PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
La famille Pelletier.
Trois histoires d’amour, un lanceur d’alerte, une adolescente égarée, deux processions, Bouddha et Confucius, un journaliste ambitieux, une mort tragique, le chat Joseph, une épouse impossible, un sale trafic, une actrice incognito, une descente aux enfers, cet imbécile de Doueiri, un accent mystérieux, la postière de Lamberghem, grosse promotion sur le linge de maison, le retour du passé, un parfum d’exotisme, une passion soudaine et irrésistible. Et quelques meurtres.
Les romans de Pierre Lemaitre ont été récompensés par de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux. Après sa remarquable fresque de l’entre-deux-guerres, il nous propose aujourd’hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.
Le contexte de lecture
Pierre Lemaitre, je l’ai découvert avec sa première trilogie « Les enfants du désastre »
Tu as dans cette trilogie Au revoir là-haut, puis Couleurs de l’incendie et enfin Miroir de nos peines.
Un nouveau roman de l’auteur je n’ai pas beaucoup réfléchi et vu la 4e de couverture, je ne savais de toute façon pas dans quoi j’allais m’engager.
Je n’avais pas de crainte, vu comme j’ai aimé le triptyque précédent, je n’avais pas d’attente particulière, mais une grande curiosité.
Pour ce nouveau roman, premier d’une nouvelle trilogie, le romancier talentueux Pierre Lemaitre va traiter des Trente Glorieuses ou ces 30 années de 45 à 75, une période de forte croissance économique.
Je l’avoue, je ne connais pas du tout ces années, sans doute car je suis belge et que cela concerne en grande partie la France ?
Je ne sais pas, mais quoi qu’il en soit j’ai adoré cette nouvelle grande fresque familiale signée Pierre Lemaitre.
J’ai adoré me plonger aux côtés des protagonistes dans cette période et du coup en apprendre beaucoup sur ces fameuses années. Pour ce qui concerne le début en tout cas, car le roman se situe en 1948.
Si, comme moi, tu ne sais pas ce que sont les Trente Glorieuses, je t’invite à visiter ce lien
Même si comme je te le dis c’est un premier tome, ce n’est là, que la genèse de ce que seront, plus tard, nommée ces années. Je ne doute pas de la somme des recherches effectuées par l’auteur pour retranscrire ces années ; dans ce tome : l’année 1948.
Pour amener son lecteur à explorer « Le grand monde », on va suivre les Pelletier à partir de 1948. Le patriarche à la tête de la savonnerie au Liban à Beyrouth, son épouse et leurs enfants : Étienne, François, Jean et Hélène.
Quand on débute le récit, c’est la fête-anniversaire de la savonnerie familiale.
Tous les enfants sont présents.
Tu fais immédiatement leur connaissance au cours du premier chapitre.
Les caractères se dessinent très vite. Très rapidement, presque immédiatement tu es à leurs côtés au Liban écoutant le patriarche et son discours.
Pour le contexte historique, on est en 1948, La Seconde Guerre n’est pas finie depuis longtemps. La France soigne encore ses plaies.
Le monde se reconstruit, mais doucement.
La France est à ce moment-là en plein conflit colonial avec l’Indochine.
Extrait : « Grâce à la guerre, les Français trafiquaient de la piastre. Les sociétés, le capitalisme local profitaient de ce trafic pour s’enrichir, se gaver, mais il y avait pis.
Le Viêt-minh était parvenu à entrer dans le système. À profiter du trafic de la piastre pour s’équiper. Ça voulait dire une chose, une seule, terrible, d’une importance tragique.
Dans la guerre qui les opposait, la France, sans le savoir, finançait le Viêt-minh. »
Les enfants Pelletier vont vivre cette période, chacun à leur façon.
Je ne t’en dis pas plus sur eux, car je trouve qu’il faut les découvrir au rythme que Pierre Lemaitre te donne à suivre.
Les personnages sont loin d’être lisses.
