PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Du haut de ses 19 ans, Vivian sait déjà qu’elle ne veut pas du destin tout tracé par ses parents. Mais de sa bulle protégée, elle est loin de s’imaginer le tourbillon incroyable qu’est New York au début des années 1940. Alors, quand après un énième échec scolaire elle est envoyée chez sa tante Peg qui possède un théâtre en plein Times Square, Vivian n’en croit pas ses yeux. Entre la ville qui vibre sans cesse et la troupe d’artistes et de danseuses qui cohabitent joyeusement dans le théâtre, Vivian découvre l’exubérance, la fête et la liberté. Surtout auprès de sa nouvelle amie Celia, une sublime showgirl très émancipée pour l’époque… Mais un faux pas lors d’une virée nocturne fera hélas chavirer le nouveau monde de Vivian et la renverra à la case départ.
Quand on a goûté au bonheur d’être une fille libre,
peut-on y renoncer ?
Ce livre est une surprise, dans le bon sens.
As-tu déjà ressenti cette impression en lisant que les pages te bercent ?
Que la voix de la narratrice te réconforte, provoque des réminiscences de ton enfance quand on te narrait des contes ?
Ce roman a provoqué cela en moi, dès le départ, mais est-ce que je m’attendais à ressentir ce respect pour Vivian, l’héroïne du roman ?
Est-ce que je m’attendais à en apprendre autant sur moi et sur la vie ?
Non, absolument pas.
C’est un roman et non un livre de développement personnel, et pourtant… malheureusement, je ne pourrai pas te révéler ces passages, car il te donnerait trop d’indices sur l’intrigue.
Je ne peux que te le conseiller vraiment.
Les 3/4 du roman tu pourrais te dire : c’est du déjà vu.
En effet, Vivian nous raconte ses souvenirs des années 40 et 50 à New York puis dans les années 60, mais c’est tellement plus que cela.
Je suis pour une fois totalement d’accord avec les phrases d’accroche en 4e de couverture.
Oui, ce livre est riche et intimiste.
Oui, ce roman nous dresse le portait d’une femme complexe ; une femme qui mène sa vie en totale indépendance.
Oui, il est sensuel et éblouissant.
Je me retrouve face à l’impossibilité de te préciser toute la puissance de l’écriture de Elizabeth Gilbert
New York, 1940.
Viviann débarque avec ses valises et sa machine à coudre pour vivre chez sa tante.
Renvoyée de Vassar ses parents l’ont envoyé vivre là-bas.
Elle quitte Clinton, Iowa, son milieu bourgeois et ses parents purs souches WASP pour la grande pomme.
Elle débarque dans le théâtre de sa tante le « Lily Playhouse ».
Son premier soir, sa rencontre avec sa parente est enivrante et exitante pour cette jeune fille de 19 ans.
Tante Peg est la première femme que Vivian rencontre comme étant libre penseuse.
Pour elle, chacun devait pouvoir arbitrer les décisions concernant sa vie. Elle laisse donc Vivian libre de ses allées et venues.
Nulle question de chaperon ni d’heures de repas fixe.
C’est la vie d’artiste de music-hall
Une vie à l’opposé de ce que notre héroïne a connu dans son milieu bourgeois et confiné.
Que cela soit chez elle ou à la pension pour jeune fille.
Le Lily offre des divertissements populaires pour la classe ouvrière qui constitue la majorité du quartier de Manhattan où est situé le théâtre.
Une salle de spectacle sans prétention, mais où l’on sent le bonheur jaillir des lourdes tentures de la scène.
Aussi excentrique qu’ils soient les personnes qui travaillent et vivent là sont attachants, ne se souciant que du temps présent
Des adultes qui vivent dans l’insouciance de l’enfance hormis Olive, la secrétaire de Peg et seule adulte responsable du groupe
C’est une Vivi fascinée que nous suivons au gré de ses confidences à Angela.
Angela qui lui a écrit au début du roman pour savoir qui elle était pour son père. Elizabeth Gilbert ne donnant aucun nom ni autre indice tu écoutes Vivian te raconter SON New York comme elle l’appelle.
Écouter, oui car c’est cette impression que j’ai eue tout au long du roman.
Si Vivian est fascinée par les filles de la revue, pour moi c’est elle qui m’a captivée
Si New York est une fête comme il est écrit en 4e de couverture ce livre est une célébration de la femme.
Tu vas faire la connaissance de personnages tous hauts en couleur.
Des protagonistes bigarrés qui, tous, mettront la pierre à l’édifice qu’est Vivian à la fin du roman.
Je comprends qu’elle veuille raconter à Angela toute sa vie.
Sans chacun des épisodes, heureux ou malheureux, on ne pourrait comprendre toute la densité de l’héroïne de Elizabeth Gilbert.
On a Célia complice de Vivian, Célia, pas plus âgée qu’elle, a déjà eu une vie bien remplie. Celle-ci va initier son amie à la nuit new-yorkaise.
Une vie menée tambour battant et à 100 à l’heure comme si chaque jour devait à la fois se vivre vite et intensément
Midtown, Harlem, Downtown, peu importe le quartier, l’endroit, il y a une seule règle à respecter : danser jusqu’à l’épuisement.
