Un très beau roman qui m’a fait énormément penser à ma grand-mère, comme si c’est elle qui me racontait le livre.
Ava demande à sa grand-mère de lui raconter comment elle est devenue la femme qu’elle est aujourd’hui en 1985.
Addie va donc raconter à Ava l’histoire de sa famille, de ses ancêtres, de gens qu’elle n’a pas connus.
À travers l’histoire d’Addie c’est l’évolution de la femme américaine que nous suivons, de 1915 jusqu’en 1931. 16 années où tant de choses ont évolué pour Addie et les femmes.
Addie est issue d’une famille d’immigré polonais juif, si elle, elle est née aux États-Unis ses sœurs Betty et Celia sont nées en Pologne.
L’histoire se déroule à Boston, se côtoient quantité d’émigrés (Italiens, Irlandais, etc.) si en général ils restent entre eux Addie va s’ouvrir au monde et à la lecture grâce à une maison de quartier, le foyer de Salen street où a lieu tous les samedis un club de lecture, là où elle va rencontrer des filles qui seront toujours ses fidèles amies, je pense notamment à Helen, Filomena, Gussie.
Grâce à Melle Chevalier, qui comprend très vite qu’Addie est intelligente, elle pourra passer des vacances 1 semaine par an dans une pension de jeune fille à Rockport Lodge.
C’est ce qui changera la vie de Addie, l’accès la culture.
En tout cas un des premiers changements.
À la maison, ce n’est pas la même chose, la mère d’Addie en veut énormément à son mari d’avoir quitté leur terre natale, elle ne voit rien de bon aux Etas-Unis, elle est extrêmement sévère et méchante avec Addie et Betty, les 2 « révolutionnaires » de la famille tandis que Celia, plus craintive, rentre dans le rang.
À travers ses souvenirs, qu’elle raconte à Ava sa petite fille, Addie Baum raconte la difficulté d’être prise au sérieux par les femmes, la pression de la famille, l’évolution de la société américaine avec les premiers amendements sur le travail des enfants, des rassemblements et conférence sur le lynchage des minorités, les premières femmes à aller à l’université, les ébauches des premiers plannings familiaux, le téléphone, l’électricité et l’eau courante qui arrivent dans tous les foyers, etc. des choses qui nous, nous paraissent banal, mais qui étaient révolutionnaire à l’époque même si souvent au cours de ses souvenirs elle répète à sa petit-fille que : « non, ce n’était pas mieux avant ».
Addie est une enfant puis une jeune femme indépendante, elle ne rêve pas de trouver un mari même si elle ne sait pas trop quel métier exercer elle sait qu’elle ne veut pas finir à l’usine et donc lit tout ce qu’elle peut, étudie, reste des heures à la bibliothèque même si ses parents ne l’appuient pas du tout.
Elle évoque avec sa petite fille les 2 guerres avec surtout les drames qui se sont déroulés ensuite (syndrome de stress post-traumatique, décès, épidémie de grippe).
Les gens qu’elle a aimés et qui sont décédés, les drames de sa vie, ceux qu’elle a seulement compris beaucoup plus tard en les racontant à Ava.
C’est un très beau roman, mais qui reste assez en surface en ce qui concerne le côté historique, malgré tout nous lisons le début du féminisme, avec des noms tels que Margareth Sander, Mary Holland, Bettie Friedan, etc.
C’est l’histoire familiale que Anita Diamant écrit, quelques faits historiques sont effleurés, mais l’auteure ne rentre pas dans les détails, c’est ce qui m’a manqué peut-être un peu manqué à la fin de ma lecture, mais une lecture que j’ai vraiment appréciée, car si j’ai bien un regret c’est de ne jamais avoir osé poser cette question à ma grand-mère qui était mon modèle, quelle femme a-t-elle pu être ?
Je me pose encore plus cette question à la fin de ce roman.
C’est raconté avec beaucoup de tendresse et de pudeur, Addie en vieille dame a beaucoup d’humour, Addie en jeune femme a cet esprit de liberté tout comme ses amies Gussie, Filomena et Helen.
Un livre qui se lit en douceur pour passer un vraiment cocooning, Addie tutoie Ava, c’est comme si c’est à moi qu’elle livrait son histoire.
Je me suis sentie fort proche de l’héroïne et de ses amies.
En bref un roman qui plaira aux lecteurs qui aiment suivre l’évolution de la société, qui aime suivre une famille d’immigrés avec toutes les difficultés qui en découlent.
De l’adoption au pays et aux mœurs face aux poids des coutumes.
Addie Baum, journal d’une femme moderne de Anita Diamant – Roman historique/contemporain – Édition Pocket – 352 pages, 7.40€ – Paru le 24 mai 2017
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Eliane Blicq dit
Bonjour ma Tite Stéphanie, j'ai apprécié la lecture de ce matin, et moi aussi j'avais un lien particulier avec ma grand-mère .
Et là tu m'y fait repenser, que de beaux moments vécus ensemble…????. Ce roman va se retrouver dans la bibliothèque . Merci pour cette belle chronique, belle journée à toute la famille- gros bisous ????????