PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Venez ! Elles sont là ! » La capitaine Silke Valles et son équipe viennent d’investir une maison délabrée sur les hauteurs d’Annecy. Au sous-sol, une des trois fillettes enlevées dix jours auparavant gît, inconsciente, dans une baignoire remplie de glace. Les deux autres sont recroquevillées à côté, terrifiées mais indemnes.
Le ravisseur a été abattu dans l’assaut, l’affaire est donc officiellement close. Et pourtant, insidieusement, d’indice en indice, une interrogation fait son chemin dans l’esprit de la capitaine Valles, mais aussi dans celui de Garance, Cora et Blandine, les mères des trois fillettes : et si ça n’était pas fini ?
Quand tu termines un livre et que tu as besoin de reprendre tes esprits avant de pouvoir mettre des mots sur ta lecture chez moi c’est signe de très bonne lecture et c’est ce que je viens de vivre avec Inconditionnelles.
Je ne connaissais pas l’auteure, j’en avais entendu parler par des amies.
Je ne connaissais rien du roman, juste le titre qui après lecture prend tellement de sens.
Un titre puissant. Parfaitement choisi.
Saint-Jorioz, commune du département de la Haute-Savoie, 3 fillettes de 8 ans viennent d’être retrouvées après avoir été séquestrées durant 10 jours pour 2 d’entres-elles, 3 pour l’une d’elles.
On a un tandem d’inspecteur. Basile le plus âgé et Silke. Tous deux célibataires et dévoués à leur métier.
J’ai adoré les réflexions autour de la maternité.
3 mères différentes.
3 mères avant tout, mais qui n’expriment pas leur amour de la même façon
On ne devient pas mère au terme d’un accouchement.
Pour Garance, cela survient 8 ans plus tard, au moment où on retrouve Romane.
Silke la rage au ventre affronte chaque affaire en apnée ; comme toi tu vas lire ce roman choral passant d’une femme à une autre en retenant ton souffle.
Qui peut sortir indemne d’une histoire pareil ?
La vérité n’est pas toujours bonne à entendre, une bombe qui explose, un choc qui vous condamnera à une blessure à perpétuité.
Cora depuis la disparition de Samantha est en mode automatique.
Elle assure son travail, mais se comporte comme un chien enrage.
Elle est en colère.
Blondine c’est la mère empathique. Généreuse. Souriante. Elle déborde d’amour pour sa famille et les autres qui l’entourent.
« Être mère, c’est devoir affronter l’inconnu en permanence, dans les bons comme dans les mauvais moments »
Samantha, Melie et Romane.
Il y aura dans leur vie un avant le 3 mars et un après le 13 mars, entre ces dates des souvenirs qu’elles ne pourront jamais oublier
Cora est devenue mère jeune, elle ne fait pas partie des privilégiés, elle accumule les jobs pour que sa fille et elle survivent.
Elle l’aime sa grenouille.
Garance, c’est la pimbêche aisée.
Elle est dentiste, son mari architecte. Elle se montre supérieure aux autres et condescendante surtout avec Cora.
Elle semble détachée, mais n’est-ce pas un moyen de se protéger ?
Blondine c’est une mère au foyer, celle qui cuisine des gâteaux, qui est présente à chaque fête d’école, réunion de professeurs et sorties scolaires.
Tu vas voir le comportement de ces femmes évoluer, voire changer de tout au tout après le retour de leur fille.
L’homme qui a séquestré les petites a été abattu quand la police les a retrouvées.
Mais, comme l’indique la 4e de couverture, et si ce n’était pas fini ?
Et s’il n’avait pas agi seul ?
Tu verras que plus tu avanceras dans le livre, alternant les points de vue des mères et du capitaine Silke Valles, plus tu seras certaine que quelqu’un rode encore.
Silke est un personnage que j’ai adoré, elle a des failles. Certaines qui seront assez vite révélées et une autre qui t’interroge.
De plus, au début du livre, et au début de chaque partie un homme lui parle, mais 18 ans plus tard.
On ne comprend pas pourquoi ils lui posent des questions.
Pour chacune des parties du livre, j’ai eu cette impression de plonger, d’avoir avalé un tas de briques et de ne plus refaire surface.
J’ai douté, tout du long
J’ai vibré
J’ai pleuré.
J’ai eu la nausée à un passage.
Le pouvoir de suggestion de Marlène Charline est très fort.
Ce livre c’est une pelote de laine pleine de nœuds. Déroulée.
Il va te falloir rembobiner, observer chaque comportement, chaque personne impliquée dispose d’une couleur.
Rassemblées, elles ne constituent qu’un seul et même fil.
Marlène Charine est machiavélique. Vraiment.
J’ai adoré ce thriller qui fait la part belle aux femmes, mais qui ne dénigre pas pour cela les pères.
J’ai adoré sentir cette main glacée serrer mon cœur et ma gorge.
J’ai adoré que ce roman prenne des allures de contes d’épouvante.
J’ai plus qu’adoré le final.
La dernière partie je l’ai lue en apnée.
Il me fallait savoir.
C’est cette partie qui m’a fait dire que c’est un coup de cœur.
Marlène Charine pour t’amener là où elle le veut va prendre des chemins tortueux.
Tu vas appréhender en long et en large la psychologie de chacun des protagonistes.
Tu vas vivre dans ces familles.
Tu vas lire les traumatismes et la manière dont chacun va le gérer.
On plonge dans cette ambiance sans même s’en rendre compte. On l’en ressort, à la fois retourné, et pétri de réflexions.
Et moi ? Qu’est ce que j’aurais fait ?
Il y a plus évidemment, mais je ne veux rien te dévoiler, juste te dire que c’est intelligemment amené et que même si tu vas haïr l’auteure laisse lui le temps de te donner toutes les cartes. Elle en garde dans ses poches pour chaque partie. Chaque partie, tu auras soit une révélation soit plus de questions, soit des sentiments totalement opposés.
Les réactions de ces femmes, les dialogues sont subtils.
C’est un roman choral, mais Marlène Charine n’est pas tombée dans les lieux communs.
Elle a compris que, le fait d’alterner les personnages, leur voix ne suffit pas pour écrire un roman qui tienne la route.
Inconditionnelles est construit sur une base solide, la chronologie est cohérente tout au long même quand tu seras un peu perturbé par les débuts de parties en 2016.
Quand tu rebascules en 1998, l’alternance des voix, loin de te brouiller, éclaire les intentions des personnages et de l’auteure.
Elle ne livre pas un coupable.
Au fil des pages, les protagonistes révèlent des aspects de leur personnalité, même à eux-mêmes.
On explore les failles, on relève des zones d’ombre.
C’est intelligemment écrit et amené.
Pour moi, il n’en fallait pas plus. Tout y est.
L’intrigue, sa résolution qui tient la route et surtout les réflexions que cette lecture permet de faire ensuite.
✩ Inconditionelles ⟷ Marlène Charine ⟷ 342 pages ⟷ Éditions Calmann Levy, le 7 avril 2021 ✩
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