Pour te perdre un peu moins est clairement un livre que l’on va ou détester ou adorer, pour ma part j’ai adoré.
C’est assez simple à résumer : le cri d’amour d’un homme pour une femme qui l’a quitté.
L’après rupture, les amis qui donnent des conseils, les questions que l’on se pose à savoir quand tout à basculé, l’espoir de la revoir, un jour, mais quand ?
C’est tout ce qu’il a aimé chez elle, les mots, les gestes, les lieux, les objets, tous ont une trace d’elle.
Les amis en commun qu’on évite, les lieux de rendez-vous et restaurants préférés qu’on ne fréquente plus.
C’est l’histoire de la genèse de cet amour de 4 ans jusqu’à la rupture et ce que le narrateur va ressentir dans son âme et sa chair.
C’est les mots de la souffrance, un cri dans la nuit qui ne finit plus.
L’écriture est magnifique, l’auteur dissèque les émotions, il vous émeut, il m’a émue en parlant d’Elle.
Il y a tellement de vérité dans ce livre, tellement de moments que l’on a tous à un moment ou l’autre vécut.
Par des travellings arrières, des actes, comme si vous lisiez une pièce de théâtre ou un scénario de film il vous raconte leur rencontre.
Une prouesse d’écriture de pouvoir mettre des moments, des sentiments en image.
Il fait entrer le lecteur dans sa vie, vous voyez défiler les moments devant vos yeux.
Martin Diwo utilise beaucoup de figures de styles, de personnage de film qui ont eux aussi vécu une rupture, eux aussi ont été désespérément amoureux.
Des mots, des phrases qui ont tant fait écho en moi.
C’est le deuil d’un amour, un amour que l’on croyait éternel, c’est Elle partout, tout le temps tout au long des 300 pages du roman, mais j’ai tellement aimé cette écriture parfois hachée comme des phrases écrites en vitesse sur un carnet pour exorciser ses pensées, de relater tous ces moments, les beaux comme les moins bons.
Elle, on ne saura jamais son prénom, le seul lien commun entre eux dans le roman c’est Diane, Diane la meilleure amie de Elle, Diane je ne l’ai pas aimée du tout, une bobo parisienne égocentrique, égoïste.
Lui, je l’ai aimé, il m’a fait souffrir, les larmes ont coulé tant ses mots sont criants de vérité.
Vous lisez soit ses pensées, ses réflexions, ses constats ou des dialogues qu’il a avec des amis, sa famille, des gens qui l’aiment et s’inquiètent, des gens qui tentent de l’aider, mais c’est à lui de faire le deuil de cet amour.
C’est un roman que je vais chérir, j’ai glissé plein de Post-its dans mon livre, il y a des phrases que j’ai envie de lire à nouveau.
Pour une fois, nous avons le point de vue d’un homme qui souffre, c’est plus souvent le contraire. C’est beau et triste en même temps.
Un livre qui pourra aider des personnes qui vivent cette situation, dans sa quête de vérité et d’amour, Martin Diwo prend beaucoup de recul, sans donner de conseil il vous donne une lueur d’espoir, il vous fait comprendre que oui, c’est normal de souffrir autant, que tout n’est pas terminé, mais que ce ne sera pas facile.
C’est mon premier gros coup de cœur de la rentrée littéraire, il plaira à des lecteurs qui aiment lire et ressentir des émotions, pas à ceux qui a attendront une intrigue et un dénouement il ne s’agit pas de ça c’est vraiment le deuil d’un amour, le cri d’amour d’un homme profondément blessé et triste, un homme qui espère qu’elle reviendra, qui essaie de l’oublier vainement, il a perdu le goût de vivre en même temps qu’Elle.
Est-Elle la solution ? C’est ce que ce roman vous dira.
Que j’aime les équilibristes des mots comme je les appelle, ceux qui les manient comme s’ils étaient magiques, ceux qui grâce à leur écriture vous font passer par toute une palette d’émotions, ceux qui vous mettent en danger, vous êtes sur un fil et en une phrase, en un mot, il vous fait basculer.
Point de rire ici ça non, mais la vérité, on l’a tous connu ce deuil, cette souffrance, ce sentiment de perte et pourtant c’est rarement écrit aussi justement.
Le thème a été souvent abordé que cela soit dans les romans, dans les films ou au théâtre, dans son livre justement Martin Diwo utilise tous les procédés d’écriture : scénario, dialogues, description de scène, vision du futur, cela donne au final un thème classique dans un livre qui ne l’est pas du tout.
La fin est juste parfaite.
Merci à l’auteur pour ses mots sur ce mal, j’ai juste envie à mon tour de lui crier : merci !
Quelques citations :
Je m’en souviens, de ce cri. C’était un cri terrible. Un cri de désespoir, de tristesse, de peur. Un hurlement blessé. Un appel au secours. Un dernier souffle. Je m’en souviens comme si c’était hier. Je m’en souviens, j’ai oublié tout le reste. Elle venait de me quitter.
On se dit tous que cela ne nous arrivera jamais. « Pas moi. Je n’aurai pas ça, Moi. Je ne ferai jamais ça, Moi. J’y échapperai. Je ne suis pas comme vous, Moi. » Et pourtant, un jour ou l’autre, ça nous tombe dessus.
Elle est partout. Dans chaque hôpital, dans toutes les banques, sur toutes les cartes, dans toutes les poches et sur chacun des nuages, dans le sourire des gens, dans les larmes des enfants et à la une de tous les journaux. Elle est partout. Elle est partout. Je ne suis nulle part.
C’est le manque d’une partie de son être. Une partie sans laquelle on n’existe plus vraiment. C’est le manque de soi-même, car sans Elle, il n’y a plus de Je. C’est une mort. Une fin. C’est un suicide, pour deux
Tu sais, ce ne sont pas les années qu’on prend qui font vieillir mais les blessures et les cicatrices que laissent les gens que tu aimes.
Pour te perdre un peu moins de Martin Diwo – Edition Plon – Roman contemporain – Littérature française – Rentrée littéraire 2017- 288 pages,17.90€ – A paraître le 24 septembre 2017
Anonyme dit
Wow, this piece of writing is fastidious, my
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her.