Contexte de la lecture :
J’ai déjà eu l’occasion de lire Sujata Massey avec « Les veuves de Malabar Hill » ; tu peux lire mon avis ici
On se retrouve peu près 1 an après cet opus dans une Inde sous domination britannique en tout cas dans la majeure partie des états.
PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Inde, 1922.
Perveen Mistry a rejoint le cabinet d’avocats de son père, devenant la toute première femme avocate en Inde. Un statut qui ne manque pas de faire débat, alors que seuls les hommes sont autorisés à plaider au tribunal… Mais quand une malédiction semble s’abattre sur la famille royale de Satapur, un petit État princier pratiquant la purdah (séparation stricte des femmes et des hommes), elle est la seule à pouvoir mener l’enquête.
Le maharadjah et son fils aîné sont morts abruptement l’un après l’autre dans des circonstances étranges. Alors que la maharani douairière et sa belle-fille se disputent le contrôle du jeune prince héritier, Perveen se retrouve au cœur de dangereux jeux de pouvoir. Entre jalousies anciennes et vendettas meurtrières, saura-t-elle protéger les enfants royaux ? Un mystère captivant qui nous entraîne dans l’Inde du début du xxe siècle et met en lumière la place qu’y occupent les femmes.
Perveen, l’héroïne.
Perveen appartient au Congrès National Indien, un groupe constitué d’Indiens défendant les droits civiques.
Juriste, elle ne peut pas encore plaider au tribunal.
La cour de Bombay n’attribue pas encore ce droit aux femmes.
Elle travaille au cabinet de son père.
De plus, étant femme, elle se doit d’avoir une conduite irréprochable.
L’amitié entre Anglais et Indiens n’est pas très bien vue, encore moins entre homme et femme.
Contexte historique et politique :
Bien que le gouvernement britannique détienne le pouvoir sur approximativement 61 % du sous-continent, le reste de l’Inde est un patchwork de petits et grands États, et de possessions territoriales dirigées par des Hindous, des musulmans, des Sikhs.
En échange d’être dispensées de la loi anglaise, de nombreuses royautés payent des tributs aux Britanniques.
La plupart du temps sous forme de liquidités ou même de récolte.
Les États doivent avant tout collaborer avec les agents politiques britanniques.
Et c’est justement une de ces agences qui fait face à un problème.
Le début de l’intrigue :
Cette agence demande de les aider à trouver un enquêteur juridique qui les assisterait dans une affaire située dans un État au nord.
Colin Sandringham est le responsable en poste à l’agence.
Depuis la mort du Maharadjah, il est en sa qualité d’agent responsable du bien-être des enfants royaux et de la veuve.
Ces veuves, la mère du futur Maharadjah et sa belle-mère vivent en suivant la Purdah.
Les femmes observant la Purdah ne peuvent rencontrer les hommes extérieurs à leur environnement familial proche.
Elles vivent derrière des cloisons.
Un état de fait que notre héroïne, Perveen, a déjà rencontré lors du précédent opus « les veuves de Malabar Hill » c’est donc naturel que le gouvernement britannique ait pensé à elle.
Elle pourra rencontrer les femmes et arranger la situation.
La mère du futur Maharadjah souhaite qu’il fréquente une école anglaise, loin du palais.
Sa belle-mère s’y oppose.
Perveen va devoir trouver un compromis jusqu’à ce que Jiva Rao, 12 ans, soit majeur et en âge de monter sur le trône du Satapur.
D’après les lettres envoyées à l’agent Colin, les deux femmes semblent rivales, mais présentent toutes des arguments valables pour le bien-être du futur Maharadjah Jiva Rap
Tu vas donc visiter l’Inde princière et non britannique.
Faune et flore :
Tu vas parcourir les vertes collines silencieuses, voir les ruisseaux dévalant les flancs tels des lames d’argent.
Te balader dans des jardins immenses aux arbres et buissons séculaires.
Traverser la jungle bruyante résonnant du chant des oiseaux et du grésillement des insectes. Admirer les soucis orange, daturas blancs, ou encore les orchidées sauvages.
Us, coutumes et difficultés du pays :
Sujata Massey t’explique aussi les nombreux préjugés propagés par les Indiens qui se classent entre eux selon leur nuance de peau, de religion, de langue maternelle et suivant les castes.
Perveen va devoir faire face à tout ceci.
