PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Garges-Les-Gonesse, France – Un jeune voyou est prêt à tout pour intégrer le gang des Frères de Sang. Pour prouver son courage, il décide de cambrioler le pavillon d’un ancien légionnaire. Tout ne se passe pas comme prévu.
Scottsdale, Arizona – À la suite d’un cambriolage qui tourne au drame, un père de famille succombe à ses blessures. Sa femme est prête à tout pour faire condamner à mort le coupable. Une lutte sans merci s’engage entre la veuve déterminée à obtenir justice et la jeune avocate qui veut sauver son client.
Quel est le lien entre ces deux affaires, ces deux destins brisés ? Les intrigues s’entrecroisent et s’emmêlent dans une surenchère de rebondissements et de coups bas bien tordus.
Un vrai polar à la française. Éparpillé façon puzzle.
Après Charade, Cyanure et Chimères, Laurent Loison nous revient avec Coupable.
Un titre d’un seul mot qui prend vite sens durant la lecture. Je classe ce nouveau roman de l’auteur en roman noir.
Un excellent roman noir.
Un pitch de départ somme toute assez simple.
2 hommes.
L’un en France, à Garges-lès-Gonesse, l’autre à Scottdale, Arizona.
2 braquages qui tournent mal.
Les deux individus se font très vite attraper par les forces de l’ordre.
Deux instants d’une vie, deux mauvaises décisions qui vont entrainer bien des répercussions.
On alterne leur point de vue, surtout au début du livre, ainsi, tu fais la connaissance de Ivan/Michel en France et Patrick en Arizona.
Deux autres narratrices prennent la parole, Kenza, l’avocate commise d’office de Mark et Julia, l’épouse de Mark.
Tu avances dans le roman, tu lis la psychologie des deux coupables, ce qu’ils veulent bien révéler de leur vie, leurs craintes, leurs failles ; leurs parcours et évidemment leurs jugements.
La psyché des coupables, mais aussi de Kenza (que j’ai adoré) et de Julia.
Tu imagines tout au long qu’il doit exister un lien même ténu entre ces deux personnages qui habitent à l’opposé l’un de l’autre, ils ne vivent même pas sur le même continent, mais lequel ? Ça, c’est une des premières questions que tu te poses et qui te pousse à continuer à lire.
Ensuite, il y a Patrick. En Arizona, la peine de mort est toujours d’application même si elle est rarement prononcée.
Tu arrives à la grande et très intéressante question de ce roman.
J’ai aimé cette réflexion sur la peine de mort.
Sans jamais se positionner pour ou contre, l’auteur nous pousse à l’introspection.
Même si au fond de toi tu es déjà positionné ce roman te fera quand même réfléchir.
C’est amené bien plus finement que cela et plein de critères vont rentrer en compte, des révélations et des rebondissements que je ne peux te raconter.
Ce que je vais par contre te dire c’est que Laurent Loison aurait pu se contenter de ça : un procès, une délibération, et te faire réfléchir pour ou contre la peine capitale, mais l’auteur va beaucoup plus loin.
Partant d’un sujet sensible, qui provoque souvent la polémique, un sujet qui pourrait diviser, Laurent Loison parvient à ébranler tes certitudes.
Patrick est coupable, cela ne fait aucun doute, mais impossible de ne pas s’attacher en cet homme, impossible de ne pas voir sa part d’humanité.
Sans encore une fois entrer dans les détails, car je ne veux rien te révéler, Patrick passe de bourreau à victime.
Tout n’est pas blanc ou noir dans la vie. L’auteur te le rappelle.
Une faute a été commise, il ne le nie pas, mais est-il forcement coupable ?
Est-ce que les innocents ne sont pas plus coupables que son personnage ?
Cela pourrait être un sujet « casse-gueule », il aurait pu tomber dans le piège du drame, mais ce serait très mal connaitre l’auteur.
Les personnages sont forts.
Charismatiques.
Tu passes davantage de temps en Arizona aux côtés de Patrick, mais cela n’empêche pas d’adhérer à Yvan en France, à son quotidien en cellule pour ce tout jeune homme qui voulait juste faire ses preuves, un baptême du feu pour rentrer dans un gang. La seule famille qu’il voulait.
Patrick comme Yvan possèdent une très grande humanité. Ce ne sont pas les brutes que l’on imagine au début.
Ils vont choisir de faire de cette étape « prison », un tremplin pour leur vie future, en tout cas pour Yvan qui lui sait qu’il sortira un jour.
