PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Les amoureux ne se rencontrent jamais par hasard,
Chacun abrite l’autre dans son coeur depuis le début.
Téhéran, 1953. Les parents de Roya veulent le meilleur pour leur fille : ils l’inscrivent dans un prestigieux lycée de la capitale, espérant bien faire d’elle une savante, une intellectuelle, une femme capable de changer le cours de l’histoire. La jeune fille fréquente régulièrement la librairie de M. Fakhri, où elle trouve de quoi étancher sa soif de poésie et de littérature. C’est là qu’elle va faire connaissance de Bahman, jeune activiste politique, bien décidé à changer le monde. La librairie devient dès lors un lieu de rendez-vous clandestins et de résistance. Dans cette période politiquement mouvementée, parmi les recueils des plus grands poètes persans, naît une inoubliable histoire d’amour.
« Regarde l’amour
Il plonge dans la confusion
Celui qui est amoureux
Regarde l’esprit
Il fusionne avec la terre
Et la régénère. » poème de Rûmî
Le contexte de lecture
Ce roman sorti en août est un bijou. L’objet livre est très beau, mais en plus la fiction est magnifique.
Je l’ai lu en lecture commune avec mon amie Nathalie (son Instagram est ici )
Si je ne m’attendais pas à ce que la romance soit aussi présente, rappelle-toi, je ne relis jamais la 4e de couverture, les deux héros ont complètement emporté mon cœur et ont su me séduire.
C’est absolument magnifique à lire et, surtout, Marjan Kamali intègre cette partie de l’intrigue dans les mouvements politiques qui ont secoué le pays.
Je te parle de la richesse de son roman dans mon avis, car dire que c’est uniquement une romance serait trop réducteur. Il y a des passages pleins de belles émotions, des passages difficiles où les larmes ont coulé.
Mon avis :
« Dans la librairie de Téhéran » tu vas être dépaysé, transporté dans ce pays, mais tu vas aussi voyager dans le temps.
1953 d’abord puis 1916, tu liras une autre intrigue concernant deux jeunes gens.
Ces pages arrivent en milieu de livre à peu près.
Ensuite, tu bascules en 1957 puis 2013.
En 2013, tu rencontreras encore un autre personnage qui aura aussi une importance, qui amènera d’autres thèmes
Notamment une réflexion cynique de cette société où tout se passe ou presque sur les réseaux sociaux.
1978, tu liras d’autres pages, et puis encore en 1981.
Tu le vois, on voyage beaucoup dans le temps, on le remonte puis on revient dans des périodes plus contemporaines pourtant jamais je ne me suis perdue ni ennuyée.
Toutes ces parties du livre ont une importance sur la vie des deux héros que tu suis.
Bahman et Roya
Pourquoi ce titre ? La librairie est un lieu important de l’intrigue, mais je ne peux guère te dévoiler tout ce qui s’y déroule. Je peux te dire que c’est une librairie que Roya aime fréquenter, y passer des heures à lire de la poésie perse et admirer les articles de papeterie. Ce sera le lieu de tous les changements pour elle.
Bahman est un jeune homme idéaliste et activiste.
Pro-Moddadegh, le 1er ministre de l’époque.
Pour lui et le père de Roya , qui partage les mêmes convictions sans être actif,c’est ainsi que l’Iran deviendra une démocratie, grâce aux tracts, aux manifestations.
Pour lui, le roi, le Shah et les compagnies étrangères, anglaises, russes et américaines, pillent leur pays.
La rue est le seul endroit où lui et d’autres partisans du ministre peuvent être entendus.
« L’Iran connaîtrait une véritable liberté. Avec Bahman près de la barricade, tout semblait possible. Ils étaient ensemble dans la foule unie qui enflait à vue d’œil. Ils lutteraient. Ils allaient changer le monde ensemble. »
Monsieur Fakhiri est bien davantage que libraire, mais je ne préfère me taire. La 4e de couverture met suffisamment sur la piste.
Comme je ne l’avais pas relue avant j’ai tout découvert au fil de ma lecture et c’était merveilleux.
Bien plus puissant que si j’avais su.
L’autrice te parle de Norouz, le Nouvel An persan et ses traditions; les tourments politiques du pays; les conventions sociales; les différents plats traditionnels.
Ces derniers parsèment le livre et te font sentir mille et une odeurs.
Je ne connais pas du tout la cuisine iranienne, mais j’aimerais la découvrir.
Par exemple : le jujeh, le riz parfumé, le khoresh.
Marjan Kamali te parle de cette cuisine familiale, festive et de réconfort.
Tout est passionnant dans ce roman.
