Présentation de l’éditeur
1786. Le jour où son petit frère disparaît, Alma part sur ses traces, loin de sa famille et de la vallée d’Afrique qui les protégeait du reste du monde. Au même moment, dans le port de Lisbonne, Joseph Mars se glisse clandestinement à bord d’un navire de traite, La Douce Amélie. Il est à la recherche d’un immense trésor. Dans le tourbillon de l’Atlantique, entre l’Afrique, l’Europe et les Caraïbes, leurs quêtes et leurs destins les mènent irrésistiblement l’un vers l’autre.
On suit Alma et sa famille, ils vivent paisiblement dans une vallée, au départ de la lecture on ne sait pas du tout situer le lieu, mais cela ne m’a pas empêché, grâce à la magnifique plume de Timothée de Fombelle d’être immergée directement aux côtés de notre héroïne.
De voir moi-même ce qu’Alma voit chaque jour.
La beauté de la nature.
Alma adore son petit frère Lam.
Elle a l’habitude de lui raconter des histoires, de lui parler d’autres mondes que ceux qu’ils ont connus, des univers où il y a d’autres enfants qu’eux 3.
« Elle lui en parle toutes les nuits. Elle y a mis des fleurs noires, des petites filles qui sentent le sucre grillé, des prairies qui font des étincelles dans l’obscurité, des maisons avec des ailes hautes comme les falaises. Elle dit là-bas dans la langue de leur mère, la langue des histoires et des chansons. Mais il s’est passé quelque chose qu’elle n’avait pas prévu et qui lui fait un peu peur. Son frère a construit sa cabane dans ce monde qu’elle lui invente. Petit à petit, Lac s’est installé là-bas, dans ce paysage imaginaire. Depuis des mois, il ne pense qu’à cela, le jour et la nuit. Il ne veut plus en revenir. »
Aucun des enfants ne sait d’où ils viennent.
Ils ont grandi dans cette vallée, à 5.
Leurs parents, leur frère ainé, Alma et son petit frère Lam.
Alma a 13 ans, elle a grandi en liberté.
Une seule loi leur est imposée. Rien ni personne ne doit entrer dans la vallée. Rien ne doit en sortir.
Mais un jour, Lam curieux du monde part l’explorer.
Alma s’en veut tellement, elle croit que c’est à cause de ses contes qu’il est parti qu’elle décide d’enfreindre la loi paternelle et de partir à sa recherche.
Le destin de la famille d’Alma ne sera plus jamais le même, mais je ne peux pas t’en révéler davantage.
Dans le même temps, on a une autre intrigue.
Cette fois, on quitte la terre rouge de la savane africaine pour grimper à bord de « La douce Amélie » un trois-mâts qui, en ce mois d’août 1786, met le cap vers l’Afrique.
Très vite, tu comprends que ce navire n’est pas un bateau de commerce habituel.
Timothee de Fombelle réalise la prouesse, pour mon avis personnel, à entremêler plusieurs intrigues assez différentes et que toutes se rejoignent à un moment ou un autre.
C’est une lecture qui m’a captivée du début à la fin.
Les rebondissements sont nombreux, tu en auras jusqu’à la fin du livre.
Alma et sa famille vont te surprendre.
C’est une lecture terriblement addictive, car tu veux tout comprendre :
Quel est le secret des parents d’Alma ? Leur famille parviendra-t-elle un jour à se réunir ? Quels sont les complots qui semblent se nouer autour de la Douce Amélie ? Dans quel but le jeune Joseph s’est-il introduit à bord du navire ?
Leur nom est tout ce qui leur reste et l’imagination. « On a le droit d’imaginer des rires dans l’obscurité. On a le droit d’imaginer que certaines d’entre elles regrettent de ne pas s’être cassé une dent il y a longtemps pour être encore à sourire chez elles. Et même s’il leur restait une seule dent, elles seraient heureuses de sourire à la porte de leur maison, de regarder le jour qui se lève. Au moins, elles ne seraient pas à pleurer dans leur tombeau ».
Alma, courageuse et rêveuse tu peux aussi bien conter des histoires à ton petit frère, que respirer de très loin le parfum de la vallée, sentir sa présence quand trop douloureuse se fait son absence. Téméraire, tu n’as pourtant rien d’une guerrière. Un cœur pur et sincère.
Timothee de Fombelle t’offre un roman en s’emparant d’une des pages les plus sombres de l’histoire européenne, car oui chez nous aussi la traite et le commerce des esclaves existaient et étaient même très lucratifs.
On parle ici de la France, mais bien des pays ont participé à cet ignoble négoce.
Le destin d’Alma, des siens et des autres protagonistes que tu vas croiser permet de prendre conscience du degré d’horreur atteint par le commerce d’êtres vivants.
Timothee de Fombelle a fourni un travail de documentation important, rassure-toi, même si le contexte historique est présent il ne prend pas le pas sur l’intrigue. Au contraire, il la sert.
La plume est exquise comme toujours avec cet auteur, poétique et immersive.
En quelques pages, tu es aux côtés d’Alma.
Une histoire splendide et émouvante, qui nous tient en haleine jusqu’au bout du monde.
Dans ces pages souffle un vent de liberté et d’espoir, d’amour fraternel et tellement plus encore.
Un roman d’aventures qui plaira aussi aux adultes friands de Stevenson ou de Melville. Ce roman m’a très fort fait penser à eux avec en plus la patte de l’auteur qui ne fait que rajouter de la beauté.
Il y a tellement à dire sur ce roman, un premier tome qui est parfait.
Il n’est pas trop dense en informations et descriptions, il situe l’intrigue et ne te donne qu’une chose : envie de connaitre la suite de cette trilogie.
Dans ce livre, il y a des ruisseaux qui chantent, un zèbre blanc, des flamands roses, un figuier sycomore aux branches entremêlées, un pirate assoiffé d’or, qui a perdu toute humanité, une princesse, un tonnelier, un guerrier, un cuisinier, un mousse, de l’amour, de la dignité et de l’aventure. Tout ceci sous fond d’Histoire. La traite des humains par les navires négriers français. Le kidnapping entre tribus ennemies pour qu’elles vendent ensuite aux bateaux accostant leurs plages.
« Chez les Oko, le mot “alma” signifie “libre”. Mais ce genre de liberté́ n’existe dans aucune autre langue. C’est un mot rare, une liberté́ imprenable, une liberté́ qui remplit l’être pour toujours. Le père d’Alma raconte que chez lui, ce nom pourrait se dire marquée au fer rouge de la liberté́ ».
✩ Alma, le vent se lève, tome 1 ⟷ Timothée de Fombelle ⟷ 400 pages ⟷ Éditions Gallimard jeunesse, le 11 juin 2020 ✩
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