PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Cour d’assises de Rennes, juin 2020, fin des débats : le président invite les jurés à se retirer pour rejoindre la salle des délibérations. Ils tiennent entre leurs mains le sort d’une femme, Mathilde Collignon. Elle est accusée d’un crime barbare, qu’elle a avoué, et pourtant c’est elle qui réclame justice. Dans cette affaire de vengeance, médiatisée à outrance, trois magistrats et six jurés populaires sont appelés à trancher : avoir été victime justifie-t-il de devenir bourreau ?
Neuf hommes et femmes en colère doivent choisir entre punition et pardon.
Au cœur des questions de société contemporaines, un suspense haletant porté par une écriture au scalpel.
Mathilde a essayé de se faire comprendre par tous les acteurs de la justice.
Sans succès.
Elle voulait être comprise. Écoutée.
Elle, c’est Mathilde Collignon. Née en 1982 à Rouen. Gynécologue. Mère de 2 petites filles. Divorcée.
Mathilde a cru, naïve, que les hommes pourraient faire montre de clémence à défaut de pardon.
Elle n’a jamais nié. Elle n’a jamais cherché à dissimuler ses actes. Elle a répondu à toutes les questions même les intrusives, même les blessantes, même les offensantes, même celle qui la jugeaient. Elle n’a rien caché.
Aujourd’hui, on la fait passer pour un monstre froid et calculateur.
Mathilde attend le verdict de sa condamnation pour l’acte qu’elle a commis.
Elle attend sa peine alors que personne n’a écouté la sienne.
Mathilde, malgré elle, est devenue un symbole.
Elle est devenue le révélateur de l’état de la société post #metoo
Mathieu Menegaux te plonge au cœur des délibérés d’un jugement.
Tu vas suivre le jury composé de 3 juristes et 6 citoyens et en alternance lire le journal de Mathilde.
Un journal qui reflète ses états d’âme.
Ce qui l’a amené là.
Tu entends sa peur et sa colère.
V comme verdict
V comme vingt ans
V comme victime
V comme violeur
Le jury sera-t-il justicier ou justes ?
10 protagonistes principaux. Mathilde dans sa cellule. Les 9 jurés dans la pièce où ils délibèrent. 6 jurés, le président de la cour et ses deux assesseurs
3 ans, 3 jours, 3 heures
Peur installée, vie délitée.
Un avant, après un événement traumatisant
Sa perpétuité, leur infliger leur perpétuité
Acte 1 terminé, acte 2 : délibérez, mesdames, messieurs ! Décidez en votre âme et conscience.
Légitime défense ou défense légitime ?
Mathilde, maman, ma chérie
Mathilde va-t-elle tirer la carte chance ou aller directement en prison sans passer par la case départ ni percevoir 200 euros ?
Mathilde est-elle coupable d’actes de torture et de barbarie ? Est-elle coupable de violences volontaires ? Combien d’années mérite-t-elle pour ce geste ? C’est à ces questions que les jurés vont devoir répondre.
Mathilde a agi et toi ? Aurais-tu agi de manière similaire ?
À la page 100 à peu près, ce qui a amené Mathilde au tribunal elle te l’explique
Ce passage je l’ai lu en apnée. Ce passage m’a brisée, ma mis une boule dans la gorge. Comme elle ensuite j’ai eu envie de hurler.
Tu vas lire ceux qui vouent Mathilde aux gémonies et celui qui voudrait la voir précipitée dans le Tibre
Celui qui va demander la clémence au nom des siècles de souffrance endurée par les femmes
Et tu liras ceux qui espèrent tirer gloire de cette affaire.
Juges et avocats.
Tu vas passer des secrets des délibérations, les échanges parfois tendus, certains inattendus à Mathilde qui attend. Toi, tu t’accroches au dépouillement, tu es dans la salle des pas perdus et tu attends le verdict.
Mathieu, comme dans chacun de ses romans, frappe fort, il bouscule, il te fait réfléchir sur des questions de société, il interroge le système et ta conscience.
Un roman sur les femmes qui n’ont pas été écoutées, pour toutes celles qui auront besoin d’être écoutées, qui en auraient eu besoin. Je l’ai lu d’un souffle, accrochée aux pages, terrifiée par ce qui allait arriver à Mathilde, sans voix face à ce qui lui est arrivé.
Encore une parfaite réussite pour Mathieu Ménegaux que j’ai découvert en 2016 et que je lis chaque année.
✩ Femmes en colère ⟷ Mathieu Menegaux ⟷ 198 pages ⟷ Éditions Grasset, le 3 mars 2021 ✩
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Yvan dit
Ta chronique prend aux tripes, ta chronique est belle aussi. Ressenti partagé