PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Une jeune femme met fin à ses jours à Paris, dans le XVIII° arrondissement.
Un homme est retrouvé noyé sur une plage, à Saint-Jean Cap Ferrat, sans que personne soit en mesure de l’identifier : le séjour en mer l’a défiguré, et l’extrémité de chacun de ses doigts a été brûlée.
Quel lien unit ces deux affaires ? Qui a pris tant de soin à préserver l’anonymat du noyé, et pour quelles raisons ? Qu’est-ce qui peut pousser un homme ou une femme à vouloir disparaître ?
Avec ce roman impossible à lâcher, Mathieu Menegaux rejoint ceux qui pensent que les histoires d’amour finissent mal, en général.
Dans Disparaître, tu as :
Un bruit. Un cri. Une morte
Paris, la nuit.
Un aboiement.la plage, un noyé.
Nice, le matin.
2 hommes imbus d’eux-mêmes. Sorbier et Mariani, un de la capitale l’autre de la Riviera
Un maire.
Un banquier d’affaires.
Esther. Paris. La Madeleine.
Son premier jour chez Richter, la filiale française de la banque d’affaires. Elle souffre du « syndrome de l’imposteur », on l’a choisie elle ? Elle ne peut y croire.
2 inspecteurs qui ne se font pas à la mort qu’ils côtoient pourtant souvent.
Tous deux sont désabusés par l’humanité.
2 morts.
Suicide(s) ou homicide(s) ?
Des morts qui font « tache » dans le paysage.
Ils font perdre du chiffre, une mauvaise pub dont on se passerait bien. Cynisme ?
Non, réalité de société de ces politiques et grands hommes d’affaires.
Mathieu Menegaux dénonce aussi cette quête d’excellence; la pression mentale exercée jusqu’à arriver au burn-out conséquences d’un système du « toujours plus »
L’ambition
Le paraître
L’inspecteur Rondin est obsédé par ce corps anonyme dont on ne trouve rien.
Qui est-il ?
Pourquoi cette absence d’empreintes digitales, de cheveux ou de poils ?
A-t-il voulu disparaître comme le pense la procureure ou à t-on voulu le réduire à néant ?
Et pour lui que restera-t-il de lui après sa mort ?
« Plus de parents, pas de femme, pas d’ex, pas de descendance. »
Il échafaude des hypothèses et toi aussi, car toi non plus, tu ne sais rien.
Peut-être perçois-tu quelque chose, mais sans aucune certitude.
Il ne te reste alors qu’une solution : poursuivre ta lecture et comprendre ce pourquoi qui te martèle la tête.
Parallèlement à l’obsession de Rondin, tu suis une autre forme d’addiction
Tu la vois monter, le personnage se leurrer.
Deux vies bien rangées
Un avant/un après
Une prise de conscience, un électrochoc
Avec le temps
Avec le temps, va, tout s’en va…
Nombre de références cinématographiques ponctuent le récit :
« Des parapluies de Cherbourg » à « Les gamins » de Chabat.
De De Niro à Arthur Miller
Il en va de même pour les références littéraires de « Dix petit-nègre » aux « Trois mousquetaires »
Il y a aussi Ariane, le fil qu’on ne peut pas lâcher et Claire; chair de la chair
« Mais pourquoi faire du cinéma
Fillette allons regarde moi
Et vois les rides qui nous séparent »
Serge Reggiani
C’est là, c’est bientôt et c’est maintenant, c’est du Mathieu Menegaux comme il sait si bien le faire.
Avec une écriture rythmée au son du tempo des cœurs de ses personnages, il nous compte leur histoire.
Une intrigue que je ne peux, que je ne veux absolument pas te dévoiler
Ni en mot ni en chanson.
Rythme et cadence, nous donnent à lire ce qui se joue dans la tête de ce roman chorale.
Le cœur de cette chorale, je ne te dirai pas non plus sur quelle note il vibre, juste que, grâce à ce découpage, cette syntaxe, ces phrases de peu de mots, mais puissante de vérité assénée tu es immergé et tu vois ce qu’il va se passer.
Tu le pressens, mais tu ne peux rien faire pour empêcher la dissonance de cette mélodie de l’amour et de l’esprit.
Dévastation. Désolation.
« Un cri. 1 seconde et demie de cri, ce n’est rien, à peine le temps de se demander d’où ça vient et avoir le réflexe de lever la tête. »
Ça vibre comme Brel ça chante comme Julien Clerc ça swingue comme Dassin pourtant tu es dans un roman noir.
Une fois, encore laisse-moi te dire combien cet auteur, Mathieu Menegaux, sait si explorer les failles des beaux sentiments; les facettes des âmes sombres, le microcosme de la société d’aujourd’hui.
Tout peut exister
C’est probable.
C’est possible.
Une lecture, une fois encore, qui m’a pris aux tripes et au cœur, que je n’ai pu déposer tant l’intrigue s’est resserrée.
Un sentiment d’urgence qu’il me fallait combler pour comprendre enfin.
«on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait quand il s’en va » Jacque Prévert
Present – future, mais tout est désormais au passé même plus composé.
Parfait. Imparfait.
Mots qui claquent, mots qui blessent autant que des balles à bout portant.
Clic-clac
Tout est à la portée d’un clic.
… je n’en dirai pas davantage
Une chronique un peu différente, mais c’est mon avis à chaud de ce nouveau Mathieu Menegaux que je te conseille de courir chercher chez ton libraire demain et si tu n’as pas lu ses autres livres prends-les aussi.
De la vraie bonne écriture, cela ne peut pas te faire de mal; foi de souris 😉
« Sometimes it’s better for a man just to walk away » Arthur Miller – Mort d’un commis voyageur.
✩ Disparaître ⟷ Mathieu Menegaux ⟷ 216 pages ⟷ Edition Grasset, le 8 janvier 2020 ✩
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