PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Une histoire d’amour digne des plus grands classiques au cœur d’une tragédie historique
En 1921, Greenwood fait figure d’utopie. Ce quartier de Tulsa, dans l’Oklahoma, est un lieu unique dans lequel, en pleine ségrégation, une communauté noire vit en paix et prospère depuis plusieurs années. Parmi ses habitants, Isaiah, 17 ans, dissimule son amour pour la poésie derrière une image de fauteur de troubles. Angel, 16 ans, n’a pas beaucoup d’amis mais est toujours volontaire pour aider son entourage. Rien ne semble les réunir… jusqu’au jour où leur professeure d’anglais leur confie la mission de créer une bibliothèque mobile pour les familles défavorisées.
Une menace plane néanmoins sur leurs sentiments naissants. La violence est aux portes de Greenwood et il lui suffit d’une nuit pour tout dévaster.
Un roman basé sur des faits réels, longtemps passés sous silence par l’histoire et la justice américaines.
J’ai lu ce livre au début du mois, un livre fort, un texte engagé, une écriture poétique qui va te parler d’un fait historique dont je n’avais jamais eu connaissance.
Oklahoma, Tulsa, mai 1921, quartier de Greenwood.
Un quartier où tout le monde se connaît s’interpelle d’une maison à l’autre
Un temps particulièrement chaud, annonciateur de tornades.
C’est là que tu vas rencontrer les personnages principaux du livre, les 2 héros.
Les Romeo et Juliette d’Oklahoma.
Ces derniers temps, le Ku Klux Klan rôde autour de Tulsa. Il monte en puissance depuis la fin de la guerre.
Une chose terrible flotte dans l’air, Isaiah le sent. Quelque chose va arriver. Le père d’Angel le sent lui aussi.
« Et l’amour, après tout, était la seule chose qui comptait dans ce monde. L’amour poussait un homme à désirer, plus que de la médiocrité. L’amour d’une famille. L’amour d’une communauté. C’était une force plus puissante que la haine (…). »
Angel, lycéenne en dernière année, passionnée de danse.
Elle danse en toute liberté.
Elle danse avec passion et avec force.
Quand elle danse, c’est comme si elle se jetait contre quelque chose qu’il fallait défier.
Elle n’est plus puissance et sérénité, talent et force brute, mouvement et patience.
Quand Angel danse, c’est comme si rien ni personne ne comptait.
Aucune moquerie. Aucune tristesse, son corps exprime tout.
Elle glisse, vole dans Greenwood apportant à tout ceux qu’elle croise 5 minutes, un service. Angel veille sur tous. Elle porte tellement bien son prénom.
Elle fusionne son corps et son esprit, son chant et son âme.
Isaiah est lui aussi en dernière année
Depuis qu’Isaiah a vu Angel Hill, toutes ses pensées sont tournées vers elle.
Isaiah est un jeune garçon en colère, coucher les mots sur le papier, de la poésie surtout, l’aide à évacuer ce sentiment
C’est un suiveur, il suit tout ce que son meilleur ami Muggy lui dit
Un rapport de force ou Isaiah est d’office perdant.
La famille de Muggy aide la sienne depuis que son père est mort à la guerre.
Il a de l’amertume, de la rancune en lui, tout le contraire d’Angel, elle n’est que bonté et bienveillance.
Elle aide chacun de ses voisins.
Tous ceux dans le besoin.
Elle pourrait réduire son chagrin à ce sentiment de colère
Son père est gravement malade, malgré tout elle tient debout en aimant avec un grand A
Ces deux-là, tout les oppose à part leur quartier. Ils vont avoir l’occasion de se connaitre quand leur professeur leur demande de créer une bibliothèque mobile pour les quartiers défavorisés de Greenwood.
Angel adore Booker T Washington, il enveloppe son activisme de tolérance
Isaiah lui ne jure que par WEB du Bois qui est l’opposé de Booker T Washington
Tous les 2 s’interrogent sur l’injustice du monde.
