Un don du ciel…
Roxane, dix-huit ans, a plongé dans la délinquance quand ses parents ont perdu leur emploi, remplacés par des robots. Sa dernière chance de décrocher le Brevet d’Accès aux Corporations : un stage de programmation neuronale, une nouvelle technologie promettant de transformer n’importe qui en génie.
…ou un pacte avec le diable ?
Pour les vacances de printemps, Roxane s’envole pour les îles Fortunées, un archipel tropical futuriste entièrement dédié au cyber-bachotage. Mais cette méthode expérimentale qui utilise l’intelligence artificielle pour » améliorer » la substance même de l’esprit humain est-elle vraiment sûre ? En offrant son cerveau à la science, Roxane a-t-elle vendu son âme au diable ?
Demain, l’intelligence artificielle envahira toutes les strates de la société.
L’ultime frontière sera notre cerveau.
Décidément en ce moment je suis dans les romans d’anticipation alors que normalement je n’aime pas forcément cela.
Après avoir découvert « La lame » de Frédéric Mars, thriller d’anticipation, j’ai lu ce roman qui est lui destiné à un plus jeune public.
Nous sommes en France, dans le futur, l’année on ne la connaît pas. Roxanne s’apprête à passer le BAC comme chaque année des milliers d’étudiants le font oui sauf que dans le monde décrit par Victor Dixen réussir ces épreuves est la seule manière de trouver un travail.
Peu à peu, les intelligences artificielles et les divers robots ont remplacé les humains dans quasiment tous les secteurs.
Roxanne décide de s’inscrire dans un programme basé sur la programmation neuronale. En une semaine, tout ce dont elle a besoin pour réussir le bac serait directement implanté dans son cerveau.
Ce programme régi par Nanosynth ne fait pas l’unanimité, il est la plupart du temps destiné aux gens très fortunés ce qui n’est pas le cas de notre héroïne.
Elle sera boursière ainsi que deux autres jeunes sur les 20 sélectionnés cette année.
7 jours dans les zones fortunées pour espérer avoir un meilleur avenir.
C’est le pitch de départ.
Très vite, environ après 40 pages tu te retrouves à bord de l’avion qui décolle de Paris vers le lieu du stage.
Durant les 2/3 du roman, Victor Dixen te présente son monde et les différents modes de vie.
Il le fait grâce à ses personnages.
Roxanne ou Rox l’héroïne vit à Paris, dans la Zone serve, au Bois-Jolis, qui n’a de joli que le nom.
C’est une cité ouvrière ultra urbanisée ou pas un rayon de soleil ne passe les fenêtres.
Dans l’avion il y a Faune, un des 3 autres boursiers, lui il vit en Zone franche où les affranchis refusent toute technique, une région située en Lozère. Véritables technophobes, ils ont tout un courant de pensée.
Enfin, tu as les militants humanicistes qui ne refusent pas toutes les avancées technologiques, mais qui ne sont pas en accord avec le système actuel.
J’ai aimé que l’auteur ne nous offre pas une société et un seul courant de pensées, mais de multiples. Grâce à ces différentes opinions tu peux te positionner et réfléchir à quel monde tu aimerais appartenir.
Victor Dixen pousse la réflexion plus loin. Il va te parler des différents courants philosophiques qui ont traversé les siècles avec des extraits de textes, des citations de Descartes, de Rousseau.
D’ailleurs, les îles fortunées portent chacune un nom soit d’un inventeur célèbre qui a révolutionné le monde par sa création ou d’un philosophe.
À bord de l’avion, il y a aussi Lorenzo.
Ensuite, sur l’île c’est un peu perturbant par le nombre de personnages secondaires.
Les autres stagiaires, mais aussi le professeur, les différents moniteurs, heureusement très vite certains se détachent du lot, l’auteur nous donnant un portrait suffisant pour les apprécier… ou non.
Au rang des protagonistes secondaires, je retiens Adam et Ève, Greg, Angie, Max, Sinbad, Apolline, Damien et Meg.
Qui fait quoi ? Je te laisse le lire le roman pour le savoir.
