PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Certains choix nous définissent à tout jamais, celui-ci en fait partie. À partir d’aujourd’hui, je peux bien écrire la neuvième symphonie, sauver le monde d’une troisième guerre mondiale ou inventer le vaccin contre le sida, on ne retiendra de moi que cet acte innommable : j’ai abandonné mon bébé, toi, mon minuscule amour aux joues si douces.
Puisses-tu un jour me pardonner. »
Trois pays, de vibrants portraits de femmes aux destins entrecroisés. Quel est le lien qui les unit ? Quelle est leur véritable histoire ?
Certains romans te cueillent au bon moment. Au moment où il fallait que tu le lises pour que tu le vives intensément, pleinement.
C’est clairement ce que je viens de vivre avec ce nouveau roman de Marie Vareille.
Je suis restée dans ma bulle durant les 361 pages, je n’ai pas pu le lâcher.
Nous sommes le 31 mai, je viens de le terminer. J’ai encore les joues mouillées, je prends mon cahier ressentant ce besoin d’écrire de suite ce que j’ai pu ressentir, ce que je ressens là pour te donner envie à ton tour de lire ce splendide roman.
Mon préféré de l’autrice.
Il m’a touché là où je ne m’y attendais pas, il m’a fait autant de mal que de bien.
Je ne sais pas du tout comment sera cette chronique, je te livre mes émotions à chaud.
À vif comme l’est mon cœur.
L’expérience de lecture a été intense, incroyable.
Les pensées de ses héroïnes correspondent aux mouvements du temps, de la nature.
Vague, ressac, goutte d’eau ou de pluie, vent, brise ou bourrasque, neige ou soleil.
Bulles de savon qui voguent vers les lumières ou éclatent, car trop fragiles. Bulle de savon qui gèle, car toutes les conditions sont réunies pour en faire une sculpture sublime à observer. Bulle de savon qui se pare de mille couleurs, toutes différentes.
« Le monde entier pensait que rien n’était plus fragile, plus éphémère et délicat qu’une bulle de savon. Et c’était faux. À la bonne température et dans le bon environnement, elles savaient résister. »
Bulles que tu ressens dans le ventre quand tu vis un moment inouï. Important.
Bulles que les femmes enceintes perçoivent.
Bulle cocon de douceur et de réconfort quand tout s’écroule autour de toi.
Une bulle offerte, une parenthèse de repos, un instant, un moment, une main tendue pour mieux repartir et voler vers d’autres cieux qui te comprendront mieux.
Ainsi gèlent les bulles de savon c’est tout ça.
Marie Vareille explore chacune des facettes qui composent une femme, elle t’offre surtout beaucoup de répit, elle t’enlève la culpabilité.
Elle pose une main sur ton épaule et te dis « je sais »
Ou peut-être à toi elle te dira : « tu y arriveras », car c’est la très grande force de ce roman c’est qu’il va parler à nombre de lectrices.
J’adorerais que des hommes lisent aussi ce roman pour qu’ils comprennent mieux certains moments de nos vies de femmes.
Je sais, je suis floue, tu ne comprends certainement pas tout, mais c’est volontaire.
Je ne savais rien de ce livre sauf le nom de son autrice que j’ai déjà lue, je me suis fait cueillir dès les premières pages essayant de comprendre quel lien pouvait bien avoir ses femmes.
Est-ce qu’elles en avaient un au moins ?
Cela n’avait aucune importance de toute manière, car chaque portrait est passionnant.
Tu as Oceane, Claire et des pages, d’un journal peut-être, écrites en italique. Est-ce que cette femme qui te livre ses profonds bouleversements est Oceane ? Claire ? Une étrangère qui t’envoie son message là-bas sur une plage en Inde telle une bouteille à la mer ?
Tu vas donc rencontrer 3 femmes.
Claire qui vient tout juste d’apprendre qu’elle va devenir mère, elle vit à Paris.
Océane, jeune étudiante de 19 ans, elle commence ses études de prépa de médecine à l’université de Bronwell, Kefalonia aux USA. Elle vient de quitter Chicago pour suivre son père qui enseigne dans cette université.
Enfin, tu lis l’arrivée à Jakarta de cette femme jamais nommée. Tu sais juste qu’elle a tout quitté. Rien planifié. Elle est là-bas grâce à un guide vu chez un bouquiniste le jour où elle en avait besoin. Elle y a vu un signe.
Leurs points communs :
– elles aiment toutes 3 lire ou écrire.
Les mots ont une importance capitale pour elles
– elles ont toutes les 3 une sensibilité exacerbée au monde qui les entoure.
Elles vivent dans des pays différents, elles sont d’âges différents.