L’écriture de Laurent Loison se caractérise par sa simplicité, il ne s’embarrasse pas de superflu, il se concentre sur ses personnages.
Il te prend au piège des mailles de son livre, tu es dans les pages, dans les mots et tu lis, avide de comprendre toute l’ampleur du roman, oui, mais laquelle ?
Pendant un moment, j’ai douté, mais où voulait-il en venir ?
Ma lecture me plaisait, mais cette question me turlupinait.
J’aurais dû faire davantage confiance en Laurent Loison que je suis maintenant depuis le début de son aventure dans l’écriture.
Avec l’auteur, il faut être patient.
Tout lire, tout analyser, te glisser dans la peau de chaque personnage rencontré.
Des twists, des révélations tu vas en avoir.
Tu seras même écœurée par la corruption de la justice qui se devrait d’être impartiale.
Mais là n’est pas le sujet.
Il faudra t’armer de patience, car les twists principaux arrivent à la quasi-fin du roman.
Un premier twist que j’avais vu venir, en tout cas deviné, le final rien ne m’a mis sur la piste. Non pas du tout.
Ce final m’a brisé.
J’ai eu envie de hurler de tout arrêter ; je ne voulais pas lire ça.
Un final inattendu, explosif, mon cœur a volé en morceau. Je n’avais rien vu arriver et c’est tant mieux c’est ce qui fait à mon sens la force de ce roman en plus des personnages.
Une fin que tu ne peux envisager même si tu as l’esprit tordu.
C’est haletant et explosif.
Un bon roman noir qui amène à réfléchir sur les hommes et femmes que nous sommes et ce jusqu’au dernier point final du roman.
Outre ce que je t’ai déjà révélé, il y a aussi cette question :
Que penses-tu des erreurs de jeunesse ? Rattrapables ou non ?
Dois-tu être condamné à vie pour une erreur de parcours ?
La rédemption n’est-elle pas possible ?
c’est une autre des réflexions du roman
J’aurais envie de te parler des personnages qui interviennent, mais je vais rédiger une chronique plus courte que d’habitude, car pour moi, pour que tu sois aussi saisi que moi je l’ai été, il faut lire ce roman en en sachant le moins possible sur les intervenants.
Si tu ne connais pas encore l’auteur, je te conseille vivement de le lire, je pense que c’est celui-ci mon préféré.
Ce roman me restera en tête
C’était bien joué Laurent !
En bref
Laurent Loison choisit une base simple pour établir son roman, il n’oublie pas de t’immerger dans les lieux notamment en Arizona, la vallée du soleil.
Les personnages sont extrêmement bien travaillés, tous, principaux ou non.
Victimes ou coupables.
Un roman qui brouille les cartes, qui capte toute ton attention.
La vie d’un homme qui dépend de personnes prêtes à tout pour le pouvoir, la célébrité ou la vengeance.
Tu auras aussi de vieux secrets qui remontent ou pas à la surface, mais qui peuvent être très lourds de conséquences.
L’auteur nous embrouille l’esprit, les pistes s’entremêlent. Une toile d’araignée très fine, pleine de nœuds, de voie sans issue.
C’est un roman noir, c’est sombre, mais c’est très bien écrit, une intrigue qui te tient en haleine durant les 350 pages, tu ne te doutes de rien, tu veux comprendre, tu tournes les pages.
Une intrigue qui tient la route et pousse à te poser.
Il n’y a aucun temps mort bien au contraire, le rythme est haletant.
Que cela soit en France ou en Arizona.
La construction du roman est excellente, le suspense constant.
Des personnages attachants pour la plupart, des protagonistes qui te feront douter, ébranler tes certitudes, car même si la culpabilité ne fait aucun doute, tu ne sauras rester indifférent, tu en seras même au point de leur trouver des circonstances atténuantes.
Méfie-toi de tout, des personnages, de toi, de ce que tu lis, de ce que Laurent veut bien te faire croire, car il est diabolique !
Plus d’une semaine après cette lecture j’ai toujours l’image de la fin en tête !
Si tu veux lire mon avis sur Cyanure du même auteur, clique ici
✩ Coupable ⟷ Laurent Loison ⟷ 349 pages ⟷ Slatkine et Cie, le 6 février 2020 ✩
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Nanette dit
Ce roman noir m’a l’air très prenant – tu as suffisamment attisé ma curiosité pour me donner envie de le découvrir !