PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Ils l’ont surnommé Charon, le passeur des morts. De son mode opératoire, on ignore tout, sauf sa signature, singulière : une tête d’oiseau. Il n’a jamais été arrêté, jamais identifié, malgré le nombre considérable de victimes qu’il a laissées derrière lui. Jusqu’à ce que ses crimes resurgissent du passé, dans les profondeurs d’une mine abandonnée…
Plongez avec Ludivine Vancker dans le Département des Sciences du Comportement, les profilers, jusque dans l’âme d’un monstre.
« Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi. » Nietzsche
La constance du prédateur est le 4e tome de « La conjuration primitive » sorti il y a près de 10 ans. Maxime Chattam renoue avec Ludivine Vancker, un personnage récurrent des 3 premiers tomes (La conjuration primitive, la patience du diable et l’appel du néant.).
Tu n’es pas obligé d’avoir lu les 3 précédents pour lire ce nouveau roman.
Je n’ai pas lu le dernier, par exemple, il est toujours dans ma pile à lire. Pourtant, je n’ai eu aucun souci à comprendre et à suivre les personnages de celui-ci.
Ludivine est mutée au DSC, le département des sciences du comportement. Une mutation avec effet immédiat.
Pourquoi cette précipitation ?
La gendarmerie est sur une affaire jamais vue en France.
Presque dévoilée au public par les médias qui ont déjà eu vent de l’affaire.
Elle va travailler sur les ordres de Lucie Torrens, un personnage que tu découvres dans cet opus.
Ils doivent agir vite, avoir au moins un début de réponse.
Un charnier a été découvert par un photographe amateur dans une ancienne mine.
Un charnier de femmes, abandonnées loin des regards dans cette mine qui n’est plus en fonction depuis des dizaines d’années.
Ludivine se glisse dans la peau du monstre, tu lis ses réflexions, ses pensées tellement que toi aussi tu deviens le tueur.
L’armure de Ludivine Vancker s’est craquelée, elle accepte désormais ses failles.
La femme qu’elle est, avec ses doutes et ses failles.
Ses terreurs.
Tout ce qui fait d’elle un être humain.
Elle va devoir se projeter mentalement sur les lieux, s’imaginer chacun des pas des victimes et du tueur.
Percer les mystères de leur psyché.
Comprendre ce que le tueur a pu ressentir là, à cet endroit.
Une mine qui devient temple de la mort.
Tu vas lire les premières constatations, les rapports de victimologie, lire les rapports de la scientifique.
Ils combattent pour l’instant un monstre sans visage.
Un dragon ou une hydre ?
La dimension psychologique des meurtres est importante. Très élaborée.
Tu te glisses dans a peau des enquêteurs, victime et tueur.
Les scènes des victimes actuelles sont glaçantes à lire, car elles réfléchissent à leur vie.
Imagine ce qu’elles vont endurer, elles pensent à leur famille.
Tu es l’une d’entre elles.
Tu es elles.
Des femmes qui ont une charge mentale importante, ou qui ne sont pas épanouies par leur vie.
Elles font toutes le point sur leur existence au moment où leur vie va basculer pour toujours.
Dans la constance du prédateur, tu vas voyager dans les régions de Bordeaux, de Strasbourg, dans l’Est près de Mulhouse.
Tu vas rencontrer un tueur qui contrôle tout.
Il est obsédé par la mort et ses symboliques.
Des anciennes mines désaffectées depuis longtemps, des friches industrielles.
Des chiffres impensables et le temps qui s’échappe bien trop vite pour que Ludivine et Lucie puissent rattraper le monstre sans visage.
J’émets un bémol sur les titres de procédures et les nombreux acronymes qui ont un peu pollué la fluidité du récit même si nous sommes au plus près de l’enquête
J’ai aimé tous les symboles présents pour la femme.
La matrice. La mère.
J’ai aimé chacune des femmes (ou presque) de ce livre.
Elles apportent lumière et humanité dans un roman très sombre.
Mise en garde
Certaines scènes sont difficilement supportables, en particulier celles qui concernent les enfants.
Ce tueur est hors normes et ce qu’il inflige à ses victimes l’est tout autant.
Tout est détaillé, rien ne t’est épargné.
Si je regrette les abréviations propres à la police et parfois des phrases trop longues ; je peux dire que le détail des meurtres, des découvertes de corps, les réflexions et les pensées des personnages rend le tout terriblement présent. Prégnant.
Tellement que c’en est troublant.
Tu es tour à tour victime, tueur, policier, tu incarnes chaque protagoniste.
C’est particulièrement réussi.
C’est le point fort de ce roman.
La psychologie fine, poussée, analysée, « disséquée » des personnages.
Tu ressens l’affect que Ludivine met dans l’affaire pour la résoudre et rendre hommage aux victimes.
Peut-être, en sauver au moins une.
Les longueurs sont aussi là pour ajouter de la pression aux enquêteurs qui te la transmettent.
Sans être une lecture 5 étoiles, je suis très contente d’avoir retrouvé Ludivine Vancker dans cet opus.
Un sanctuaire vieux de plusieurs années découvert par un photographe amateur
Les lieux font que les enquêteurs vont devoir revenir à des méthodes d’enquêtes traditionnelles.
Ce livre c’est la mort. Crue. Vraie Palpable.
Le sixième sens de Ludivine, la sanctuarisation du lieu, le rituel codifié, l’oiseau dans la signature, l’obsession de la mort et de ses symboliques.
Tu vas trouver tout ceci dans « La constance du prédateur »
Pour moi, c’est dans ce genre de romans que Maxime Chattam excelle le mieux, en tout cas là je suis convaincue et je sais pourquoi je le lis !
Et puis ce poème :
La mort des oiseaux de François Coppée
Le soir, au coin du feu, j’ai pensé bien des fois,
À la mort d’un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l’hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu’on abandonne
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l’hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.
Dans le gazon d’avril où nous irons courir.
Est-ce que » les oiseaux se cachent pour mourir ? »
Plus jamais je ne pourrai le lire sans penser à ce thriller !
✩ La constance du prédateur ⟷ Maxime Chattam ⟷ 448 pages ⟷ Éditions Albin Michel, le 2 novembre 2022✩
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Fattorius dit
Bonjour! J’arrive ici un peu au hasard d’Internet…
J’avoue n’avoir encore rien lu de Maxime Chattam, il faudra que je m’y mette un jour et ton billet m’y incite. Merci pour ce partage et bonne fin de journée!
P.-S.: je viens de m’abonner à ton blog. A bientôt donc!