PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place.
L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu.
L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin.Avec une infinie justesse et beaucoup d’humour, Virginie Grimaldi déroule le fil de leur existence et nous invite à partager leurs joies et leurs angoisses, mais aussi les souvenirs, les rêves et les espoirs.
Deux narratrices. Lili et Elizabeth
Elizabeth se trouve à l’aube de la cinquantaine, une maman un peu trop aimante (comme si on était capable de doser notre amour) pour Thomas son fils, le petit dernier à quitter le nid et prendre son envol.
Chez Elizabeth il reste Édouard, le chien du gamin plus si petit que ça, des pièces vides et bien trop de temps à combler.
Et Lili d’un autre côté qui n’a même pas eu le temps de faire connaissance avec son bébé.
Un nouveau-né prématuré.
On suit ces deux femmes dans les premiers pas de leurs nouvelles existences.
Tu as raison, Virginie, le temps ne s’écoule plus de la même manière quand on devient mère.
Combien de fois l’ai-je pensé ?
Raison encore quand tu dis qu’« avant ta naissance, je n’avais jamais ressenti ces symptômes. J’ai la gorge comme un nœud, le ventre comme un trou, je sursaute au moindre bruit. Toutes mes couches de protection ont été arrachées, je me balade à poil, dans une forêt enneigée peuplée de chasseurs, une cible autour du cou. Voilà, c’est ça. Tu es devenue mon talon d’Achille. Désormais, j’aime quelqu’un plus que quiconque, plus que moi-même. Désormais, je suis vulnérable. »
C’en est fini de l’insouciance une fois que l’on devient mère.
Ce jour-là, on ressent tellement de joie et on connaît en même temps la peur, la peur à vie, celle qui ne nous quittera plus.
Peu importe l’âge de nos enfants, on a toujours peur pour eux.
Chaque passage, que cela soit une narratrice ou l’autre, m’a parlé, car ils ont été des passages de mon existence.
Chaque personnage m’a touché, car ils sont ceux que l’on croise dans nos vies.
On a tous connu par exemple une madame Madinier qui ne sait que reprocher, rabaisser, c’est toute une palette de protagonistes riche et variée, surtout des personnages très attachants, à part deux antipathiques, que nous offre Virginie.
Ils côtoient Lili ou Élise.
Tu te reconnaîtras dans l’une ou dans l’autre ou dans les deux comme moi.
Ce roman il parle de l’amour maternel, mais l’auteure n’oublie pas les papas.
Plusieurs d’entre eux m’ont vraiment émue.
Leur tendresse, leur maladresse, l’amour tout aussi profond pour leurs enfants même si la façon de l’exprimer n’est pas la même que la nôtre.
Cette phrase : « tu seras toujours mon bébé » un SMS qu’Élise envoie à Thomas, mes ados peuvent en témoigner je leur dis toujours, mais c’est vrai ce sont mes bébés et ils le seront toujours.
« Qu’on me rende tous ces moments durs devenus doux, maintenant qu’ils n’existent plus que dans mes souvenirs. »
Si Élise offre chaleur et affection à ces bébés depuis que » » elle est devenue bénévole en néonatalogie, à moi elle m’a offert du réconfort et un cocon de bienveillance, de douceur, d’amour.
Elle m’a beaucoup fait rire aussi.
Une mère qui laisse la femme renaître à la vie.
Une femme qui s’ouvre « à d’autres mondes, d’autres vies. »
Elle a été mère, elle est toujours maman, mais là elle est dans l’inconnu.
Penser qu’à elle, elle ne sait pas faire.
« Mon existence est en noir et blanc et j’attends, immobile sur mon canapé, le retour des couleurs. Peut-être est-il temps de ressortir les feutres ».
Des feutres pour remplir ces espaces que ses deux enfants remplissaient, mais qui sont désormais vides.
Peu à peu, tu vois cette femme bienveillante refaire connaissance avec elle-même.
C’est juste magnifique à lire.
D’un autre côté, on suit Lili cette mère à peine ébauchée.
Un tableau à créer.
Toute une existence pour être mère, là elle n’a même pas eu le temps de s’y faire.
L’immense raz de marée qu’a été la naissance traumatisante et où elle se découvre cet immense amour qui lui aussi emporte tout sur son passage.
Un tsunami émotionnel pour elle comme pour son mari.
La néonatalogie, les machines, le bruit de la peur, l’angoisse, l’attente, la culpabilité, l’intransigeance que l’on a envers soi.
Les émotions qu’on enferme à clé dans son cerveau, car y penser serait trop douloureux, rendraient la réalité trop palpable.
Ce sont des tranches de vie et des sentiments que je connais
Je me suis retrouvée dans ces 2 femmes.
Davantage Élise, mais beaucoup de Lili aussi.
