PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Le Whistle Stop Café était le foyer de tous ceux qui n’en avaient pas, c’était là qu’on se retrouvait tous, c’était là qu’était la vie. »
Evelyn Couch, femme au foyer vivant mal l’approche de la cinquantaine, se rend chaque semaine dans une maison de retraite où elle se lie d’amitié avec Ninny Threadgoode, fringante octogénaire qui lui raconte ses fabuleuses histoires de jeunesse. Nous voici alors en Alabama, dans les années 1930. Commence alors l’aventure du Whistle Stop Café, bientôt connu de tous les laissés-pour-compte du pays pour être le refuge idéal contre les rigueurs de l’époque.
Peu à peu, les personnages de cette vivifiante épopée deviennent pour Evelyn mieux que des amis : des modèles. Rassérénée par le récit de la vieille dame, ode à la joie, à la fraternité et à la résilience, notre héroïne reprend le dessus sur sa vie. Suivant les conseils de Ninny, elle va enfin pouvoir se confronter à ses peurs et retrouver le goût du bonheur.
Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour.
« Une histoire drôle, généreuse et poignante »
Harper Lee
J’ai lu ce roman pour la première en… 1995, je l’ai relu à l’occasion de sa sortie en poche en 2009 et enfin ce week-end avec cette splendide réédition de ce premier opus pour la publication de la suite Retour à Whistle Stop chez Cherche Midi éditeur aujourd’hui le 4 mars 2021.
Voici mon avis :
À 48 ans, Evelyn a le sentiment de s’être perdue en route
Elle ne comprend plus le monde dans lequel elle vit.
Jeune fille pure, femme parfaite ; elle ne sait plus aujourd’hui où est passée la jeune fille qui riait sur les photos.
Elle s’interroge sur ses raisons de vivre dans un corps destiné à vieillir.
Elle éprouve un sentiment d’échec, elle qui a toujours été celle que l’on attendait. Elle n’a jamais désobéi à aucune des règles imposées par ses parents, son mari ou la société.
Elle a une peur atroce de mourir d’un cancer depuis le décès de sa mère.
Depuis que ses enfants ont quitté le nid, elle se voit inutile.
Dernièrement, elle a vécu une suite de nuits noires et de matin gris jusqu’à sa rencontre avec Mrs Threadgoode. Ses récits la transportent à Whistle Stop. La bonne humeur de son amie est contagieuse.
Une amitié qui lui insuffle de la force et ajoute des couleurs dans sa vie.
C’est dans une maison de retraite que toutes deux se rencontrent. La mère de son époux y séjourne. Elvin accompagne tous les dimanches son mari, durant ces quelques heures passées sur un banc à côté de sa nouvelle amie elle oublie ses tracas du quotidien.
Un rendez-vous qu’elle ne manquerait pour rien au monde
Ninnie qui raconte à Evelyn Whistle Stop entre petits sablés et parlotte te fait replonger avec elle dans les années 30.
Tout autour d’eux n’était que misère, mais dans la tête de Ninny cela reste ses meilleurs souvenirs. Le café, le lieu où tous se réunissaient. Les grandes tablées, les rires, la tolérance, l’ouverture d’esprit. Les Threadgoode sont une famille formidable.
« On ne sait jamais ce que l’on a dans le ventre tant qu’on n’a pas été mis à l’épreuve. »
Tu vas comme Evelyn partir à Whistle stop une bourgade de l’Alabama avec son café et sa gazette locale : la gazette de Weems.
Le café, la voie ferrée, la maison familiale des Threadgoode, l’amicale des pêcheurs de Wagon Wheel sont les théâtres de ces rencontres.
Là où se jouent la vie et tous ses tumultes.
Tu liras aussi la chronique de Mr Milton James, les réunions du club des cornichons, le courrier de Valdosta.
L’altercation de temps et de tons peut déconcerter, moi j’ai adoré.
Les chroniques hebdomadaires de Dot Weems sont un régal, le ton utilisé, les messages à sa chère moitié qu’elle lui fait passer t’immerges complètement a Whistle Stop de ces années-là. Naissance, mariage, décès et cancans partagent les pages.
Tu liras aussi, parmi tout ça, l’histoire du Sud avec
Railroad Bill le Robin des Bois de l’Alabama, le Klan, la Légion Américaine, la grande dépression, la Seconde Guerre mondiale,
Birmingham la ville la plus touchée pendant la Grande Dépression de 1929. La ville qui compte le pourcentage le plus élevé d’analphabètes, la ville où le racisme est encore extrêmement présent. Birmingham capitale du sud des États-Unis pour les crimes et délits en tout genre. Pourtant Fannie Flagg te livre un récit tout en couleur, drôle, émouvant, mais jamais larmoyant avec toujours de l’optimisme et de l’espoir même dans les journées les plus sombres des personnages.
Idgie, Ruth, Big George, Stump, Opal, Grady, Essie Rue, Cleo, Sipsey, Julian, Éva, Albert, Smokey, Onzell, les personnages principaux et secondaires apportent tous de la gaieté au récit. Les âmes noires ne sont pas nombreuses. Idgie se charge de les chasser loin des siens. Blancs ou noirs.
Qui sait ? Tu y rencontreras peut-être un éléphant venu réconforter une enfant.
« Vous savez, ici, chez ces puritains, ce n’est pas la tolérance qui les étouffe. »
✩ Beignets de tomates vertes ⟷ Fannie Flagg ⟷ 496 pages ⟷ Éditions Cherche Midi, le 4 mars 2021 ✩
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