De plus, elle va devoir réfléchir avant de parler aux deux Maharanis pour ne pas les heurter ni les mettre en colère l’une contre l’autre. Trouver un compromis ne sera pas une tâche aisée.
Toutes sortes d’intrigues circulent au sein du palais. Des palais.
Le vieux, celui de la douairière, et le nouveau celui de la mère du futur Maharadjah.
Des intrigues dont les maharanis ne sont pas au courant, en apparence du moins.
La situation est tendue et inconfortable pour Perveen qui se doit de mesurer chaque mot.
Elle veut avoir une idée très précise de ce que chacune des femmes désire, même s’il lui sera impossible de les contenter toutes les deux.
Elle devra rédiger son rapport pour l’agence en conduisant les deux femmes à un accord.
Un exercice très difficile et périlleux tant les deux femmes sont opposées.
Elle devra les écouter toutes deux, ménager leur susceptibilité, les affronter sans pour autant mettre son statut de juriste en avant.
Ces femmes doivent comprendre que Perveen est là pour les aider et non pas les forcer à une décision.
Travailler pour les Britanniques n’est de plus pas très bien vu par les Indiens.
Une fois encore Perveen va être au cœur d’un complot.
Les péripéties s’enchaînent l’obligeant à enquêter et à se montrer prudente.
Tous au palais paraissent suspects.
Les maharanis, les dames de la cour, les domestiques, le Prince Swaroop, un ingénieur hindou anglais, et d’autres personnages que Perveen va rencontrer au cours de sa mission.
Perveen ne sait à qui se fier et toi non plus.
Sa venue au palais n’est pas très bien vue par aucun de ses résidents, car avec son enquête elle pourrait bousculer toute la hiérarchie de la royauté.
Elle va soulever des questions qui pourraient mener à des secrets ou pire révéler des faits interdits.
Tu entendras aussi parler de zoroastrismes, des us et coutumes parsis, du droit des femmes suivant les castes et les parties du pays, d’un certain Gandhi, et tellement d’autres faits passionnant si tu as envie de connaître l’Inde historique, mais aussi sa culture, ses légendes, les plats typiques du pays je te conseille celui-ci et son précédent.
« L'épée appartient à celui qui l’utilise » le proverbe voulait dire qu’un homme qui se comportait avec puissance l’emportait toujours. Au cours de cette difficile journée, elle avait également compris que ce dicton s’appliquait autant aux femmes. Si elle agissait avec détermination, elle pourrait sans aucun doute résoudre le différend concernant l’éducation du maharadjah. »
Est-on obligé de lire le premier pour lire celui-ci ?
Pour comprendre le passé de Perveen, la psychologie du personnage oui. Pour comprendre et appréhender l’intrigue ; non pas du tout.
Informations supplémentaires :
Si tu veux visualiser en plus des photos les lieux, je te conseille de visiter ce lien :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ghats_occidentaux

Sujata Massey:
Sujata Massey, née en 1964 dans le Sussex en Angleterre, est une romancière américaine d’origine anglaise, indienne et suisse. Elle est principalement connue pour sa série de romans policiers mettant en scène le détective amateur.
Elle a écrit une première série pas encore publiée en français : la série The Rei Shimura (11 tomes)
Et bien sûr cette saga dont 2 tomes ont été traduits, un 3e est paru en VO c’est la série Perveen Mistry.
En bref :
Le paysage culturel et les détails historiques sont magnifiquement décrits.
Je me suis retrouvée à faire quelques recherches sur Google, tu en as l’habitude si tu me lis souvent. Dommage qu’il n’y ait pas de cartes dans le roman pour mieux visualiser où on se trouve, mais une petite recherche sur internet m’a aidée.
La malédiction de Satapur est une immersion totale dans l’Inde du début du XXe
Un roman passionnant.
À lire par les amateurs de polars et de mystères pas du tout évidents à résoudre et bien sûr aux amateurs de fiction historique.
✩ Perveen Mistry, tome 2 : La malédiction de Satapur ⟷ Sujata Massey ⟷ 496 pages ⟷ Éditions Charleston, le 15 juin 2021 ✩
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meslivresdepoche dit
Encore une fois bravo pour la richesse et la pertinence de tes articles, j’ai bien aimé ce tome même si j’aurai préféré lire le premier d’abord mais je n’ai pas eu le temps je devais rendre mon avis final dans le mois. J’ai aimé découvrir les us et coutumes de l’Inde et j’ai appris beaucoup de choses !