Les inégalités et les injustices vécues, les histoires et les avertissements des hommes plus âgés, la détresse des parents lointains.
« Greenwood, avenue, noire, brillante et autosuffisante, était la preuve que Booker T Washington avait eu raison au sujet de la tolérance et du progrès qui ont décollé. Il l’avait appelée la grande rue noire et cette dénomination lui allait comme un gant. Le succès de Greenwood rappelait immanquablement à Angel. Cette citation, célèbre de l’écrivain : le succès, laisse toujours des traces.
Angel voyait la sagesse de Washington, se révéler dans tout Greenwood. Elle le voyait également dans la voie ferrée qui séparait. Le Tulsa blanc du Greenwood noir. Ces rails étaient toujours bien présents dans les consciences de part et d’autre. C’était injuste, aucun doute là-dessus, mais l’homme leur avait permis de prospérer côte à côte dans la ségrégation. Et la croissance florissante de Greenwood prouvait qu’il avait eu raison. »
Des notes de bas de page complètent les informations que donne l’autrice
Des notes sur l’histoire des Afro-Américains, sur leurs auteurs célèbres, sur la manière dont fonctionnait le monde en pleine ségrégation.
Dans le vent qui souffle, tu ressens toi aussi un pressentiment, un changement imminent, tu perçois un danger ?
Qu’est-ce qui peut bien se passer dans ce quartier si tranquille où tout le monde se connaît ?
Je ne savais pas à quoi m’attendre, je ne m’étais pas renseignée sur le roman et je te conseille d’en faire de même pour ressentir toute la force du récit quand tu le liras.
« Soulève-toi contre ce que tu considères injuste. Bats-toi à coups de poing, manifeste ; l’avenir t’est encore complètement ouvert. Mets-toi à l’ouvrage maintenant et tu deviendras un homme sacrément énergique. »
Ce livre te rappelle de rester toi-même, de ne pas endosser un costume pour impressionner qui que ce soit.
De ne pas être une imposture, que tu peux accomplir tes rêves même si ce n’est pas le choix que les autres feraient pour toi.
L’écriture de Randi Pink m’a captivée, mais elle pourrait te rebuter si tu n’aimes pas la poésie, les figures de style, les récits imagés. C’est pourtant ancré dans la réalité. Il m’a fallu un ou deux chapitres pour être pleinement en communion avec les personnages. Je pense aussi que je ne comprenais pas tous les échanges entre les personnages notamment entre Angel et son père, car je ne connais que très peu l’histoire américaine et encore moins celle du peuple noir. Des livres comme celui-ci sont, à mes yeux, nécessaires !
Mon cœur a raté un battement quand j’ai lu un chapitre où tout bascule tout ce que j’ai dit et pensé c’est : « non pas ça “
Au départ, ce roman a commencé comme les autres romans de l’autrice, Randi Pink. Une fiction, un lieu fictif.
Avec 2 adolescents noirs qui tombent amoureux.
Un lieu magique où ces 2 ados vivraient en paix.
Un jour, une bibliothécaire lui a raconté l’histoire de Greenwood.
Angel of Greenwood est un récit de fiction, mais l’attaque tragique de 1921 qui prit pour cible le quartier de Greenwood à Tulsa lui est bien réel.
Ces faits je ne vais pas te les raconter, car tu perdrais toute la tension dramatique, toute la force de ce récit.
Dans Angel of Greenwood il y a :
Une paire de béquilles, Âmes du peuple noir de WEB du Bois, un arbre à savon et un genévrier, des aigrettes de pissenlit et un cigare. De la verveine et un contrôle de latin. Frances Ellen Watkins, un vélo, des mots volés, Roméo et Juliette, le jardin secret et le magicien d’Oz, Sojourney Truth et la case de l’oncle Tom.
✩ Angel of Greenwood ⟷ Randi Pink ⟷ 304 pages ⟷ Éditions Slalom, le 25 janvier 2024✩
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