PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
L’histoire bouleversante d’un jeune qui marche mille kilomètres en quête d’humanité
Archie, seize ans, est placé en institution.
Sa mère, toxicomane, est incapable de s’occuper de lui.
Au lieu de consentir à ce quotidien qui l’enferme, Archie lutte.
Un jour, un rêve se dessine. Tout quitter pour rejoindre à pied une école où les enfants sont libres d’apprendre ce qui les intéresse vraiment.
Archie entame ce périple sur le sentier des douaniers.
À force de silence, son histoire se superpose au ciel, à la mer, à la falaise qui fond dans les flots.
Le film de son enfance se déroule, brut et lourd de secrets.
Mais aucune vie n’est perdue d’avance.
Archie découvre le journal de Madeleine – l’infirmière qui l’a accueilli le jour de sa naissance –, et en chemin, ce jeune poète va se révéler.
Le contexte de lecture :
Voilà plus d’un mois que j’ai lu ce livre.
Je l’ai lu directement à sa réception, car depuis que j’ai découvert Alia en 2018 avec « Une vie à t’attendre » je suis une inconditionnelle.
L’année passée, elle m’avait une fois de plus bouleversée avec Mademoiselle Papillon.
Cette année, le titre ne laissait rien deviner.
Juste un prénom.
Comme je le fais toujours et encore davantage avec des auteurs comme Alia en qui j’ai toute confiance, je lui ai donné la main qu’elle m’a tendue, j’ai ouvert le livre sans rien savoir, je me suis laissé guider par ses mots.
Cet avis n’est pas facile à écrire, car il m’a profondément touché.
Il m’a remué et remué beaucoup en moi.
J’avais besoin d’être prête à écrire, à transmettre mon ressenti.
Mon avis :
Archie c’est l’histoire d’une maman qui a toujours l’air de s’excuser de déranger.
Tête baissée, regard lointain.
Son fils voudrait bien la rejoindre là où ses yeux se perdent.
L’histoire d’Archie et de sa mère les cantonne à des rôles passifs.
C’est entre autres l’histoire d’un fils et d’une mère qu’Alia raconte.
Le récit d’une mère défaillante.
D’un fils qui voudrait tant lui parler, mais qui se tait.
Pour rompre les silences, Archie écrit.
Il est d’une sensibilité à fleur de peau qui m’a immédiatement mis en connexion avec lui.
Il croit en sa mère.
Elle arrivera à vaincre ses démons.
Il attend, et il espère au fond du tunnel une lumière.
Dans sa vie, il y a Madeleine, une présence depuis sa naissance.
Elle va lui donner un prospectus qui va lui faire prendre une décision.
Il va décider d’être celui qu’on attend et ne plus être celui qui attend.
Il va tout quitter.
La quitter elle.
Il va partir et marcher le long de la côte.
Cette marche a un but, mais elle est surtout une quête identitaire.
Quelle personne est-il ?
Qui est-il ?
Archie va marcher dans des lieux dénués de monde où il peut crier sa rage. Sa colère, son désespoir de toujours y croire et de tomber encore.
Sa colère l’aide à tenir tout au long de ces kilomètres.
J’aurais bien crié avec lui.
J’ai, en tout cas, cheminé avec lui.
Pour l’accompagner, il n’a emporté que le strict minimum ainsi que le journal que Madeleine a commencé le jour de sa naissance et lui a transmis à son départ.
Avec ce journal il va apprendre pourquoi il est dans cet établissement, il va tout apprendre et toi aussi.
Ce journal est plein de révélations.
Il m’a envoyé des bouffées d’émotion.
De grosses émotions.
« Je me suis fait de ces mots durs, de ces peurs profondes. Un roc incapable de bouger. (…), Mais en moi, tout est figé, tenu par une loyauté étouffante. Un héritage qui, comme la lumière sur les paysages, décide du tableau. Une mère triste, un fils coupable. Une mère absente, un fils terrorisé. »
Je ne t’en dirai pas davantage.
J’ai adoré retrouver la plume d’Alia et sa patte.
Son style bien à elle. Une écriture tantôt sous forme de lettre, de poèmes qu’Archie écrit. Tantôt sous forme de la lecture du journal de Madeleine.
