; ils ne veulent pas s’attacher, et encore moins avoir des attaches qui les obligeraient à se souvenir de Denville, leur village là où ils n’ont aucun souvenir heureux.
Ils veulent partir sans un regard en arrière
Sans souvenir surtout Kyland
Ils ne veulent plus vivre dans la misère
Ils ont tous les 2 des rêves qui se passent loin des Appalaches
Ils résistent autant qu’ils le peuvent à cette attirance réciproque
Ils font face parce qu’ils n’ont pas le choix
« Jusqu’à cette nuit, j’ignorais que mon cœur pouvait être rempli de respect et de chagrin, de joie et de malheur, tout en même temps. »
Ils ont tous les deux des épreuves terribles à surmonter. Différentes, mais très dur pour des jeunes gens de 17 ans. Ils vont pouvoir s’aider.
À croire à un avenir possible
À tenir bon
Kyland est bien plus à mes yeux qu’une romance
Mia Sheridan te parle de santé mentale, mais surtout met en avant l’économie du Kentucky, son activité minière
La pauvreté qui règne encore aujourd’hui dans ces montagnes.
J’ai effectué quelques recherches, car il n’y a aucune note de l’autrice à la fin du livre.
J’avais besoin de savoir sur quoi s’appuyait sa fiction, je te mets quelques liens en fin d’article
Ce livre va te montrer comment ces gens qui n’ont aucune richesse matérielle ont à mes yeux la plus noble des richesses : celle du cœur. Ils s’entraident. Ils se réinventent. Ils creusent leur cerveau pour améliorer leur qualité de vie, ils descendent à la mine pour leur famille.
Pour toi, pour moi
Ce sont souvent des métiers oubliés, des métiers dont on ne parle pas dans les romans.
Pourtant sans les ouvriers nous n’aurions rien. Je pense aux bûcherons qui travaillent pour les romans que nous lisons, aux imprimeurs, à tous les intervenants de la chaîne du livre, mais je pense aussi aux agriculteurs, à ces gens qui descendent dans les mines de cobalt ou de cuivre pour construire nos téléphones.
Outre cette romance, je trouve vraiment ce point fascinant
J’ai parfois ressenti quelques longueurs, je me suis demandé surtout la première moitié où l’autrice voulait en venir, mais tout prend son sens à la fin.
C’était émouvant avec quelques moments pimentés
C’était aussi triste que beau
Une histoire de rédemptions, de résilience, de pardon, d’amour maternel, de deuil.
De tout ce que l’on peut accomplir par amour et tout ce à quoi on peut renoncer
Ce n’est pas une romance où tout tombe du ciel, le parcours des héros est semé d’embûches. Des embûches crédibles, ce n’est pas larmoyant, mais c’est très émouvant. Cela ne les rend que plus vrais à mon sens.
Je n’ai pas de coup de cœur, mais je pense que ce livre va me marquer pour ces montagnes et les gens qui y vivent
Pour le caractère et la noblesse d’âme de Kyland
Petit bémol pour les personnages secondaires qui apparaissent souvent, mais dont la psychologie n’est pas développée, je pense notamment à Sam et Marlo.
Il ne manquait pas grand-chose pour que ce livre soit parfait à mes yeux.
✩ Kyland ⟷ Mia Sheridan ⟷ 350 pages ⟷ Éditions Hugo, le 28 février 2024✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