Pierre Lemaitre explore l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus laid, mais aussi dans ce qu’elle a de plus beau.
C’est par les personnages, surtout les 4 enfants Pelletier que tu vas voyager, vivre l’histoire dans l’Histoire.
Des évènements dramatiques vont venir perturber leurs vies, leurs projets.
Ces faits seront le moyen pour eux de se remettre en question, de changer de trajectoire de vie, ou de faire des concessions.
Tu vas découvrir leurs décisions, leurs émotions, leurs douleurs et les peines.
J’ai envie de développer ce point, j’ai envie de te parler de ceux que j’ai adorés et d’un que j’ai adoré détester, mais je préfère laisser la surprise. Les personnages ne font pas uniquement le roman, mais ils y contribuent beaucoup.
Extrait : « Au fil des années, la procession familiale qui empruntait l’avenue des Français avait connu bien des variantes, mais jamais encore elle n’avait pris l’allure d’un cortège funèbre. Au détail près qu’elle était bien vivante, il semblait, cette année, qu’on emmenait Mme Pelletier à sa dernière demeure. Son mari, lui, comme à son habitude, marchait en tête d’un pas d’autant plus solennel que son épouse se traînait loin derrière et ne cessait de s’arrêter pour adresser à son fils Étienne le regard d’une agonisante qui supplie qu’on l’achève. Derrière eux, Jean dit Bouboule, en digne aîné, avançait d’un pas raide, sa petite épouse Geneviève trottinant à son bras. François fermait la marche en compagnie d’Hélène. »
Comme il sait si bien le faire, Pierre Lemaitre t’écrit un roman familial, mais aussi social, économique et même politique.
Le classer dans un genre ? C’est impossible. Tu as à la fois une romance, un roman noir et une enquête et évidemment ce côté historique.
Avec toujours ce côté cynique, cette ironie que j’aime vraiment beaucoup.
Avec une écriture vive, acérée quand il le faut c’est un romancier qui pour moi, écrit au plus près du réel.
Ces gens, ces lieux, ces faits tu aurais pu les vivre d’ailleurs tu les vis.
L’immersion est totale, captivante et saisissante.
Pierre Lemaitre n’enjolive pas ces 30 années, tu les vis au plus près des citoyens, du peuple avec toutes les nuances de l’humanité.
Il n’enrobe pas la vie, il te la décrit au plus près de ce qu’elle devait être réellement, c’est ce point qui m’a permis cette plongée ; pas en apnée, mais presque.
Ce conteur magistral te fait changer de pays, de ville en te transmettant très fortement l’ambiance des lieux.
De Beyrouth à Paris en passant par Saigon je te promets une immersion totale dans l’époque aux côtés de ces personnages si bien esquissés.
Leur dimension psychologique est forte, dense.
N’aie aucune crainte pour le nombre de pages ou pour les descriptions, pour l’immense travail de recherche, Pierre Lemaitre te fera tourner les pages de son nouveau roman à toute allure grâce au suspens présent de bout en bout, grâce aux révélations et aux rebondissements qui arrivent à point nommé.
J’ai hâte de lire le deuxième tome et retrouver ces personnages qui m’auront fait vivre cette période intense de bouleversement économique, social et politique.
Amateur d’histoire dans l’Histoire, que tu connaisses Pierre Lemaitre ou non je te conseille de lire ce roman foisonnant et terriblement grand.
Entre dans « Le grand monde ». Vis-le, ressens-le, éprouve-le.
Je te promets un voyage littéraire et plus encore.
Je ne sais pas si je peux écrire ceci, mais c’est pour moi un grand roman social.
J’ai en tout cas cette forte impression.
J’ai adoré ma lecture.
✩ Le grand monde ⟷ Pierre Lemaitre ⟷ 592 pages ⟷ Éditions Calmann Levy, le 25 janvier 2022✩
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Encore Un Livre dit
Je suis conquise par ta chronique❤️🔥
christine WARLOP dit
Je me le note tu en parles si bien 😊😘