Cette année a été la grande découverte de l’auteure pour moi, je sais déjà que « Quand on a que l’humour » sera dans mon top des lectures 2017 et qu’Amélie sera dans le top des auteurs découverts cette année.
Quand on a que l’humour fut une révélation, un livre qui m’a bouleversé, un des personnages Édouard me poursuit encore aujourd’hui.
Depuis j’ai lu tout ce qu’Amélie a écrit.
C’est très rare qu’un auteur puisse écrire dans plusieurs genres et réussir à captiver son lectorat, Amélie c’est ça.
Chacun de ses romans sont différent, dans chacun de ses écrits elle nous offre des bouts de son âme, quand Amélie m’a contactée pour expliquer son projet avec Solene Bakowski me demandant si j’étais intéressée de lire soit, juste son livre à elle, ou les deux ; je n’ai pas hésité longtemps.
Déjà, j’étais plus qu’honorée, j’admire l’auteure et j’aime la femme (Amélie on ne s’est jamais rencontrée, il va falloir y remédier), mais je ne suis pas sûre que j’arriverais à te dire tout le profond respect que tu m’inspires ni à quel point tu as pu bousculer la femme, la fille en moi, bref sache que je n’ai jamais été déçue par l’un de tes romans publiés ou non en lisant « Sans elle » j’ai fait comme si je ne t’avais pas lu auparavant, voulant à tout pris rester objective.
Je n’ai pas eu besoin d’énormément de pages ; une dizaine et tu m’avais embarquée dans ton intrigue ; une fois de plus tu m’as tiré des larmes et bousculé ; une fois de plus tu m’as fait réfléchir au sens de la vie dans ce cas, cher lecteur, on va se pencher sur la fragilité de l’instant, à quel point un geste anodin peut tout changer.
Tu vas me dire, cher lecteur, que je t’écris encore et encore sans avoir commencé à te raconter l’intrigue ou juste quelques mots alors allons-y.
Excuse-moi, j’ai l’envie que l’auteure qu’est Amélie Antoine soit présentée comme il se doit, j’ai envie que tout le monde la connaisse.
N’es-tu pas ici sur mon blog ; mon carnet de lecture virtuel pour que je te fasse connaître des livres ou des auteurs ?
Commençons par le projet, Solene et Amélie, auteure toutes les deux (Solene je ne t’oublie pas je parle de toi et de ton roman dans la prochaine chronique) ont décidé de créer deux romans avec les mêmes personnages, ce n’est pas vraiment une écriture à quatre mains puisque chacune a écrit son livre. La différence : un seul fait va tout changer, les auteures nous livrent donc comment leurs personnages vont réagir et vivre.
Comment en un seul moment la vie peut basculer du bon ou mauvais côté.
« Avec elle » nous narre la disparition de Jessica le 14 juillet 2004.
Coline et Jessica sont jumelles, blondes aux yeux bleus, inséparables. Ce jour de juillet la mère des filles punit Coline, elle n’assistera pas au feu d’article à Le Quesnoy, là où la famille vit. Mais elle restera avec son père Thierry tandis que Patricia, sa mère s’y rendra avec Jessica.
Jessica était très impatiente de s’y rendre comme chaque année, elle trépignait en attendant que cela commence.
Elle voit au loin un jeune homme qui distribue des bracelets fluorescents, la gamine en veut un absolument, peut-être pourra-t-elle en avoir un pour sa sœur Coline.
Avant qu’elle y aille, sa mère refait le lacet de sa basket.
Jessica disparaît, tout le village se met à sa recherche.
Amélie Antoine t’entraîne, cher lecteur, dans cette famille dévastée par le chagrin.
Coline a une grande place dans le roman, normal, c’est la jumelle, comment Coline qui n’a jamais été séparée plus de 10 minutes de Jessica va-t-elle surmonter la disparition de sa sœur.
En plus elles ne sont pas quittées en très bon terme, une bêtise et une dispute comme dans toutes les fratries.
On va aussi observer les parents, c’est toute la famille entière qui va être brisée.
Je te préviens, ce n’est pas un roman joyeux, nous sommes dans un roman noir.
Coline au départ a 6 ans, elle va faire comme si sa sœur était toujours présente, elle va revenir ce n’est pas possible autrement, elle en veut même à sa sœur qui essaie toujours de se faire remarquer alors que Coline est la plus discrète du duo, c’est sûrement encore une de ses façons d’attirer l’attention sur elle comme lors du dernier spectacle scolaire.