Tu liras le coup d’État de 1953, le 15 août à Téhéran avec le colonel Nassiri exigeant la démission du Premier ministre Mossadegh à l’aide d’un décret provenant du Shah
1906 et la révolution constitutionnelle qui a donné le parlement
Toute l’instabilité politique qui dure depuis tant de temps.
Aucun gros changement du climat politique du pays n’est épargné.
Pour moi, tout est important et enrichissant.
Peux-tu imaginer, toi, aujourd’hui que ce pays était si libre envers les femmes notamment.
Le père de Roya et Zari leur intime d’étudier.
Il rêve que’elles deviennent les prochaines Marie Curie et Helen Keller.
Qu’elles aillent à l’université.
Vu les derniers mouvements politiques qui secouent le pays, il leur intime d’aller étudier ailleurs.
« Partez et soyez libres. Apprenez tout ce que vous pouvez. Cela vaut mieux que vivre ici, asphyxiées par une dictature et un gouvernement qui n’hésite pas à tirer dans le tas pour se maintenir au pouvoir. »
Les hommes de ce roman laissent leurs femmes et filles libres.
Elles peuvent sortir, s’habiller de manière moderne, étudier.
Même si nous sommes dans une société patriarcale avec énormément de conventions sociales.
De normes à respecter.
Ils luttent contre l’exclusion, la différence de classe, d’origine et de religion.
Ils respectent le tarof, mais pas totalement.
En Iran, la tradition et le rang social des aïeux dictent la conduite à adopter.
Marjan Kamali t’explique les codes, mais avec des personnages modernes qui se rebellent tout en étant respectueux.
Mus par un grand sens de la justice, ils n’adhèrent pas, à bien des égards, au système patriarcal de la société.
Elle te raconte aussi les vies perdues, les douleurs endurées, la tristesse incrustée par le temps; les failles et fissures de ses protagonistes.
Elle te parle de la difficulté des femmes à être reconnue à leur juste valeur. Et pas uniquement en Iran.
Elles sont bien souvent reléguées à des rôles subalternes malgré leurs qualifications et leurs diplômes.
La difficulté supplémentaire en étant étrangère.
Les personnages :
Zari est plus obsédée par son apparence que Roya, elle rêve de ces stars américaines qu’elles voient au cinéma métropole.
Roya est plus studieuse. Plus sérieuse. Posée.
J’ai adoré Walter.
Inébranlable, profondément respectueux et amoureux de son épouse. Il a capturé mon coeur.
Mr Fakhri est un personnage marquant.
Il ne désire rien de plus que d’aider les jeunes qui viennent dans sa librairie, avides de savoir.
Il veut les sauver de ce qui est prévisible, de ce qui stagne, leur permettre de s’affranchir du piège des traditions.
En bref :
Marjan Kamali te parle des choses qui restent à jamais en nous, qui nous hantent, des braises nichées sous la peau, des détonations impossibles à oublier, pas plus que ne l’etre la puissance de l’amour.
Les deuils ; les destinées qui sont inscrites sur le front à l’encre invisible lors de notre naissance; des êtres au crépuscules de leur vie, de l’odeur du malheur.
Les tragédies d’une vie qui brise les rêves et les idéaux, mais qui fait que l’on reste malgré tout debout grâce aux moments de beauté et de joie.
Le cycle de la vie infini avec les naissances, la politique, la santé mentale, etc.
Elle te raconte surtout les flammes d’un amour que les décennies, la distance et les kilomètres n’ont pas réussi à éteindre.
Tu ouvres ce roman et tu vas quasiment immédiatement sentir l’eau de rose, le jasmin et la cannelle
Ce roman plaira si tu aimes la romance, si tu as envie de découvrir ce pays, et sa capitale plus particulièrement.
La librairie de Téhéran t’emmène dans ce pays. Il t’immerge dans sa culture.
Un pays riche de poésie, la poésie perse est une poésie que j’ai de plus en plus envie de découvrir.
Tu vas être dépaysé le temps de ta lecture, tu vas ressentir les effluves des épices et les saveurs de la cuisine Iranienne.
Je dirais que la romance ressemble davantage à La route de Madison
A lire si tu as aimé ces livres (même s’il n’y a pas de romance) :
Quand s’illumine le Prunier sauvage mon avis est ici
Ce soir, on regardera les étoiles de Ali Eshani ici
Je te conseille aussi de découvrir les romans de Nadia Hashimi.
Les romans de Khaled Hosseini.
Tous leurs romans m’ont marqué. Je lis bientôt le denier de Nadia Hashimi : là où brillent les étoiles.
✩ La librairie de Téhéran ⟷ Marjan Kamali ⟷ 384 pages ⟷ Éditions Hauteville, le 18 août 2021 ✩
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