Durant les 2/3 du roman, on suit ces personnages et leurs apprentissages. Tout ce dont est capable Noosynth de leur offrir sur cette île paradisiaque.
Ensuite pour le dernier tiers là Victor Dixen met un coup d’accélérateur à son intrigue.
Je n’ai rien vu venir, j’avais bien compris qu’il y allait se passer quelque chose, mais pas cela, pas comme ça.
Le dernier quart du livre n’est que rebondissements, actions, tensions, on a le cœur oppressé et les larmes ainsi que cette volonté venue tout droit de Rox.
Par Roxanne et d’autres personnages qui se sentent en marge de la société l’auteur soulève des questions intéressantes comme : ne faut-il pas se libérer des carcans de la société ? L’homme n’est-il pas lui-même une machine en n’osant s’affirmer ? En restant dans les normes bien pensantes ?
Il donne aussi matière à réfléchir, à penser sur le fait que tu peux toujours te surpasser, remonter la pente. Ne pas s’apitoyer sur soi-même en vouloir aux autres, mais réagir. Être maître de son destin, prendre le destin en main,
Maintenant les points négatifs. Car oui si j’ai aimé beaucoup de points du roman je n’ai pas tout apprécié.
Le sujet n’est pas novateur, le récit m’a fait penser à d’autres livres et série TV notamment la saga précédente de l’auteur : Phobos.
Ça ne m’a pas dérangé outre mesure, mais je préfère prévenir.
Ensuite, je trouve dommage qu’il ait fallu attendre autant de pages pour que l’action démarre, la mise en place était assez longue.
C’est positif, car tu cernes bien la société, les courants de pensée, les défauts, les caractères des personnages, mais aussi négatif, car certains passages traînent en longueur même si tout est intéressant.
La plume de Victor Dixen est toujours aussi agréable à lire. Fluide et poétique grâce aux Haïkus que crée très souvent Roxanne.
Richement documentée dans les explications, mais aussi grâce aux schémas qui parsèment le livre.
Encore un très bel objet livre, comme pour Phobos.
Avec tout ce que je t’ai déjà dit, l’auteur va aussi te parler d’Économie et d’humanisme.
On aura aussi de nombreuses références de films des années 80 et 90 quand les intelligences artificielles n’étaient que science-fiction.
En bref
Un récit haletant dans le dernier tiers, intéressant par les différentes pistes de réflexion, courants de pensée.
C’est très addictif malgré les bémols que j’ai soulevés plus haut.
Un très bon one- shot, avec beaucoup d’informations à digérer, mais qui reste malgré tout assez rythmé.
Victor Dixen nous écrit un récit de science-fiction en nous parlant des précurseurs ou des diverses avancées technologiques au cours de l’histoire comme Descartes, Rousseau, Sartre, Asimov, Turing, Jobs, Ford, etc.
Philosophes et penseurs, créateurs des premiers automates, précurseurs des IA.
Vraiment de nombreuses références culturelles, technologiques, historiques ponctuent le récit.
J’ai vraiment aimé cette lecture, mais je l’aurais adoré si le tempo avait été haletant dès le début.
Le final est tout en apothéose et pas du tout bâclé. Ça a le mérite d’être souligné, car c’est un reproche que je fais souvent aux romans. Ici non, les révélations, les revirements de situations, les émotions sont présents à chacune des 100 dernières pages.
✩ Cogito ⟷ Victor Dixen ⟷ 544 pages ⟷ Édition Robert Laffont, collection R, le 29 mai 2019 ✩
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BouBou Renaud dit
Kikou tit 🐀 voilà encore un livre que tu me fais envie de lire, heureusement ma nièce l’a, j aurais juste à lui emprunter 👍😁😘💜
Vampilou fait son Cinéma dit
Ah, tellement fan de cet auteur 😍 Ce nouveau roman est évidemment dans ma PAL et autant te dire qu’il me tarde de l’en sortir ma belle, encore plus maintenant !
Nanette dit
Je l’ai dans ma PAL et je suis impatiente de le dévorer !