Cher Olivier ; je vais me permettre de te tutoyer, après 4 livres de toi tu fais un peu partie de ma vie (de lectrice) ; tu fais partie de mes auteurs préférés ceux dont j’achète le livre dès la sortie sans chercher à savoir si le sujet va me plaire ou pas, mais en plus cette fois tu m’as fait pleurer, cela ne m’est jamais arrivé de lire un polar et d’éclater en sanglot et pas des petits.
Ensuite, je vais te dire merci ; merci ; d’avoir donné une voix à tous ces êtres dont les gens ne se soucient que trop peu ou préfèrent baisser les yeux quand ils les voient et, pire, ceux qui sont remplis de préjugés.
Merci de montrer qu’il existe toujours des gens pleins de bonté et de bienveillance, que non, tous les flics ne sont pas pourris.
Kilani ; à toi maintenant ; petit bonhomme ; toi qui n’a rien demandé à personne, tu es devenu bien malgré toi un homme du jour au lendemain, toujours tu as voulu protéger et sauver plus grand que toi, car ton cœur est immense, bien plus grand que la terre ou que Yukai.
Tu m’as donné une leçon de courage, de force et de volonté.
Petit bonhomme ; je sais que tu n’es qu’un parmi les milliers (en étant optimiste), mais en te lisant j’ai pensé à chacun d’eux.
Je me dis que même si ce que je fais n’est qu’une goutte d’eau dans la mer peut-être que cette goutte est arrivée jusqu’à toi ou vers un de tes amis.
Kilani, tu sais ce monsieur qui t’a créé, celui qui a fait de toi un nom sur une page blanche, il a aussi un énorme cœur, il le cache derrière ses blagues, mais je l’ai vu une fois de plus avec ce roman.
Ce livre il l’a écrit avec ses tripes, ça se sent, ça se ressent et ça se vit.
Grâce à lui, tu as pris vie devant mes yeux, je n’ai absolument pas envie de te dire au revoir, mais il le faut alors voilà good luck
Adam et Bastien, comme m’adresser à vous, flics et pères de famille, tellement identiques et différents, 2 nationalités différentes, mais deux même façons d’aimer.
C’est con ce que je dis, car l’amour est universel.
Vous aimez de toute vos forces, pas à moitié, mais à fond.
Animés d’un grand sens de la justice, vous avez été mis devant des décisions horribles à prendre, mais toujours à raisonné en vous le sens de l’honneur et de la justice.
Merci et pardon, pardon Adam pour tous ceux qui n’ont rien vu ; pardon pour la cruauté des hommes, pardon pour toi et tous tes compatriotes qui vivent, ont vécu la même chose que toi.
Olivier Norek vous a donné à tous les deux une voix forte et puissante, vous faites partie de mon cœur et de mon âme de lectrice, et ce à tout jamais.
Êtres de papiers ; vous êtes devenus des êtres humains, vous avez pris vie peu à peu au fil des pages tournées pour ne plus jamais être oubliés.
Manon, Jade, Ericka, Corvex, Sprincter, Passaro, et vous tous ; ce roman je le conseillerai à toutes les personnes que je connais pour qu’ils puissent faire connaissance de chacun d’entre vous. Personnages secondaires ; vous êtes, vous aussi, des héros.
C’est la gorge nouée chers lecteurs que je vous écris.
Vous avez l’habitude avec moi, vous le savez si j’aime un livre ;si un roman trouve le chemin de mon cœur ; vous allez en entendre parler ; que mon avis sera différent, car écrit avec mes tripes pour « tenter » de rendre justice à cet auteur de grand talent, d’immense talent, que je nomme Olivier Norek.
Ce roman je l’ai dévoré, je savais que nombreux étaient mes amis lecteurs qui l’avaient déjà lu et tous l’avaient aimé.
Volontairement, je n’ai lu aucun avis, juste vu passer des bouts de phrases sur les réseaux.
Je l’ai commencé hier après-midi pour le finir au soir, je n’ai pas pris de pause, je n’aurais pas su, je devais suivre Bastien, Adam, Kilani, Ousmane dans cette jungle.
Je me devais d’honorer Nora et Maia.