L’énergie de la jeunesse, son insouciance et la découverte du pouvoir de la féminité pour Vivian avec tous les risques que cela comprend à trop jouer avec le feu.
Deux jeunes femmes pleines de cran lancées à la conquête des bars new-yorkais.
Tout en narrant la vie de son héroïne l’auteure, dénonce le statut de la femme à cette époque (le droit à la contraception inexistant pour les femmes célibataires, les bleus au visage que l’on tait, la violence envers les femmes du domaine du normal)
L’arrivée de Edna et Arthur Watson marquera un nouveau tournant dans la vie de notre héroïne.
Edna et son style garçonne, élégante sera un modèle dont elle va essayer de calquer le style pour Vivie.
Finis strass et paillettes clinquantes, vive le glamour chic.
Leur arrivée au Lily coïncide pour elle dans ses souvenirs avec la guerre qui surgit dans son milieu jusque là désinvolte, insouciant de ce qui se déroule ailleurs qu’au Village.
Un rappel brutal du contexte européen ramène Vivian sur terre du moins pour un temps.
Edna c’est la nouvelle lumière de sa vie.
Alcool et décadence, troubadours, show girl, de soirée en matinée la vie n’est qu’une fête à cette époque pour Vivie et le Lily
Le spectacle « New York est une fête » écrit par le mari de Peg entame un autre chapitre dans la vie de Vivian.
Elizabeth Gilbert va te parler de l’exploration de la féminité.
C’est une ode aux femmes libres, libérées tout du moins moralement puisque ce n’était pas du tout dans les mœurs de l’époque.
Vivian a 20 ans, elle vit sa vie comme elle l’entend. Un feu follet féminin.
Viviane, Vee, Vivvie, peu importe ton prénom ou ton surnom, tu m’as emporté dans le tourbillon de tes émotions
Des quartiers chics de l’Upper West Side à Hell’s Kitchen
Les deux piliers de Vivian sont Olive qui est prête à en découvre à toute heure du jour. La sagesse de la troupe. L’ancre de Peg.
Tandis que Peg, elle reste en tout temps stoïque, enthousiaste et optimiste
Enfin, tu as l’extravagante et excentrique, infatigable, pleine de ressources Marjorie Lowtsky.
Un autre personnage détermine la vie de Vivian.
Le plus intense des protagonistes de ce livre.
Je ne peux pas t’en dresser un portrait, ne fût-ce qu’une esquisse.
Sache juste que c’est un être comme il en existe peu.
Personnage d’encre et de papier qui m’a marqué.
Durablement. Comme Vivvie.
Une jeune fille qui va trébucher comme tout le monde a un moment dans sa vie. Sa dégringolade est rude, c’est ce qu’elle va en faire qui fait toute l’essence du récit.
Après des mois d’apathie, elle devra se relever peu importe le prix à payer elle ne peut rester cloîtrée indéfiniment.
Des comédiens, artistes, interprètes, spectateurs, des chansons, saynètes, de l’humour, des danses, costumes, des Sketches.
Saltimbanques, orchestres, couturière, metteur en scène, danseurs et danseuses ne sont qu’un échantillon de cet ouragan de vie, d’émotion qui va construire la famille de Vivian. Celle qu’elle se choisit.
Du côté cour comme en amour.
Du côté jardin en chagrins, Vivian virevolte de l’un à l’autre.
De Brooklyn à Manhattan explore New York en compagnie de Vivian.
Tu tomberas amoureuse de cette ville comme notre héroïne.
Des côtés moins connus, plus pittoresques, plus glamour, plus vrai surtout.
De quartier en quartier, de pont en pont. Tu auras l’impression d’y marcher, de sentir les odeurs des différents lieux, d’entendre la clameur des travailleurs, de voir les lumières des publicitaires.
Hommes et femmes, entrez dans la chorégraphie de Elizabeth Gilbert pour, qui sait ? Peut-être, trouver le bonheur.
Un récit qui malgré sa légèreté au premier abord explore aussi les côtés sombres de la vie.
Une fin plus profonde que je n’avais pas envisagée.
Le dénouement à savoir qui est Angela pour Vivian m’a profondément émue.
C’est beau et tragique à la fois. Mais pas dramatique pas du tout même. C’est juste beau.
Vivian se connaît, elle sait ce qui la satisfait ou non, ce qui la rend heureuse ou au contraire la rend vulnérable.
N’est-ce pas ça finalement la chance ? Celle de savoir enfin qui l’on est vraiment.
Pour toi, pas suivant le regard des autres, familles ou ami. Elizabeth Gilbert m’a poussé à l’introspection, c’est cette question qui en découle.
Et si c’était ça le bonheur ?
Trouver sa place dans le monde, écouter ce que nous dicte notre cœur et tant pis pour ceux à qui cela ne plait pas.
Vivre en harmonie avec soi-même.
D’autres sujets amènent la réflexion, mais je te les laisse découvrir.
Je crois que tu as compris que j’ai adoré ce moment de lecture et que je vais sans aucun doute lire les romans de l’auteure que je ne connais pas encore.
✩ Au bonheur des filles ⟷ Elizabeth Gilbert ⟷ 544 pages ⟷ Édition Calmann Levy, le 5 février 2020 ✩
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