Je me suis souvenue de la jeune maman qui comme Lili ne dort plus la nuit pour observer son nouveau-né, des ressentis exprimés différemment par le papa.
Je suis tellement Élise avec les regrets, avec l’impression de ne pas avoir assez profité d’eux. « De ne pas avoir conscience, au moment où ils étaient palpables, de la fugacité de ces instants. D’avoir laissé le superflu écraser l’essentiel’ » rattrapés que nous sommes par la vie quotidienne.
«Je me sens souvent agressée par le comportement des autres, en voiture, dans les magasins, dans les administrations, en amitié, en amour. Ça se méprise, se pousse, se menace, s’invective, se passe devant, s’ignore, et cette violence ordinaire finit par prendre toute la place et occulter les mains tendues, les sourires, les encouragements, les engouements, les surprises. »
Et ce passage alors, il a été écrit pour moi.
Je me sens si souvent en décalage avec la société.
Le bébé de Lili souffle sur le brouillard, les livres de Virginie agissent de la même façon sur moi.
Je me détends.
Je savoure intensément ces purs moments de bonheur même si oui parfois mes yeux sont mouillés.
Tu le dis toi-même, chère Virginie, « les livres sont le meilleur moyen de s’envoler vers d’autres vies, quand la sienne est trop lourde. »
« Un jour, je te parlerai de ces personnes qui ne font que traverser notre vie, mais la marque à jamais.
Un jour ,je te raconterai ces rencontres éphémères indélébiles. »
Et moi, cher lecteur, il en est de même pour tous les personnages des livres de Virginie. Qui peut oublier Anatole ? Ou encore : Anna, Lily, Pauline, Marie, ou Julia, Marceline ?
Lili et Élise les rejoignent à leur tour.
Je sais que plus tard je pourrai dire quand et où j’ai lu ce livre.
Je me souviendrai que j’ai lu à haute voix des passages à mon mari, que j’ai envoyé des citations à mes ados (les SMS surtout pour ceux qui ont lu le roman) je dirai que j’étais dans le jardin, allongée dans le transat et que ma voisine a vraiment dû me prendre pour une folle pour éclater de rire et de larmes aussitôt après.
Chronique confidence chronique d’un livre qui m’a bouleversé.
Un thème universel : l’amour maternel.
Un sujet souvent exploité, mais dont Virginie apporte un souffle nouveau, deux point de vue différents, une mère accomplie et une qui débute. Deux femmes qui balbutient dans leurs nouvelles vies.
Des sujets et des réflexions qui pousse à l’introspection, qui aident à relativiser, à reconnaître que oui ,on aura beau faire de son mieux, à un moment ou un autre, on se trompera ,et ce n’est pas pour autant que nos enfants se porteront mal.
Ne va pas croire qu’il n’est question que de maternité, ce roman aborde d’autres sujets, mais hors de question que je t’en dise davantage.
On sent vraiment tout le cœur que Virginie a mis dans l’écriture de ce roman.
On ressent chacune des émotions ressenties par l’une ou l’autre héroïne, positives ou négatives.
Ce roman est vrai.
C’est le cycle de la vie que t’offre Virginie. Et un bout de son cœur aussi
Je suis tellement heureuse de retrouver son écriture intime et délicate, tout en douceur elle te fait ressentir ces sentiments, ces impressions que l’on a parfois du mal à dévoiler, mais qui s’étale là devant nos yeux par le biais de ses personnages.
Aurait-elle un miroir magique qui lui permettrait de s’immiscer dans les pensées les plus personnelles de ses lecteurs sans jamais les bousculer, mais surtout pour les rassurer ?
Je ne sais pas, mais à chaque roman elle arrive à me toucher personnellement.
Avec subtilité et humour elle dose tout le roman, qu’il ne soit ni trop, ni pas assez.
On ne tombe à aucun moment dans le pathos.
Elle t’assène des vérités que tu as tendance ou à oublier ou à cacher, car elles font mal, mais les mots de Virginie agissant comme un baume réparateur, comme le meilleur des pansements on sourit et on se dit, mais oui, c’est moi, c’est vrai et finalement ce n’est pas si grave.
On ressent toute sa sincérité, sa simplicité, sa sensibilité, son humour, son amour.
Dans « Et que ne durent que les moments doux » il y a Apple, des glands, des petits fours, des carottes en rondelles et râpées, des linguine con pesto e vongole, des doudous et des pieuvres, des brocolis, de la danse africaine, du crumble et du risotto, du rire et des larmes, Mariam et Nora, Jean-Louis et Florence, Venise et Romain Gary, mais surtout beaucoup beaucoup d’amour.
✩ Et que ne durent que les moments doux ⟷ Virginie Grimaldi ⟷ 360 pages ⟷ Éditions Fayard, le 17 juin 2020 ✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