PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Lui, dix-huit ans, fils de bonne famille, solitaire et rêveur. Elle, sans âge, sans domicile, abîmée par la vie et l’alcool. Tout les sépare.
Pourtant, un jour, rue du Bac, à Paris, leurs chemins se croisent. Contre toute attente, une extraordinaire amitié se noue. De celles qui changent une vie. De celles qui forgent à jamais une personnalité.
Saisir sa chance, affronter le mystère familial qui le hante, c’est ce que Célestine va transmettre à Martin. Et plus encore…
À 18 ans, Martin Dujeu ne s’intéresse pas aux filles encore moins à son bac. Il ne se ranime qu’en présence de son Beagle Germinal, son seul ami : Oscar.
Martin ce jeune homme de 18 ans m’a ému quand je l’ai rencontré Rue du Bac.
Pour éviter trop de peine à son père qui ne s’est jamais remis du décès de son épouse, la mère de Martin, il n’enlève jamais ses lunettes, car il a les yeux maternels, il parle peu, ne montre aucune gaieté, car c’est un trait de caractère qu’il partage avec sa mère.
Son père, Victor, cinquantenaire, est à la veille de se remarier pourtant, il n’a pas encore fait le deuil de son épouse disparue 16 ans plus tôt. Un avion écrasé et un corps jamais retrouvé.
D’elle, il ne reste qu’une valise remplie de cadeaux de Noël pour sa famille.
Kerstin n’est plus, mais pourtant Victor y pense toujours. Depuis, ce célèbre avocat est devenu un homme bourru rempli d’amertume.
Martin écrit un livre depuis 2 ans.
Une passion qu’il a l’air de partager avec une sans-abri qu’il a remarquée un soir d’orage.
Depuis, il l’observe.
Il la trouve invariablement au même endroit sous cette porte cochère là où il s’était abrité de la pluie un jour.
Personne ne sait qu’il écrit depuis 2 ans sauf Oscar, son ami.
Les semaines chez les Dujeu se ressemblent toutes.
Des rituels immuables comme le rendez-vous du mardi au Mandarin de Jade.
Un soir censé rapprocher le père et le fils qui vivent ensemble, mais qui ne s’observent pas.
Comme ils ne se voient pas, ils ne se parlent pas.
Sans paroles, aucune compréhension.
Martin est secret. Il se tait.
Tu sens que ces deux hommes s’aiment, mais qu’ils ne savent plus comment le dire ni comment agir. Leur trait d’union, leur lien, Kerstin a disparu.
Martin, ce grand et maigre garçon avare de mots prononcés tout haut s’est pris d’amitié pour Célestine.
Pourtant l’un et l’autre sont avares de mots.
Martin offre ses sourires, Célestine elle, elle est en clair-obscur.
Depuis que Martin s’arrête pour lui poser des questions, lui offrir un croissant ou un café elle semble avoir plus de gaieté en elle.
Une gaieté qui ne vient plus de l’abus de bouteille. Elle perd moins en dignité grâce à cette amitié. Grâce à Martin qui refuse de la regarder sombrer.
Certains jours, elle se laisse approcher, lui sourit, mais d’autres sont comme un gros nuage noir qui vient tacher un ciel bleu jusque là sans un cirrus ni cumulus.
Ni l’un ni l’autre n’aime les confidences par pudeur, par timidité pourtant dans ces silences ils s’entendent. Ils se comprennent.
Tatiana de Rosnay te parle outre de cette amitié improbable de l’émoi de l’adolescence et ses questionnements.
Tout comme elle te fait un travelling arrière pour que tu comprennes mieux les réactions du père de Martin.
Ce qui te tient en alerte ce sont deux questions
Qu’est ce qu’écrit Martin dans son roman et Célestine dans son journal
Qui est Célestine du Bac ?
Écrit à la 3e personne, tu te retrouves observateur.
Séquence après séquence, la vie de Martin et de Célestine se déroule.
Des actions concrètes et d’autres abstraites comme des questionnements ou même des odeurs, réminiscences du passé surgies du présent ou parfums entêtant de femmes.
Jusqu’à cette rencontre Martin n’avait jamais pensé combien la fin de l’été est synonyme de température qui descendent, de pluie, de froid. Jamais il ne s’est demandé, mais comment font-ils l’hiver ?
« Je vous aime d’un amour sincère et respectueux comme l’amour d’un enfant pour un parent et moi je t’aime comme si je t’avais tricoté, j’t’aime comme si je t’avais porté dans mon ventre. »
Ce roman que Tatiana de Rosnay a écrit il y a 26 ans, et qui avait été, jusqu’à présent, remisé dans un carton voit enfin le jour. Quête identitaire et une crise identitaire, ce livre prend des allures de contes, ou de fable.
Un texte qui va te parler d’amour. Celui d’un père et d’un fils, d’une mère pour son fils, d’un Don Juan.
C’est une histoire originale emplie de magie, dans laquelle on rit, on est ému aussi. Célestine, je gage que tu n’oublieras pas cette héroïne à laquelle tu repenseras avec tendresse.
Ce conte narre comment une rencontre peut changer une vie.
Des vies.
C’est le regard que tu portes sur les êtres qui t’entourent, tu es tellement habitué que tu ne les vois plus ou pire tu détournes les yeux.
C’est l’histoire de cœurs.
Des cœurs brisés, des cœurs abîmés, des cœurs d’artichauts, des cœurs blessés, des cœurs fermés.
Bémol sur le comportement d’Oscar, mais que je peux comprendre. Très étonnée, dans le bon sens, que prend la tournure de ce roman-conte, de cette fable fantasmagorique.
Ce n’est pas un coup de cœur, c’est une très belle lecture douceur/tendresse et, pour moi, une très belle découverte de l’auteure.
Je ne sais pourquoi, je n’ai jamais osé le lire. D’autres romans m’attendent, mais peut-être à force de trop en entendre parler j’y allais à reculons.
Il aura fallu que je croise le chemin de Célestine, après lecture je pense qu’elle n’est pas étrangère à ce choix.
Quand le destin s’en mêle. S’emmêle.
Dans Célestine du Bac il y a :
Une boîte de Pandore gorgée de nostalgie, une correspondance, un tailleur Chanel, Zola, le décès de Gainsbourg, les lions ailés de Venise, des yeux noirs qui te caressent le visage comme un soleil quand ils te fixent et le reste tu le découvriras, car la Rue du Bac n’est pas le seul endroit de ce miracle sur la 34e rue.
✩ Célestin du Bac ⟷ Tatiana de Rosnay ⟷ 336 pages ⟷ Éditions Robert Laffont, le 12 mai 2021 ✩
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