Ces lettres, ce journal et ces poèmes te donnent les réponses, ils t’émeuvent, ils t’ébranlent.
C’est la marque de fabrique d’Alia, elle rend par cette construction son récit terriblement vivant, présent, vibrant.
Tout prend sens.
Je dirais qu’avec Archie encore davantage, car les poèmes sont forts.
Des textes lyriques et engagés.
D’une humanité que tu peux presque toucher du doigt.
C’est un roman puissant.
Une thématique principale pas évidente et qu’on lit rarement en littérature blanche.
Les existences ne se croisent pas par hasard dit Madeleine, les romans non plus.
Alia me l’a prouvé une fois encore.
Archie c’est :
Un roman sur une relation compliquée. Biaisée dès le départ.
Un roman sur la résilience. Le pardon. L’amour.
Un roman sur des rescapés, blessés dans leur chaire, leurs cicatrices sont invisibles, mais très profondes.
Un roman avec beaucoup de poésie, une douce magie, une histoire de failles, de route et de chemin.
Des routes et des chemins vers une réponse et des questions.
Pour un possible pardon.
Pour, peut-être, avancer et commencer à cicatriser
Une leçon de vie et de courage à travers les différentes voies parcourues par Archie le long du sentier des douaniers.
Sur cette route Archie se découvre, il se révèle, se dévoile et toi tu arpentes falaises et parois à ses côtés.
Tu voudrais bien alléger un peu son fardeau, mais le plus lourd n’est pas son sac à dos.
Un prénom comme une fulgurance.
Un roman comme une évidence.
En bref :
La plume de Alia Cardyn est à la fois poétique, douce, sensible, mais aussi vive et délicate, percutante et riche en émotion.
Dans chacun de ses romans Alia Cardyn aborde un thème universel, mais oh combien difficile : la maternité et ses difficultés.
Comme dans ses autres récits elle parle de l’amour.
La maternité et l’amour exploré sous toutes ses facettes.
Je te conseille vraiment de découvrir cette talentueuse romancière.
Elle pose des mots très justes sur des thèmes délicats.
Conteuse dans l’âme, elle m’a embarqué immédiatement dans ce dernier roman.
Il y a peu de personnages dans Archie, mais Alia t’offre des personnages, tous attachants ; qui, tous, par un fait, par un épisode de leur vie ont eu un profond écho en moi… Je ne te dirai pas qui à toi mon cher lecteur, Alia le sait ; je lui ai dit, c’est assez perturbant, car ce n’est pas du tout la première fois qu’un de ses protagonistes a de telles similitudes de vie avec moi.
Et en même temps, je dirais que c’est aussi « normal », car ses personnages sont crédibles, justes, tu pourrais les croiser dans la rue.
Un roman lumineux.
Une leçon de vie et d’amour.
Mention supplémentaire :
Comme dans « Mademoiselle Papillon » Alia Cardyn traite avec beaucoup de bienveillance et d’humanité, le milieu hospitalier.
J’ai appris :
Depuis que j’ai lu Archie, je me suis procuré « Lettre à un jeune poète » de Rainer Maria Rilke
C’est le poète préféré d’Archie, j’ai voulu le découvrir moi aussi avec toujours Archie près de moi, dans un coin de ma tête.
Je ne pars pas sans te donner un exemple des mots magnifiques que tu trouveras dans ce livre :
Poème d’Archie, page 35
» Dans la nuit de nos vies
Il y a toujours les étoiles
Il y a toujours les arbres
Il y a ce chemin qui serpente
Dans la plus sombre de nos heures
Il y a cette minute qui scintille
Elle raconte autre chose
Et parfois, on parvient à écouter
Elle parle de paysages loin d’ici
Elle ressasse leurs promesses
Ils se dessinent malgré nous
Nous sauvent de notre présent
Et si la minute se fait longue
Elle peut éclipser le reste
Parce qu’elle contient l’espoir
De devenir une heure qui scintille »
Ce n’est pas le seul, mais cela te donnera une idée de la beauté cachée entre ces pages.
✩ Archie ⟷ Alia Cardyn ⟷ 288 pages ⟷ Éditions Robert Laffont, 14 octobre 2021 ✩
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