Comment vous donner envie de lire ce roman sans en dévoiler de trop, car c’est ce genre de livre qu’il faut ouvrir en en connaissant le moins possible.
Déjà, soyez certain d’avoir quelques heures devant vous pour lire ce bijou, croyez-moi, vous ne pourrez pas le déposer avant le point final.
À la fin de votre lecture, soufflez, sortez respirer un bon coup, criez votre haine et votre peine si vous voulez et ensuite, partagez vos avis, diffusez ce livre autour de nous, que la parole de Adam, Kilani et les autres ne soient pas oubliées, que les mots s’élèvent et s’envolent partout ; aux quartes coins de la France, de Belgique et d’ailleurs.
Comment vous dire que Olivier Norek nous a écrit une fiction ancrée dans la réalité, tellement forte qu’il est impossible de rester de marbre.
Il y a bien une enquête ; il y a bien des meurtres et il va falloir les résoudre.
Trêve de blabla vous l’aurez compris : j’ai eu un immense coup de cœur.
Le meilleur thriller/roman noir que j’ai pu lire cette année, le seul qui m’aura fait pleurer et ce toutes années confondues et en 25 ans de lecture (de romans) des livres j’en ai lu.
Pour son quatrième roman, Olivier revient sans Victor Coste ; c’est un roman totalement différent, mais au combien bon que ce Entre deux mondes.
Nous sommes en 2016 dans la « jungle » de Calais, un premier entre deux mondes, d’un côté ce no man’s land où les instances françaises ont décidé de parquer comme des animaux les réfugiés ; hommes, femmes et enfants qui ont fui leur pays en guerre.
Ces gens qui ont tout quitté pour espérer la liberté puis les gens comme vous, comme moi qui continue leur vie et ceux qui se trouvent entre les deux : les policiers en poste pour surveiller les routes vers l’Angleterre.
Ça ne s’invente pas, vous l’avez vu comme moi à la télévision le démantèlement de cette jungle, ce roman se situe juste avant.
Syrie, 2016, Adam et sa famille sont obligés de fuir leur pays.
Adam s’est mis en danger pour aider son peuple comprimé entre Daesh et la dictature de Bashar El-Assad.
Calais, Bastien ; son épouse Marion et leur fille Jade viennent d’emménager.
Bastien a quitté la police de Bordeaux pour celle de Calais, lui aussi pour tenter de sauver sa famille.
Adam et Bastien, deux hommes entre-deux ; partagés l’un et l’autre face à la responsabilité de leur famille respective.
Deux hommes exerçant le même métier sauf qu’Adam, lui, il n’en a plus de métier, à peine s’il a encore un nom.
Deux hommes, qui, un jour, le destin les fera se rencontrer.
Si j’ai autant aimé ce roman, c’est que l’auteur choisit de créer des personnages profondément humains.
Que cela soit dans le commissariat ou dans le camp de réfugiés.
Ce sont des hommes et des femmes avec leurs qualités et leurs défauts, leurs passés et leurs possibles futurs.
Possibles, probables ou impossibles ?
J’ai eu la gorge nouée dès le premier chapitre, 2 pages qui racontent la cruelle réalité de la traversée de la Méditerranée par les passeurs.
La suite de ma lecture s’est poursuivie en apnée ; plus rien autour de moi, pas de pause possible, il me fallait comprendre ; il me fallait suivre Bastien et Adam.
Il me fallait savoir si Adam allait retrouver Nora et Maia parties avant lui 1 semaine avant lui.
Olivier Norek joue avec les émotions, mais pas au détriment de l’intrigue.
Vous serez révoltés, écœurés, nauséeux, vous aurez envie de hurler à l’injustice, de crier non à cette indifférence.
On suit les hommes dans leur côté sombre, on s’attache à chacun d’eux, car tous sont des êtres humains.
On lit l’horreur, l’indicible commis par des hommes qui sont devenus pires que des animaux ; dans cette jungle comme dans toutes les jungles, c’est la loi du plus fort.
Des passages traumatisants, mais aussi l’espoir, l’espoir que tout homme n’est pas foncièrement mauvais, des moments beaux, mais aussi forts en émotion, car justement il vous montre la beauté, la bonté au milieu de toute cette noirceur.