Claire sait le genre de mère qu’elle veut être
Océane est certaine d’avoir pris la bonne décision de rester aux côtés de son père
La 3e n’est pas encore partie assez loin.
Claire ronronne de joie.
Pour Océane, la joie est un concept abstrait.
Notre inconnue ne connaît plus la définition de ce mot.
Toutes perçoivent les émotions extrêmement fort. Bonnes ou mauvaises. Positives ou négatives.
Un trop plein d’émotions qu’elle peine à gérer, à verbaliser.
La beauté côtoie la souffrance
Je voudrais tellement te raconter des détails de ces femmes, chacune m’a bouleversé. Chacune m’a émue. Chacune m’a réconfortée. Chacune m’a apporté quelque chose.
Certaines plus fort que d’autres, mais toutes sont gravées dans mon cœur.
Le style, le fond et la forme tout est parfaitement agencé.
Tout est fantastiquement relié.
Les rebondissements arrivent à point nommé.
Les révélations te laissent muet. Elles m’ont coupé le souffle et fait couler mes larmes.
Elles m’ont mise en colère.
J’ai aimé et détesté.
L’autrice évite les écueils et les clichés qui collent fréquemment (maintenant heureusement moins souvent) à ce genre de roman. Avec ces thèmes-là.
En délicatesse et justesse, elle dissémine des indices au fil des pages.
Je n’ai rien vu.
C’est quand je l’ai terminé que les infimes bulles qui volent de pages en page, personnage après personnage que j’ai pu voir le tableau dans son ensemble.
Marie Vareille aborde des thèmes durs, sombre, mais y apporte des milliers de paillettes dorées
Des thèmes comme le deuil, ou la dépression. Elle te parle de liberté et de féminisme, que l’amour n’est ni inné, ni acquis et n’est pas toujours synonyme de jolies choses.
Elle te parle du poids des mots et du silence tellement assourdissant.
Elle te parle des tabous encore bien trop nombreux de la société autour de la maternité. De la charge mentale des femmes tellement le schéma de la femme parfaite est ancré dans les mentalités
Les moments merveilleux côtoient les moments douloureux. L’un nourrit l’autre, mais toujours en équilibre.
Très justement dosé et abordé avec beaucoup de sagesse, de pudeur. Tantôt léger pour délester les révélations lourdes.
Tantôt, grave comme l’est la vie.
Un torrent d’émotions diamétralement opposées sans qu’aucune ne soit de trop.
C’est précis.
On sent le roman mûrement réfléchi et construit.
« Tout ce qu’on pouvait créer avec les vingt-six lettres de l’alphabet, à condition de les mettre dans le bon ordre, c’est magique »
Marie, tu m’as offert des signes, des caractères, de la ponctuation, des espaces, des mots, des phrases et des chapitres féeriques avec pourtant des sujets pas du tout évident ni courant. En tout cas, pas abordé de cette façon-là.
Tu donnes bien plus qu’une intrigue tu tends une main, tu prêtes une oreille, tu m’as offert un moment suspendu dans le temps et j’ai réalisé bien des évidences de ma vie passée et actuelle.
« ce sont les gens comme toi qui voient la vérité du monde (…) »
J’espère que des milliers de bulles de savon voleront à travers le monde pour atterrir dans les mains de toutes les femmes. Mères ou non. Jeunes ou non.
J’ai juste envie de dire à Marie Vareille : OK et MERCI
« Tout ressentir plus fort, c’est aussi s’émouvoir de la couleur d’une feuille d’automne, du son parfait d’un mot ou des reflets d’une bulle de savon, c’est pleurer en écoutant de la musique, goûter une joie authentique dans une bouchée de gâteau, partir en voyage chaque fois qu’on ouvre un livre.
C’est savoir reconnaître les bonheurs immenses dissimulés dans les toutes petites choses. »
Un cœur ébréché, un cœur éparpillé, un cœur brisé
Mon cœur s’est mis à pétiller
Ce livre c’est un amour infini
Ce livre ouvrira des fenêtres à des oiseaux prisonniers
Ce roman livre un très beau message. J’espère qu’il sera accueilli et écouté.
Ainsi gèlent les bulles de savon c’est résilience, espoir et bienveillance.
C’est juste. C’est fort. C’est beau.
C’est aussi doux que dur
C’est aussi paisible que tumultueux. Comme les mers et les océans qui séparent nos héroïnes.C’est une magnifique histoire d’amour.
✩ Ainsi gèlent les bulles de savon ⟷ Marie Vareille ⟷ 368 pages ⟷ Éditions Charleston, le 19 mai 2021 ✩
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