Patricia la mère c’est la culpabilité qu’elle va devoir porter, comment a-t-elle pu quitter sa fille de 6 ans un instant des yeux.
Elle est en colère aussi ; comment l’inspecteur peut-il les penser coupables.
Et puis il y a Coline qui a besoin d’attention, qui réclame encore et encore après sa sœur.
Les nerfs lâchent, les mots qu’on ne voudrait jamais prononcer volent, la violence l’habite.
Thierry le père, lui se renferme, il ne comprend plus cette femme qu’il a aimé, il n’arrive pas non plus à lui pardonner même s’il essaie.
Il lui en veut de sa trop grande fermeté. Et si elle n’avait pas puni Coline ?
Il y a aussi les grands-parents, les parents de Thierry, Marie et Serge et leurs enfants, oncle, tantes et cousins des filles.
Chacun vit cette disparition dans sa bulle, chacun d’entre eux souffre terriblement, mais ils sont tellement enfermés dans leur propre chagrin qu’ils ne s’aperçoivent pas du dégât qu’il provoque sur les autres.
Ils s’aiment pourtant, mais en disparaissant Jessica a rompu le lien qui unissait la famille.
J’ai ressenti énormément d’empathie pour Coline, ensuite pour Thierry, mais beaucoup moins pour Patricia.
Je n’ai pas aimé cette femme ; même si je peux comprendre sa tristesse je lui veux de ne rien avoir vu du chagrin de Coline, Coline qui s’éteignait à petit feu.
Quand j’ai commencé le roman sur cette scène magnifiquement racontée, comme si l’auteure nous décrivait une princesse de conte j’étais bien loin de m’imaginer la suite.
J’ai vécu en même temps que la famille, j’ai ressenti les mêmes émotions, l’espoir quand une nouvelle piste ou un indice était trouvé, la colère contre ce corbeau. Le déni, le désespoir, l’espoir qu’on retrouve Jessica, c’est bien arrivé à Natasha Kampush alors pourquoi pas à Jessica.
Que lui est-il arrivé ? On psychote, on imagine toutes les hypothèses, un membre de la famille, même Coline, un pédophile ? Un voisin en manque d’enfant ? La mère, fatiguée et à bout de devoir mener de front son métier et élever deux enfants du même âge ? On s’inquiète beaucoup aussi pour Coline.
Les trois membres de la famille ne naviguent plus dans le même navire, chacun a embarqué à bord d’un autre bateau.
Ils naviguent en parallèle sans plus jamais se croiser même s’ils vivent sous le même toit.
Le temps s’est arrêté ce fameux jour du 14 juillet 2004.
J’étais vraiment bien loin de m’imaginer la fin du roman.
Un final choc qui m’a complètement brisé le cœur.
À l’heure où je t’écris, petit lecteur, je n’ai pas encore lu le roman de Solene, je le fais directement après avoir terminé ma chronique, je suis curieuse de voir comment elle aura développé son intrigue.
Mention supplémentaire pour la couverture que je trouve magnifique.
Sans être un coup de cœur j’ai adoré lire ce roman, nous, lecteur, observons les réactions de chacun des protagonistes à la loupe, comme s’ils étaient dans une boîte de pétri, on élabore des hypothèses, on suit des pistes.
C’est raconté comme si, toi, moi, on racontait ce fait divers.
Le narrateur c’est eux, c’est nous, c’est toi, c’est moi.
Alors qu’en penses-tu ?
Emballé ou pas par ce projet ?
Moi oui à 100 % et j’espère que toutes deux elles seront lues oui parce que Solene je l’ai aussi découvert cette année avec son roman un sac, un roman noir qui m’a lui aussi marquée.
Je te dis à tout de suite car au moment où tu liras ces lignes j’aurai programmé mon avis sur « Avec elle » de Solene Bakowski.
« Que se serait-il passé si, au tout début du roman, Patricia n’avait pas insisté pour refaire le lacet défait de la petite Jessica ? Si la fillette, sans écouter sa mère, était simplement partie en courant, au risque de tomber quelques mètres plus loin ?
Et si elle n’avait pas disparu, cette nuit-là ?
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