Il aurait pu se planter en beauté, il aurait pu en faire des tonnes et utiliser un ton moralisateur ou partir dans le voyeurisme, mais ici il n’est nullement question ni d’exagération ni d’accusation d’un côté ou de l’autre de ce camp.
Les scènes marquantes sont écrites avec assez de pudeur pour que l’on ressente tout, mais sans le trop-plein de détails.
On lit la cruelle réalité de terrain, celles des migrants, des aides humanitaires et des policiers qui, même s’ils voudraient agir autrement, ils n’en ont ni, les moyens humains ni matériels.
Des hommes et des femmes qui essaient d’avancer chaque jour ; autant ceux qui exercent leur métier ; autant ceux qui essaient de trouver une occupation pour ne pas devenir fous quand tous les espoirs s’amenuisent.
Une écriture fluide et cinématographique qui vous permet d’avoir une vision des lieux et des protagonistes très réalistes.
Des personnages pour lesquels vous ressentirez plein d’empathie, je pense, surtout à Adam et Kilani.
Olivier Norek vous prend la main ; il vous entraîne dans cette jungle, vous n’en sortiez pas indemne, c’est impossible.
L’intrigue est ahurissante, mais oh combien plausible.
C’est la force de l’auteur, rien n’est écrit à la légère, il ne fait pas du remplissage de pages, chaque mot est pensé, pesé avant d’être livré brut. Brut dans le sens où les mots sont forts, puissants, vibrants de réalisme. Ce n’est pas du tout un mot péjoratif.
Vous voyagerez de la Syrie au Soudan, de Unity à Bentiu.
De pays en guerre en pays en guerre ; de camps de réfugiés à un autre.
De toutes ces migrations qui ne se font pas de gaieté de cœur, mais parce que ces gens s’accrochent à la vie ou ; veulent mettre leur proche en sécurité.
L’intrigue est là ; les rebondissements aussi, mais ce qui ressort en premier de ce livre c’est le social ; l’émotion, l’humanité dans ce qu’elle a de plus horrible et dans ce qu’elle a de plus beau.
L’auteur n’aurait pas pu écrire ce roman s’il n’était pas lui-même plein d’empathie.
Il n’aurait pas pu écrire non plus aussi juste sans se rendre sur le terrain et tenter de comprendre les enjeux des deux côtés de la barrière.
Je vous le disais, il aurait pu se casser les dents sur un sujet aussi sensible, mais bien au contraire c’est un livre à mettre dans toutes les mains ; que vous lisiez du polar ou non.
Ce livre m’a profondément marquée je ne pourrai jamais l’oublier.
Et puis, au risque de me répéter : n’allez pas toujours chercher du côté anglophone ; les auteurs français ont un talent incroyable.
Il me reste à terminer en remerciant Olivier Norek, je ne te le cache pas, je t’en ai voulu de me faire aussi mal, de m’avoir fait couler les larmes, mais rassure-toi, cela n’a pas duré longtemps, je ne suis pas rancunière et puis il faut pouvoir appuyer là où ça fait mal pour faire avancer les mentalités
J’ai juste envie de te dire merci d’avoir écrit ce livre.
Merci d’être toi et, dernière chose : c’est quand le prochain ? Parce que, oui c’est bien, là tu nous laisses avec ton livre entre les mains, mais on fait quoi maintenant ?
Entre deux mondes de Olivier Norek – Thriller, roman noir – 413 pages, 19.95€ – Edition Michel Lafont, en librairie le 5 octobre 2017
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sincerelyxm dit
La manière dont tu parles de ce livre est magnifique. Il a vraiment l'air de t'avoir touchée, je vais m'intéresser de près à cet auteur dont j'avais seulement vaguement entendu parler!
Souris dit
Ce livre est le plus beau que j’ai lu cette année je pense pas trop m’avancer en disant que ce sera mon top un de cette année il doit être lu. C’est vraiment incroyable. Ces trois précédents j’avais aussi adoré surtout territoires mais oui lis cet auteur tu ne seras pas déçue du tout.
MadameOurse dit
Comme tu le sais déjà je dois le lire très très vite et j'ai donc survolé ton avis car, comme toi, je préfère en savoir le moins possible. Mais je sais le bien qui en est dit et j'ai donc hâte de m'y plonger à mon tour.