PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Un enquêteur à la retraite, hanté par une erreur qu’il estime avoir commise quinze ans plus tôt.
Un jeune auteur, considéré comme le plus grand spécialiste français des tueurs en série.
Une brillante avocate, dévouée à la défense d’un homme victime, selon elle, d’une effroyable injustice.
Ensemble, ils devront débusquer le plus insaisissable des prédateurs.
2005. Dans un village perché d’Ardèche, la petite Justine, sept ans, disparaît.
Rapidement, les habitants s’organisent et lancent des battues dans la nature environnante.
Les recherches se prolongent jusque tard dans la nuit mais ce n’est qu’au petit matin que le gendarme Tassi découvre quelque chose…
J’ai découvert l’auteur l’année passée avec l’empathie qui avait été un coup de cœur, j’attendais donc cette sortie avec impatience.
J’avais autant envie de me plonger dedans que la peur de ne pas autant aimer.
Verdict : j’ai adoré.
Je ne vais pas par contre pouvoir te dire vraiment pourquoi ce thriller m’a totalement convaincue.
Ce n’est pas un passage du livre, ce n’est pas l’intrigue principale, mais l’ensemble.
J’ai tout aimé. L’écriture, les personnages, l’accélération du tempo, la trame.
Du côté des personnages principaux, car il y a un sacré casting dans ce livre :
Tu as Tassi, un gendarme à la retraite qui n’aspire plus qu’au bonheur juste à un relatif bien-être et un minimum de souffrance.
Alcoolique repenti et solitaire, le passé le hante.
Tu sauras quels cauchemars le réveillent chaque nuit, tu comprendras pourquoi il a sombré dans l’alcool et les raisons qui ont conduit à ce qu’il se sèvre de tout ce whisky avalé.
Tu as un prédateur dans la nature, probable tueur en série, un homme qui en quelques lignes dès sa rencontre te fait froid dans le dos
Un auteur, Nathan, qui s’intéresse à ces cas, expert dans les criminels de masse, les psychopathes surtout le fascine.
Comme pour Tassi, tu comprendras toute la dimension de sa psychologie en lisant le roman.
Enfin en héroïne, tu as Emma, une jeune avocate, certaine que son client est innocent.
Ces protagonistes ont en commun la passion pour leur métier, ils sont déterminés à faire éclater la vérité, quoi qu’il leur en coûte.
Après les personnages, passons au roman en lui-même, c’est une intrigue multicouche que nous expose Antoine Renand, une intrigue qui se déroule sur plusieurs années.
2005, 2017, 2019 et enfin 2020.
Pour chaque période, tu vas découvrir des meurtres.
Des assassinats commis à Bourg-en-Bresse, Presle-la-vallée.
Dans l’Ain et l’Ardèche.
Certaines scènes sont difficiles à lire.
La cruauté pour ne pas dire la bestialité est bien présente.
Antoine Renand te suggère ce qui a pu se passer, il t’insuffle une part de vérité, il te révèle une partie des sévices, ton cerveau lui fait le reste, je pense que ce sont les thrillers les plus efficaces.
Le fait que le tueur pourrait être n’importe qui, une personne que tu croises tous les jours m’a, pour ma part, encore plus fait craindre cet homme.
Ceux qui le côtoient ne perçoivent pas sa perversité, sa dangerosité. Sa folie.
Certes, ce n’est pas un thriller qui révolutionnera le genre, mais pour moi la très grande force de ce roman c’est cet ancrage dans la réalité. Autant pour les énigmes, les mystères, les révélations et les rebondissements que surtout, et avant tout, les protagonistes.
Antoine Renand axe tout son roman sur la psychologie des personnages qu’il a créés.
Pas une facette de leur personnalité n’est oubliée.
Tu lis leur passé et leur présent.
Ce qui les a fait grandir, fléchir, ou au contraire devenir encore plus monstrueux.
Hormis les 3 personnages principaux, tu as d’autres voix qui vont venir s’entremêler aux autres narrateurs, ils font froid dans le dos. Je ne saurais pas te les décrire autrement.
Je ne veux pas te les décrire, car il faut vraiment en savoir le moins possible avant de lire cet ouvrage.
Un policier à la retraite, un prisonnier peut-être innocent, une avocate, un auteur, une enquête bâclée 15 ans plus tôt, un tueur de masse
Des protagonistes passionnés et torturés par leur passé qui suscitent d’emblée ton empathie.
En quelques lignes, tu es attaché à eux.
Des personnages qui se confrontent à leurs peurs, leurs angoisses, ou qui provoque leurs addictions ou tocs comme s’ils jouaient à celui qui flanchera en premier.
Ils ont des comptes à régler avec eux-mêmes… Ils ne ferment jamais les yeux.
À contrario, il y a les hommes qui préfèrent fermer les yeux plutôt que d’accepter une erreur.
Ou ceux qui ne peuvent plus fermer les yeux, car on leur a enlevé ce qu’ils avaient de plus cher dans la vie.
Toi, mon cher lecteur, une fois entamé tu ne les fermeras plus non plus tant que tu n’auras pas compris la mécanique complexe de l’intrigue.
Ses rouages, ses intervenants, et ce jusqu’au point final.
Un roman qui parle de rédemptions, de souffrance, de deuil impossible à faire.
Un thriller sur les tueurs en série avec des protagonistes charismatiques ancré dans la réalité.
Une écriture efficace qui décrit les faits et gestes des personnages, cela pourrait déranger dans certains romans, pas ici.
Ce souci du détail renforce la crédibilité des actes, la véracité des faits, l’image des personnages. Tu les vois évoluer devant toi.
Tout est fait pour que tu sois immergé.
Une course contre la mort, une chasse au prédateur, une enquête officieuse, d’autres officielles.
Un thriller efficace, une lecture fluide et hautement addictive avec un tempo qui prend des accélérations de plus en plus intenses.
Il est plus classique dans sa forme que L’empathie, peut-être un peu plus « prévisible », les personnages sont parfois clichés oui, peut-être pour certains lecteurs, pas pour moi. C’est leur densité qui te fera oublier cet aspect.
Ils vivent ou ont vécu des choses difficiles.
Tu lis leurs interactions, leurs vies dans ses aspects les plus simples comme les plus compliqués.
C’est ce qui leur donne tout leur poids, cette présence prégnante.
J’ai adoré cette lecture.
✩ Fermer les yeux ⟷ Antoine Renand ⟷ 464 pages ⟷ Édition Robert Laffont, le 12 mars 2020 ✩
0
Yvan dit
Je suis assez en phase avec ton ressenti 😉